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L'opportunité de démocratiser la consommation responsable

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 72 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 18/12/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La France a mis sur pied des pôles territoriaux de coopération économique (23 en janvier 2014) et a institué un Labo de l’ESS (=Economie sociale et solidaire) qui a pour rôle de coordonner les opérations, mais aussi de soutenir un développement économique local, social et solidaire, en réponse même aux besoins de notre société.

    J’ai été attirée par certaines de leurs recommandations formulées dans le but de relancer l’économie locale française.

    Parmi les pistes analysées, j’ai relevé à propos de la consommation responsable: « S’il n’y a pas de définition unique de la consommation responsable, on peut néanmoins la caractériser par différents critères : orienter ses choix de consommation en fonction de critères sociaux et écologiques ; consommer en favorisant l’équité sur les filières, entre producteurs, distributeurs et consommateurs ; consommer en favorisant une diversité d’offres et en cherchant à préserver une biodiversité économique ; consommer en étant dans une position active d’analyse du produit (composition, origine, filière…) ; consommer mieux plutôt que consommer plus.
    Pour certains, ces critères doivent être cumulatifs, pour d’autres, il s’agit davantage d’un faisceau de critères.
    La consommation responsable concerne tous les secteurs d’activité, alimentaires et non alimentaires (tourisme, mobilier, cosmétiques, textile, énergies…), matériels et non matériels (services culturels, de proximité…). ».

    Au vu de ce constat, je demande à Monsieur le Ministre s'il partage cette analyse ?

    La consommation responsable pouvant être intégrée à tous les secteurs économiques, quelles mesures Monsieur le Ministre peut-il adopter pour favoriser une consommation responsable, locale, solidaire en Wallonie ?

    Ce constat touchant également l’agro-alimentaire et les productions agricoles wallonnes, par même question écrite, j’interroge votre collègue en charge de cette politique en Wallonie. Une concertation entre les différentes compétences serait-elle utile pour veiller à transformer les pratiques des consommateurs wallons ?

    Favoriser et augmenter la consommation locale et solidaire en Wallonie impliqueraient également une démocratisation du secteur. Quelles mesures concrètes Monsieur le Ministre peut-il proposer pour assurer cette démocratisation ?
  • Réponse du 15/01/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude


    La consommation responsable n’est autre que la déclinaison sur le volet consommateur de ce que l’on rassemble sous le concept de développement durable. Il s’agit fondamentalement de prendre en compte, de plus en plus et de mieux en mieux, dans nos modèles de développement, la capacité des écosystèmes dans lesquels nous vivons à régénérer les ressources que nous prélevons pour nous nourrir, nous équiper, nous chauffer, etc.

    Il est clair que les consommateurs privés, les citoyens, les entreprises doivent être de plus en plus sensibilisés à cette démarche. Mais on touche ici aux mentalités et les évolutions en la matière sont toujours très longues. Par contre, au niveau des consommateurs publics, des choix clairs ont déjà été posés par le Gouvernement, via le soutien clair et intensif à l’introduction de clauses sociales, environnementales et éthiques dans les marchés publics. Ce soutien se décline à travers l’adoption d’une circulaire, le financement de nombreuses actions de sensibilisation auprès des pouvoirs locaux et des entreprises, l’élaboration de cahiers des charges types et la création d’une cellule de soutien et de conseil au sein du secrétariat général.

    En outre, et pour chercher à diminuer l’empreinte de nos activités économiques, il faut orienter celles-ci vers des modèles qui, soit consomment moins de matières premières et d’énergie, soit permettent la réutilisation de ces matières premières.

    Le développement des circuits courts fait également partie intégrante de cette démarche et la DPR prévoit explicitement que le Gouvernement élaborera un dispositif spécifique en faveur de ce type de projet.

    C’est également tout le sens du soutien apporté à des dispositifs transversaux tels que les Ressourceries. Il y a aujourd’hui 9 structures de ce type agréées en Région wallonne et il est prévu de continuer à les développer en simplifiant les règles d’agrément. Enfin, des projets tels que Reverse Metallurgy qui visent à favoriser la réutilisation de matériaux ferreux dans nos circuits économiques s’inscrivent pleinement dans cette démarche.

    Fondamentalement, et pour conclure, l’enjeu est sans doute moins de dire aux consommateurs qu’il faut consommer mieux - ce avec quoi la plupart vont être d’accord – que de leur proposer une réelle alternative d’achat, ce vers quoi converge l’ensemble des mesures qui viennent d’être énoncées.