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Le champignon tueur de salamandres et de tritons

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 57 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 05/12/2014
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région


    Différentes associations actives dans la protection de la nature tirent la sonnette d'alarme car il semble qu'un champignon relativement redoutable pourrait ravager les populations de salamandres et de tritons.

    Si ce pathogène, qui serait originaire d'Asie, semble déjà sévir en Province de Liège depuis plusieurs mois, il serait en passe de toucher également la Province de Luxembourg.

    Malheureusement, les experts ne semblent pas très bien connaître cette maladie et son mode de propagation.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ce dossier ? Qu'en est-il de la propagation de ce champignon en Wallonie et plus particulièrement en Province de Luxembourg ? Quelles mesures compte-t-il prendre, peut-être en collaboration avec des associations de terrain, pour étudier et éradiquer cette maladie ?
  • Réponse du 22/12/2014
    • de COLLIN René

    Mes services ont été directement informés du problème par des experts en batraciens qui travaillent pour le Département de la Nature et des Forêts dans le cadre d’une mission de service avec l’ASBL Natagora, eux-mêmes en contact avec les chercheurs du Laboratoire de Gent ayant identifié le pathogène.

    L’apparition de ce pathogène en Province de Liège et en Wallonie constitue une nouvelle inquiétante pour le devenir de la salamandre en Wallonie et en Europe mais également du triton.

    En laboratoire, le champignon touche particulièrement les urodèles (tritons et salamandres), mais pas les anoures (grenouilles et crapauds). 9 des 10 espèces d'urodèles européens testés sont sensibles à ce champignon : tous les animaux confrontés au champignon succombent. Pour notre région, outre la salamandre, le pathogène touche 3 de nos 4 espèces de tritons (triton crêté, triton alpestre et triton ponctué). Par contre, la quatrième espèce (triton palmé) semble résister.

    Des mesures en Wallonie ont donc été prises :
    * Diffusion de l’information de manière ciblée vers :
    - Les différentes directions extérieures du Département de la Nature et des Forêts via une note afin de les avertir de la présence de ce pathogène et de sa virulence en les invitant à collecter tout cadavre suspect en vue de son analyse.
    - Les promeneurs, via des panneaux d’information, placés aux entrées des deux bois contaminés, les incitant à rester sur les chemins et à bien laisser sécher leurs chaussures avant une nouvelle utilisation.
    - Les professionnels (naturalistes, contrats de rivières, parcs naturels, …) via un appel à la précaution (par un nettoyage soigneux du matériel) et un appel au signalement de tout cadavre suspect.
    Des revues naturalistes ont d’ailleurs relayé cet appel.


    * Mise en place d’analyses en laboratoire :
    - En cas de découverte d’un cadavre suspect, celui-ci est acheminé au laboratoire de Gent.

    Jusqu’à présent 2 cadavres, l’un provenant de Champalle (Yvoir) et l’autre de Martelange, ont été transmis au laboratoire de Gent. Les analyses se sont révélées négatives. La maladie n’a donc pas encore été détectée dans une autre province belge. On ne peut toutefois nier le risque étant donné les capacités de dispersion de ce type de pathogène et il faut rester attentif.