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La filière bois énergie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 79 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 26/01/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Si les informations sont exactes, la forêt de la Région wallonne a la capacité de produire chaque année environ 4 millions de mètres cubes de matière première, à savoir de bois.  Monsieur le Ministre confirme-t-il cette information ?

    Si nous ne voulons pas consommer plus de matière première que la forêt est en capacité de produire, l'ensemble des filières économiques qui valorisent cette matière première doit se limiter aux 4 millions de m3.
    Et les filières sont nombreuses : scieries de résineux et feuillus, industrie du papier, fabrication d'emballages, production de panneaux, secteur de la construction, la filière bois énergie, etc.

    Déjà au stade actuel, l'ensemble de ces industries valorisant le bois manquent de matière première. Pour faire vivre ces industries, on a donc besoin d'importer de la matière première - sauf que les pays qui exportent se rendent de plus en plus compte de l'intérêt de produire la plus-value chez eux.

    Si la filière bois énergie se développe comme on l'a connu pendant la dernière décennie, on doit supposer que les industries vont manquer davantage de matières premières, parce que la filière du bois énergie ne va pouvoir se contenter de déchets peu ou pas valorisables autrement, mais va recourir de plus en plus vers le bois noble.

    Il s'agit d'une crainte que j'ai exprimée à travers une série de questions aux prédécesseurs. Je suis donc parfaitement sur la même longueur donc lorsque Monsieur le Ministre dit que la filière bois énergie a tout son intérêt, mais qu'elle ne doit pas fragiliser les autres secteurs.

    Reste à savoir ce que Monsieur le Ministre entend concrètement lorsqu'il dit qu'il faut développer cette filière sans qu'elle ne fragilise les autres utilisations du bois? Cela signifie-t-il qu'il mettra un veto à toute infrastructure de valorisation énergétique du bois qui conduirait à une surexploitation de la forêt de la Région ? Quelles sont, suivant son analyse, les capacités que la filière bois énergie peut encore développer sans que cela nous mène au scénario d'une surexploitation ?

    J'espère que Monsieur le Ministre partage l'idée qu'il faut interdire l'importation massive de bois au départ du Canada ou de la Sibérie pour le brûler chez nous.
  • Réponse du 09/02/2015
    • de COLLIN René

    Selon les chiffres récoltés et publiés par l’Office Economique Wallon du Bois dans son Panorabois de 2013, on peut en effet affirmer que la production annuelle de notre forêt wallonne est de l’ordre de 4 millions de mètres cubes par an, plus précisément de 3.884.000 m³.

    La limite des 4 millions représente, en fait, le volume moyen que nous pouvons prélever dans nos forêts chaque année. Il s’agit d’un volume moyen parce qu’il y a quelques variations périodiques dues, entre autres, à l’historique de nos forêts. Cette récolte annuelle correspond, en quelque sorte, aux intérêts que l’on prélève sur un placement financier, en veillant à ne pas entamer le capital.

    En tant que Ministre des Forêts, ma responsabilité est de veiller à ce que ce prélèvement reste en accord avec la productivité de nos forêts, afin d’éviter la surexploitation. La Wallonie dispose pour cela de différents outils règlementaires et de monitoring. Ceux-ci sont en permanence en activité.

    Les questions liées au développement de l’industrie et des énergies renouvelables en lien avec le matériau bois ne sont pas de la seule compétence du Ministre des Forêts. Je peux toutefois confirmer que, dans certains secteurs, les industries font face à un problème d’approvisionnement. Mais affirmer que les difficultés d’approvisionnement sont liées essentiellement au développement de la filière énergétique n’est pas exact. Ce problème d’approvisionnement est présent depuis longtemps et n’est qu’accentué par le bois-énergie.

    Toute surexploitation des forêts quelle qu’en soit la raison doit être évitée. La Wallonie ne peut mettre en péril son patrimoine forestier.

    La forêt doit être préservée et gérée durablement en Wallonie, mais aussi sur l’ensemble de la planète.

    Pour conclure, je rappelle qu’un groupe de travail « bois-énergie » a été mis sur pied. Il rassemble une multitude d’acteurs impliqués dans le dossier (administration, industriels, fédération) ainsi que des représentants de tous les cabinets des Ministres du Gouvernement wallon.