/

L'utilisation du gaz naturel compressé en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 153 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/12/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Plusieurs citoyens, soucieux de leur environnement, m'interpellent quant à l'opportunité de développer, dans le cadre des carburants alternatifs, l'utilisation du gaz naturel compressé (GNC).

    Ce carburant s'avère une solution plus intéressante, tant sur le plan du prix que sur celui de l'impact sur l'environnement, en attendant que la technologie électrique soit plus fiable et abordable en terme de prix.

    Cependant, force est de constater qu'il n'y a (quasiment) pas de stations offrant ce type de carburant en Wallonie, contrairement à la Flandre qui continue à s'équiper, et où elles sont déjà présentes en très grand nombre.

    Ce constat m'impose donc les questions suivantes.

    Quelles raisons justifient ce manque d'intérêt wallon pour ce type de carburant ?

    Qu'en est-il du développement des biocarburants en Wallonie, notamment du carburant issu de la culture de colza ?
  • Réponse du 21/01/2015
    • de FURLAN Paul

    Comme le mentionne l’honorable membre, malgré une offre commerciale croissante et abordable, la facilité technique d’équipement au gaz de véhicules conventionnels, des coûts à l’usage moindres et un impact moins négatif sur l’environnement que les carburants conventionnels, le gaz naturel comme carburant de substitution tarde à décoller en Wallonie.

    Actuellement, seuls 700 véhicules roulent au gaz et le taux de renouvellement peine à dépasser les 150 unités annuellement. Il est évident que l’augmentation de l’offre en infrastructures de fourniture pourrait aider à développer le marché.

    Contrairement à la Flandre qui dispose d’une vingtaine d’implantations dispensant du gaz naturel, force est de constater qu’aucune implantation n’existe en Wallonie. Nous tenons à préciser que ce développement dans le nord du Pays ne répond pas d’une stratégie publique de déploiement, mais bien d’une initiative privée menée par la compagnie DATS24 (Groupe Colruyt). Au début 2014, le groupe DATS24 avait annoncé l’ouverture de plusieurs points de recharge sur le territoire wallon, mais, malgré une adaptation de la législation pour faciliter leur implantation, aucune évolution n’a été constatée.

    La directive sur le déploiement des infrastructures pour carburants alternatifs entrée en vigueur fin novembre 2014 impose aux États membres de mener une réflexion sur le déploiement de telles infrastructures dans le secteur de l’électricité et du gaz naturel (comprimé ou liquéfié). Ces mesures à insérer dans un plan d’action national doivent permettre, à terme, d’assurer une cohérence de service de fourniture pour les utilisateurs de véhicules roulant à l’aide de carburants alternatifs. La directive préconise que des actions soient plus spécifiquement menées sur le réseau transeuropéen de transport et dans les zones urbaines et périurbaines.

    Le Département de l’Énergie a initié un groupe de travail qui devra permettre d’établir ce plan d’action avec les autres administrations compétentes. Il semble cependant déjà évident que les différents acteurs du secteur, en ce compris les fournisseurs, devront unir leurs efforts afin de déployer une offre en adéquation avec l’évolution du marché automobile, l’attente des citoyens et les nécessités économiques. Il est cependant à noter que des solutions techniques existent pour qu’un particulier puisse installer une infrastructure de remplissage directement connectée à son accès au gaz naturel.

    Néanmoins, il convient de se montrer vigilant lorsqu’il est question de gaz naturel en tant que carburant. Tout d’abord parce que le gaz naturel reste une ressource fossile dont il faudra tenir compte dans l’évolution du secteur automobile. Ensuite, parce que, contrairement aux produits pétroliers, le gaz naturel ne fait actuellement pas l’objet d’accises spécifiques qui seraient susceptibles, en cas d’imposition, de désavantager cette alternative à terme. En outre, le biogaz pourra probablement offrir une alternative intéressante au gaz naturel, mais son coût de production reste, à ce jour trop élevé pour que la filière soit pleinement compétitive même si la solution offre de réels avantages dans les zones ne disposant pas d’accès au réseau de gaz.

    En ce qui concerne l’incorporation des biocarburants, qui est une compétence fédérale, les dernières statistiques rapportées par le facilitateur biocarburants montrent qu’au niveau belge, une réelle évolution dans la production totale existe tandis qu’une stagnation dans la consommation totale a été constatée. Cette stagnation provient, essentiellement, d’une stabilisation dans la consommation totale des produits pétroliers le pourcentage d’incorporation étant en effet resté relativement stable dans le temps (5 %).