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La formation et l'emploi des personnes sourdes ou malentendantes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 76 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 14/01/2015
    • de REUTER Florence
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    On compte environ 40 à 50 000 sourds dans notre pays. Selon les chiffres avancés par la Fédération des sourds de Belgique, et pour des raisons diverses, nombre d’entre eux seraient analphabètes (en langue écrite et pour certains en langue des signes) ou n’auraient pas un niveau d’éducation élevé, ce qui a bien sûr des conséquences négatives directes sur leur intégration dans la société et dans leur recherche d’emploi. Face à la complexité de l'accès à l'emploi et à la formation, les personnes sourdes ou malentendantes se sentent souvent désemparées et isolées.

    Existe-t-il des solutions pour les personnes sourdes ou malentendantes analphabètes qui souhaiteraient améliorer leur formation ? Des formations professionnelles spécifiques ou adaptées existent-elles ?

    Les personnes sourdes sont évidemment à même de travailler et d’effectuer toutes les tâches non auditives. Au travers de plusieurs témoignages, on sait que des professionnels sourds ont pu surmonter les obstacles pour accéder à un emploi de qualité. Ces témoignages prouvent aussi la plus-value relationnelle entre les travailleurs sourds et entendant.

    Les entreprises sont-elles sensibilisées à l’engagement de personnes sourdes ou malentendantes ? Si oui, par quels moyens ?

    Une prime à l’embauche existe-t-elle ?

    À qui ces personnes peuvent-elles faire appel pour les aider dans leur démarche de recherche d’emploi ou de formation ?
  • Réponse du 10/02/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Depuis plusieurs années, le FOREm développe, en collaboration avec l’AWIPH, un projet intitulé « Modalités Opératoires des Demandes d'Adaptation-Accessibilité » (MODA) qui propose, dans le cadre de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, une prise en charge spécifique des personnes porteuses d’un handicap en fonction de la difficulté de la personne.

    Ce sont les référents « MODA », désignés dans chaque territoire, qui traitent les différentes demandes et qui recourent à des services spécialisés pour faciliter l’accueil de ces personnes.

    Concernant les personnes sourdes ou malentendantes, le référent MODA contacte le SISW (Service d’Interprétation des Sourds de Wallonie), afin qu’il organise l’interprétation en langues des signes lors de l’entretien du demandeur d’emploi avec un conseiller du FOREm. Ce dernier établit un plan d’actions avec la personne et l’oriente au besoin vers la Fédération francophone des sourds de Belgique.

    Le FOREm soutient, en outre, au travers du consortium FOREm-ULg-HEC-CRIPEL, la dynamique de gestion de la diversité des ressources humaines dans les entreprises et les organisations, dont un des axes porte sur l’emploi des personnes porteuses d’un handicap.

    Par ailleurs, le FOREm finance, via l’article 6, la Fédération francophone des sourds de Belgique pour le service d’aide à la recherche d’emploi qu’il propose aux personnes sourdes ou malentendantes.
    Le projet dont il est question concerne la réalisation d’un bilan de compétences avec la personne et l’évaluation de ses besoins.
    Un travail est réalisé sur l’emploi et l’environnement familial de la personne, ainsi que sur la définition du projet professionnel.

    Si la personne est analphabète, elle sera orientée vers « Lire et Ecrire » ou un autre organisme spécialisé en alphabétisation qui établira éventuellement des synergies avec le SISW.

    Concernant la sensibilisation des entreprises, les conseillers emploi du FOREm veillent à promouvoir l’emploi des personnes handicapées auprès des entreprises, dans leurs contacts directs comme via une séance d’actions organisées par l’AWIPH. À titre d’exemple, l’action « Duoday » consiste à intégrer, durant une ou plusieurs journées de « stage découverte », une personne handicapée dans un poste de travail en duo avec un travailleur de l'entreprise.

    Aussi, en fonction de l'identification des besoins de recrutement des employeurs, les conseillers donnent de l'information en matière d'aides à l’emploi comme en matière d’adaptation des postes de travail.

    En matière d’aides, on distingue : les aides de l’AWIPH et les aides « classiques » (APE, Plan Activa, SESAM, …), prévoyants des dispositions particulières pour les personnes à aptitudes réduites et/ou reconnues par l’AWIPH.

    En outre, dans le cadre du Plan Marshall, une centaine de postes P.T.P. Wall’IPH ont spécifiquement été dédicacés à des travailleurs porteurs d’un handicap.

    Chaque fois que cela est opportun, les conseillers et les jobcoaches informent les employeurs sur ces diverses mesures d’aide à l’emploi et facilitent, le cas échéant, le contact avec les Agents en Intégration Professionnelle (AIP) de l’AWIPH qui étudient les situations et déterminent si les conditions sont réunies pour activer les « dispositifs AWIPH». Le cas échéant, des visites conjointes en entreprise sont organisées.

    Par ailleurs, les missions régionales pour l’emploi disposent chacune de Jobcoaches spécifiquement dédicacés à l’insertion sur le marché de l’emploi de personnes porteuses d’un handicap. Ces Jobcoaches travaillent en étroite collaboration avec l’AWIPH.

    Complémentairement à ces initiatives spécifiques d’information, de sensibilisation, de formation et d’accompagnement vers et dans l’emploi à l’égard des entreprises, il convient également de rappeler les obligations auxquelles sont tenus les pouvoirs locaux, les administrations et les OIP wallons en matière d’engagement de travailleurs porteurs d’un handicap.