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La Journée mondiale de lutte contre le SIDA

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 160 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 10/12/2014
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La Journée de lutte contre le SIDA a traditionnellement lieu le 1er décembre de chaque année. Ce moment est propice à de nombreuses réflexions et actions de terrain, mais nous savons également que la lutte contre le SIDA est un travail quotidien à mener avec beaucoup de ténacité, car aucun effort ne serait vain. Malheureusement à ce jour, aucun remède n’a encore été mis au point pour guérir de la maladie, notre meilleure arme reste donc la prévention, désormais compétence régionale depuis le 1er juillet 2014.

    Les publics davantage exposés aux risques sont variés et chacun d’eux demande des réponses à leurs besoins spécifiques. La recrudescence des maladies et des infections sexuellement transmissibles chez les homosexuels hommes est particulièrement inquiétante. Pour les autres catégories de personnes, la situation n’est pas beaucoup mieux.

    Le 21 novembre, les chiffres 2013 de l’infection au VIH/SIDA ont été dévoilés par l’Institut scientifique de santé publique. Ils font état de 1.115 nouveaux diagnostics positifs en Belgique, soit environ trois nouveaux cas en moyenne par jour. Sur les 1115 personnes diagnostiquées séropositives, 51 % sont des gays et autres HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes). Ce qui fait de la Belgique le pays européen où le taux de diagnostics VIH est le plus élevé.

    Souvent, la réduction des risques est initiée par des ASBL ou organismes financés par la Région wallonne. C’est d’ailleurs principalement au travers de ce biais que la Région wallonne intervient.

    Monsieur Ministre peut-il nous informer sur les actions spécifiques qui ont été menées en 2014 et celles qui sont programmées pour 2015 ?

    Comment encourager de nouvelles prises d’initiatives ?

    Suite au Plan national de lutte contre le SIDA, qui avait été adopté sous la précédente législature, comment Monsieur le Ministre compte-t-il mettre en place les recommandations liées à ses matières ?
  • Réponse du 24/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Comme le sait l'honorable membre, la prévention du sida est une problématique qui vient d’être transférée de la Fédération Wallonie-Bruxelles vers les Régions wallonne et bruxelloise.

    Il va de soi que cette problématique restera pour moi une priorité.

    Il est donc justifié que tout soit fait pour que les personnes susceptibles d’avoir été infectées puissent être dépistées et traitées au plus vite.

    En matière de lutte contre le sida et contre les IST, de nombreux projets menés par diverses associations en faveur de publics spécifiques à risques et des jeunes ont été soutenus.

    Parmi eux :
    * La « Plate-Forme Prévention Sida » qui soutient l'implication des personnes séropositives dans le développement d'outils et de démarches adaptées aux personnes vivant avec le VIH.
    Il s'agit, d'une part, de promouvoir dans la population générale un esprit de solidarité et des attitudes non discriminatoires à l'égard des malades et des personnes séropositives et, d'autre part, de leur permettre une meilleure intégration dans la société. En impliquant des personnes atteintes du VIH dans le processus de conception des messages, la Plateforme veille à ce que ceux-ci respectent la dignité des personnes séropositives.


    * L'Association « Collectif des femmes » qui accompagne 84 femmes pour un suivi journalier de leur maladie. L'accueil des femmes malades du SIDA se fait soit de manière individuelle, pour celles qui font appel pour la première fois à l'ASBL soit dans le cadre d'un groupe de parole.


    * En réponse aux risques d'IST, le programme de vaccination gratuit contre l'hépatite B développée dans le milieu de la prostitution via l'ASBL « ESPACE P » a été soutenu. Ce programme est axé sur des paramètres incontournables:
    - la gratuité (analyses de frottis et les prises de sang gratuites) ;
    - l'anonymat ;
    - l'inscription du programme dans le temps ;
    - le travail de proximité (sur le lieu de prostitution).
    ESPACE P couvre les régions de Namur, Liège, Charleroi, Mons et La Louvière.


    * L'ASBL « ICAR Wallonie » a été soutenue dans le cadre de l'aide et du suivi médical des personnes à risques. Cette association effectue un travail dans la rue jour et nuit avec des populations jeunes, précarisées, souvent toxicomanes, versées à la prostitution et peu soucieuses des traitements prescrits. Ses professionnels (assistante sociale, infirmière, éducateur et médecin) créent le contact, suggèrent la consultation avec accès gratuit au programme de santé (bilan sanguin, soins, vaccination) et distribuent du matériel de première nécessité (préservatifs, échange de seringues).


    * L'ASBL « Entre2Wallonie » a également été soutenue dans le cadre d'un projet de permanence mobile juridique et médicale. L'association fait un travail de prévention et d'information à destination des personnes en lien avec la prostitution délocalisée de Charleroi. Un motor-home est utilisé comme bureau pour l'accueil mobile de personnes prostituées. Une fois par mois, des permanences juridique et médicale de deux heures sont organisées avec du personnel fixe.

    Dans le cadre de mes compétences et conformément à l'article 3 du décret du 6 décembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination qui interdit de discriminer sur la base de l'état de santé actuel ou futur, une de mes priorités est d'intensifier la lutte contre les comportements discriminatoires à l'égard des personnes séropositives.

    En la matière, les actions ne manquent pas et les objectifs fixés dans la DPR seront évidemment une priorité pour cette législature qui nous permettra également par le biais de la prévention, qui est une compétence dont la Wallonie hérite dans le cadre du 6e transfert de compétences, de réfléchir au panel d’actions menées en Wallonie.

    S’agissant du Plan national VIH/SIDA 2014-2019, rédigé en 2013, je suis évidemment tout disposé à décliner avec les acteurs de terrain les actions prévues à ce plan qui relèvent des compétentes régionales. Des contacts ont d’ailleurs été pris avec les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA afin de définir, notamment, les meilleures voies en matière de sensibilisation et également les meilleures approches en matière de combinaison de la prévention, du dépistage et de traitement, ce que les spécialistes appellent la « prévention combinée ».