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Sauvegarde du patrimoine roctier.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 11 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 25/10/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Les récentes fêtes de la Communauté française ont permis de mettre en avant un patrimoine remarquable totalement ignoré du grand public et connu seulement de quelques initiés. La ville de Tournai a ainsi toujours été marquée par un lien très fort, l'unissant à la pierre et à son travail.

    Au fil des siècles, si les techniques ont changé, l'activité de la pierre est restée et reste très présente dans le Tournaisis. C'est ainsi que l'on ne compte plus les innombrables fours à chaux, carrières, maisons d'ouvriers, anciennes usines, répartis à Tournai et à Antoing.

    Malheureusement, ces vestiges ont longtemps été considérés comme de vulgaires ruines industrielles. De nombreuses carrières ont été comblées et de nombreux fours à chaux, usines ou maisons typiques ont été rasés. Néanmoins, il reste encore de remarquables traces de cette activité : le hameau de Allain, les villages roctiers de Chercq, Vaulx, Antoing, les fours à chaux du rivage Saint-André, les fours à chaux Madelon, les fours à chaux à bouteilles de Calonne, les carrières, etc.

    Si certains de ces lieux et édifices doivent leur survie au travail de quelques passionnés et des autorités communales, ne conviendrait-il pas, selon Monsieur le Ministre, de procéder à un travail de recensement de ce patrimoine et de prendre des mesures de sauvegarde qui s'imposent ?

    Outre ces sites désaffectés, ne pourrait-on pas imaginer un partenariat avec le privé pour la sauvegarde de ce patrimoine, tout comme cela est déjà le cas sur le site de l'usine Thorn à Chercq, site qui est toujours en activité et qui a permis la mise en valeur des fours à chaux ?
  • Réponse du 25/11/2004
    • de DAERDEN Michel

    Je tiens tout d'abord à remercier l'honorable Membre de me permettre d'évoquer le riche passé carrier du Tournaisis, remarquablement mis à l'honneur à l'occasion des fêtes de la Communauté française.

    Comme l'honorable Membre, je pense que la sensibilisation de tous à ce patrimoine carrier et aux savoir-faire qui y sont liés, passe par la connaissance et inventorier est donc la première des démarches à effectuer.



    A ce sujet, un “Inventaire des sites et bâtiments industriels anciens de Wallonie” a été publié en 1995 par la Direction générale de l'aménagement du territoire, du logement et du patrimoine. Cet inventaire a été réalisé sous la direction du Professeur Robert Halleux de l'Institut des sciences et des techniques de l'Université de Liège. Cet inventaire reprend notamment les traces de l'activité de la pierre dans le hameau de Allain, les villages roctiers de Chercq, Vaux, la ville d'Antoing, ...

    Epinglons aussi le “Patrimoine monumental de la Belgique”, remarquable inventaire de notre richesse patrimoniale, tenant également compte de ces vestiges, notamment dans les deux volumes consacrés au Tournaisis (vol. 6/1 et 6/2).

    Par ailleurs, certains sites font aujourd'hui l'objet de projet de réaffectation, notamment les fours à chaux de Chercq, grâce à la Fondation FAMAWIWI. Ces fours à chaux ont encore récemment été mis à l'honneur à l'occasion des Journées du patrimoine.

    La pérennisation de ces vestiges passe par la reconversion, comme le diront tous les spécialistes en la matière. Dans cette optique, je suis ouvert à tous les types de synergies, qu'il s'agisse de synergies avec les autres départements (tourisme, culture) ou de partenariats engagés avec le privé, notamment via l'Institut du patrimoine wallon.