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La coordination avec le Gouvernement fédéral dans le cadre de la lutte contre la radicalisation

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 33 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 16/01/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    En ces heures sombres qui suivent les attentats meurtriers perpétrés à Paris le 7 janvier dernier et visant un symbole de la liberté d'expression, la radicalisation de certains apparaît comme une menace de plus en plus palpable.

    Monsieur le Ministre-Président a eu l'occasion de rencontrer le Premier ministre, Charles Michel, le 8 janvier dernier, avec les autres représentants des entités fédérées, réunion au cours de laquelle cette délicate question a été abordée.

    Je souhaiterais pouvoir revenir avec Monsieur le Ministre-Président sur cette question particulière, en l'interrogeant sur les actions à mettre en place par la Wallonie dans le cadre de cette épineuse problématique.

    Quel est le rôle envisagé pour la Wallonie dans la lutte contre cette menace latente ? Doit-il s'étendre au-delà de la prévention ? Des moyens seront-ils octroyés aux entités fédérées afin d'organiser cette prévention ? Enfin, comment la coopération entre les différents niveaux de pouvoir doit-elle s'organiser ?
  • Réponse du 09/02/2015
    • de MAGNETTE Paul

    Dans un cadre qui doit effectivement être coordonné, la Wallonie entend jouer pleinement son rôle dans la réponse globale que doivent apporter tous les niveaux de pouvoir. Ses compétences comme sa position de proximité la destinent à agir essentiellement au niveau de la prévention.

    En sa séance du 16 janvier, le Gouvernement a chargé un groupe de travail de lui soumettre une stratégie à développer en ce sens. Sur cette base, le 29 janvier, le Conseil des ministres a pris acte d’une note présentant les pistes de travail possibles, dans le cadre des compétences wallonnes.

    Elles visent, notamment :
    - à former et informer les fonctionnaires régionaux et les travailleurs sociaux des structures agréées par la Région les plus directement confrontés à ce phénomène ;
    - à renforcer l’insertion socioprofessionnelle, en faisant évoluer certains dispositifs régionaux ;
    - à lancer une réflexion sur la radicalisation revendiquée au nom des cultes, intégrant une concertation avec leurs représentants sur les éléments conditionnant la reconnaissance ou le maintien de la reconnaissance des établissements chargés du temporel du culte ;
    - à soutenir les diverses démarches d’information et de prévention du radicalisme, via la lutte contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie, dans une logique de développement de l’esprit critique.

    Le Gouvernement a chargé les ministres concernés de concrétiser ces pistes, en vue de la présentation d’un rapport commun, pour la fin avril étant entendu que chacun des ministres devra rester dans sa trajectoire budgétaire.

    Lors de la même séance, le Gouvernement a désigné un référent « radicalisme » au sein du Service public de Wallonie et, plus particulièrement, de la DGO5 ; la direction générale des pouvoirs locaux, de l’action sociale et de la santé.

    Répondant à l’interrogation de l’honorable membre sur l’organisation de la coopération entre les différents niveaux de pouvoir, ce référent jouera un rôle de relais institutionnel au niveau de la Région qui est, par nature, un niveau d’interface.

    Au niveau wallon et intrawallon, il aura pour mission :
    - de coordonner les initiatives prises au niveau wallon en matière de prévention du radicalisme ;
    - d’offrir un point de contact unique aux agents régionaux, aux agents locaux et aux travailleurs de terrain des structures subventionnées ou agréées par la Région ;
    - d’orienter les demandeurs vers les services les plus adaptés ;
    - de coordonner les programmes de sensibilisation et de formation des acteurs de première ligne.

    Il s’appuiera pour cela sur un réseau de correspondants « radicalisme » qui seront prochainement désignés au sein des services et OIP les plus concernés, par exemple la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale (DICS), la DGO6 (Économie, Emploi et Recherche), le FOREm, ou encore la Société wallonne du logement.

    Par ailleurs, le référent wallon sera aussi l’interlocuteur des référents « radicalisme » institués auprès des autres niveaux de pouvoir.

    Ce sera notamment le cas avec la Communauté française afin de mutualiser les moyens et de renforcer la cohérence des réponses aux acteurs de terrain. C’est, par exemple, essentiel en matière de formation.

    Ce sera, bien évidemment, aussi le cas avec le fédéral. À ce propos, en réponse à la demande que nous avons formulée en Comité de concertation, notre référent siègera dans la plate-forme « radicalisme » fédérale.

    Dans le même esprit, la réunion que le Gouvernement a tenue, le 26 janvier, avec les gouverneurs, les bourgmestres des communes de plus de 50 000 habitants, l’Union des villes et les représentants des cultes et de la laïcité a insisté sur l’importance d’une meilleure articulation des politiques menées par les différents niveaux de pouvoir.

    Elle a également redit la nécessité pour le fédéral d’améliorer l’information des autorités locales quant aux implications des niveaux d’alerte et aux attentes que ceux-ci génèrent à leur égard. Nous avons relayé cette demande lors de la réunion du Comité de concertation qui s’est tenue le 28 janvier.