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Le mauvais classement de la Belgique en matière de qualité de vie des aînés

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 138 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/12/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Je suis interpellée par un article du Vif (http://www.levif.be/actualite/belgique/mauvais-classement-de-la-belgique-en-matiere-de-qualité-de-vie-des-personnes-agees/article-normal-314867.html) qui dénonce le mauvais classement de la Belgique en matière de qualité de vie des personnes âgées.

    L’article développe le point de vue suivant et analyse la situation de nos aînés sur différents points : « L'index Global AgeWatch qui vise à étudier le bien-être social et économique des personnes âgées, est établi en fonction de quatre domaines clés, à savoir la sécurité des revenus, l'état de santé, l'emploi et l'environnement favorable. ».

    J’ai eu l’occasion d'interroger Monsieur le Ministre sur l’état de santé des Hennuyers et les mauvais résultats engrangés par ma Province sur différents points relatifs à la santé.

    D’autres points, comme la sécurité des revenus, ne relèvent pas de la compétence wallonne.

    Toutefois, en raison de l’importance des compétences dévolues à la Wallonie suite à la sixième réforme de l’État, j’aimerais demander à Monsieur le Ministre s'il partage cette analyse ? Estime-t-il que les critères d’analyse retenus soient satisfaisants ?

    Quelles mesures Monsieur le Ministre pourrait-il entreprendre sous cette nouvelle législature pour optimiser le bien être de nos aînés et veiller à une parfaite intégration de ceux-ci dans la société wallonne ?

    Quelles synergies sont-elles envisagées pour favoriser l’usage des transports en commun adaptés à l’âge ? Quelles mesures fiscales Monsieur le Ministre pourrait-il proposer (dans les limites des compétences wallonnes) pour favoriser la sécurité financière des aînés ?

    En cas de telles synergies, quel calendrier peut-il proposer ?
  • Réponse du 24/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Je commencerais par dire que les méthodes de classements réalisés à partir d’index sont très difficiles à interpréter. Une première chose à savoir est que ces classements donnent la position relative (ici d’un pays) par rapport à d’autres pays.

    Il est aussi important à ce stade de noter que les indicateurs utilisés ne concernent pas tous des personnes que l’on met généralement dans la catégorie des « personnes âgées », c’est-à-dire les 60 ans et plus, mais parfois les personnes à partir de 50 ans (notamment : le bien-être mental, l’emploi et les quatre indicateurs sur l’environnement favorable).

    Il convient également de bien comprendre les données qui sont derrière les indicateurs utilisés pour les classements. À titre d’exemple, pour l’indicateur de pourcentage de personnes de plus de 65 ans qui reçoivent une pension, la Norvège a le meilleur score et la Belgique se situe au 25e rang.
    En Norvège, 100 % des personnes de 65 ans et plus ont une pension contre 84,6 % en Belgique. Mais si l’on regarde le montant de la pension, en Parité de Pouvoir d’Achat, on s’aperçoit que la Belgique avec une PPA en dollars de 1137 $ est bien mieux lotie que la Norvège qui n’a une PPA de 609 $.

    Certains indicateurs utilisés sont évidemment influencés par le passé. C’est le cas du niveau d’éducation mesuré par la proportion de personnes de plus de 60 ans qui a atteint un niveau d’étude secondaire ou supérieure. On ne peut revenir en arrière, mais tenter d’agir pour l’avenir.

    Le classement de notre pays, et surtout les indicateurs utilisés pour le faire, mettent par contre en évidence les points préoccupants sur lesquels on se doit d’agir en priorité. À titre d’exemple : la proportion de personnes de 60 ans et plus qui vit dans une pauvreté relative (7,7 % qui ont un revenu correspondant à moins de 50 % du revenu médian dans le pays) ; le sentiment d’insécurité le soir (55 % se sentent en sécurité quand ils marchent seuls la nuit dans l’endroit où ils vivent) ou encore l’accès aux transports publics (63 % des personnes de plus de 50 ans sont satisfaites du système local de transport public).

    Optimiser le bien-être de nos aînés et veiller à leur meilleure intégration dans la société est à cet effet primordial.

    De nombreuses études et/ou enquêtes indiquent que les citoyens âgés préfèrent rester dans leur environnement familier. Le rôle des autorités locales et régionales est de rendre ce choix possible en soutenant les services qui le permettent. Agir pour des transports publics accessibles ou des possibilités de transport alternatif, adapté aux personnes à mobilité réduite, pour un environnement urbain adapté à leurs besoins, favoriser des activités, des associations visant leur inclusion sociale participera à l’intégration active des seniors à la vie locale.

    Pour rappel, le Gouvernement a décidé, dans le cadre du transfert de compétences lié à la sixième réforme de l’État, de créer un organisme d’intérêt public de couverture sociale et de la famille. La DPR prévoit que « Dans un esprit de concertation pluridisciplinaire, de coopération et de partenariat entre acteurs de terrain, les organes de gestion de l’OIP seront appuyés par des commissions d’avis chargées d’appréhender les réalités locales. Celles-ci permettront le développement des collaborations entre tous les acteurs concernés par la santé, les aînés et les personnes handicapées ».

    D’autre part, et toujours dans le cadre de la sixième réforme de l’État, le transfert de l’allocation pour l’aide aux personnes âgées (APA) constitue également une occasion de mettre sur pied une véritable « couverture autonomie » au profit de tous les aînés de Wallonie. Le Gouvernement s’est engagé à veiller à ce que progressivement cette « couverture autonomie » bénéficie à tous les Wallons.

    Enfin, le Gouvernement a jugé utile de renforcer les plans de cohésion sociale (PCS) et ce, afin de développer un ensemble d’initiatives en faveur d’une plus grande cohésion sociale sur le territoire communal de manière à garantir que chaque personne puisse y vivre dignement.