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Les phénomènes karstiques.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 8 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 18/10/2004
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Des phénomènes karstiques ont été localisés dans le plan de secteur de Verviers-Eupen. Une série de trous, liés à des phénomènes karstiques, sont apparus parfois à des dates récentes, dans certaines zones. Celles-ci ont fait l'objet d'un relevé détaillé, dressé, à l'est de la Wallonie, par le service de géomorphologie et de télédétection du Professeur André Ozer à l'Ulg. Pour ce faire, les géographes liégeois ont consulté la littérature scientifique et sont allés arpenter les zones à risques.

    La recherche a été entamée en 1996 à l'initiative de la Région wallonne (DGATLP) sur la base de l'Atlas du karst et a d'abord porté sur les zones urbanisables inscrites aux plans de secteur. Elle s'est ensuite orientée sur les zones longeant les infrastructures (routes du MET, par exemple) puis sur les zones agricoles et devrait, à l'avenir, concerner les zones forestières et d'espaces verts.

    Dans la région de Verviers, une série de zones karstiques ont été repérées, notamment à Heusy (Verviers), Petit-Rechain (Verviers) et Grand-Rechain (Herve).

    La commune de Herve fait actuellement l'objet d'une étude minutieuse sur le terrain. En effet, on a récemment constaté l'apparition de nouveaux phénomènes qui témoignent de la poursuite de l'activité karstique.

    Etant donné que les zones karstiques peuvent constituer un réel danger pour nos habitations, Monsieur le Ministre peut-il me dire où en est l'étude de l'Ulg concernant la commune de Herve ? Quelles en sont les conclusions ?
  • Réponse du 15/11/2004
    • de ANTOINE André

    J'ai l'honneur de porter à la connaissance de l'honorable Membre les informations qui suivent.

    Suivant l'article 136 du CWATUP, le karst constitue un risque naturel, au même titre que l'inondation, l'éboulement d'une paroi rocheuse, le glissement de terrain, ...

    Pour rappel, les phénomènes karstiques résultent de la dissolution des roches carbonatées

    (calcaire, craie) par l'eau qui s'infiltre dans le sous-sol calcaire.

    Etant donné que ce type de roche affleure sur près de 30 % de la Région wallonne, on peut conclure que près d'un tiers de la superficie de la Wallonie est potentiellement “karstifiable”.

    Cependant, le risque encouru par les biens et les personnes est fort différent suivant que l'on se situe dans un périmètre de contrainte élevée, modérée ou faible.

    La cartographie de contraintes karstiques a débuté en 1996 à l'initiative de la Direction générale de l'Aménagement du territoire, du Logement et du Patrimoine, via des conventions d'études avec les universités (Université de Liège et Faculté polytechnique de Mons) et la CWEPSS (Commission wallonne d'études et de protection des sites souterrains). A ce jour, cette cartographie concerne les zones urbanisables et agricoles inscrites aux plans de secteur ainsi que les principaux axes de communication et infrastructures techniques existants ou en projet.

    La convention d'étude visant plus particulièrement la région (agro-géographique) du Pays de Herve est en voie de finalisation. Elle porte sur une superficie de 53.500 hectares répartie sur vingt quatre communes (Aubel, Baelen, Beyne-Heusay, Blégny, Chaudfontaine, Dalhem, Dison, Eupen, Fléron, Herve, Kelmis (La Calamine), Liège, Limbourg, Lontzen, Olne, Pepinster, Plombières, Raeren, Soumagne, Thimister-Clermont, Trooz, Verviers, Visé et Welkenraedt).

    La date de remise du rapport final est programmée pour la fin du mois de novembre 2004.

    Cette étude vise non seulement l'inventaire des contraintes karstiques (dans la craie du crétacé) mais aussi celui des mouvements du sol (glissement de terrain, gonflement-retrait) résultant de la présence de substratum arigleux (smectite, argile de Vaals).

    Comme cela a été le cas dans le cadre des autres conventions, chaque commune concernée recevra un exemplaire de la cartographie des zones karstiques et des zones de glissement de terrain, ainsi que les fiches explicatives des phénomènes observés.

    Ces données seront aussi accessibles sur le site Internet de la DGATLP.

    Cette étude s'adresse non seulement aux techniciens (géologues, gréographes, etc.) mais aussi - et surtout - aux fonctionnaires délégués et aux administrations communales concernés par cette problématique. Celle-ci devrait leur permettre de gérer, au jour le jour, la problématique des risques naturels et de fixer les prescriptions (conception architecturale relevant des techniques de l'ingénieur) auxquelles doivent être subordonnés les permis d'urbanisme, d'environnement et/ou unique visés par ces contraintes.

    Depuis l'optimalisation du CWATUP, il est indéniable que la responsabilité des communes s'est accrue en la matière, vu la suppression de l'avis conforme du fonctionnaire délégué.

    C'est pourquoi il était indispensable de réaliser cette étude non seulement pour la ville de Herve, mais aussi pour toutes les autres communes du Pays de Herve qui disposent de terrains situés dans une zone de risque karstique et/ou de glissements de terrain. Je pense notamment à la commune de Soumagne qui est confrontée à des problèmes de mouvements du sol - dont l'origine ne semble pas liée aux affaissements miniers - ayant engendré des dégâts importants à plusieurs habitations.