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Le nourrissage du sanglier

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 86 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 26/01/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Je vais citer les propos du représentant des chasseurs wallons : ce n'est pas le nourrissage qui augmente les populations, c'est la nature. La preuve vient d'en être faite avec, d'une part, le printemps pourri de 2013 qui a décimé les nichées de sangliers et, d'autre part, les fructifications forestières récentes qui ont boosté considérablement le taux de succès de la reproduction du sanglier.

    On peut dire tout ce que l'on veut, mais il est un fait que le nourrissage du sanglier, s'il est pratiqué à l'excès, conduit à un véritable engraissement de l'animal et à une reproduction de l'espèce incompatible avec l'écosystème de la forêt. Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur la question?

    Le même interlocuteur confirme qu’il n'y aurait pas autant d'échecs de journées de battues si on "nourrissait pour domestiquer les animaux." S'il est vrai que le nourrissage aide à maintenir le gibier sur place, il est vrai aussi que celui qui nourrit le sanglier devra être considéré comme responsable au cas où l'animal produit des dommages aux cultures agricoles. Plus on nourrit le sanglier, plus on augmente sa fertilité, plus nombreux seront les dommages. Puis-je demander à Monsieur le Ministre de faire l'état des lieux et de nous dire comment la situation a évolué depuis que son prédécesseur a mis en place les règles à respecter en matière de nourrissage du sanglier ?
  • Réponse du 18/02/2015
    • de COLLIN René

    Effectivement, toute une série de facteurs influence la dynamique des populations de sangliers, dont en particulier les conditions climatiques, que ce soit au moment des mises bas ou lors de la saison hivernale. L’abondance des ressources alimentaires et notamment des fructifications forestières ont évidemment une importance capitale. Attribuer au seul nourrissage artificiel l’augmentation des populations de sangliers serait donc une erreur d’analyse de la situation.

    Cela étant, spécialement quand les conditions d’existence deviennent difficiles pour le sanglier, le nourrissage artificiel contribue, de facto, à favoriser la dynamique de la population en améliorant le taux de survie des jeunes et la condition physique des laies avec un effet positif sur leur nombre, la précocité de la maturité sexuelle ainsi que sur la taille des portées.

    Les mesures adoptées fin 2012 par le Gouvernement précédent au niveau du nourrissage du grand gibier, en particulier celui du sanglier, avaient clairement pour objectif de remédier aux excès observés en la matière, en restreignant le choix des aliments (abandon du maïs), en limitant indirectement les quantités pouvant être distribuées (distribution manuelle, nombre limité de points de nourrissage) et n’autorisant le nourrissage dissuasif que durant les seuls mois où les cultures sont potentiellement les plus sensibles aux dégâts de sangliers.

    Vis-à-vis de cette dernière mesure, le Gouvernement avait toutefois prévu une période transitoire, puisque la possibilité de nourrir encore le sanglier toute l’année a été maintenue pendant deux ans, soit jusqu’au 31 mars prochain. En échange, un effort substantiel de prélèvements était attendu de la part des titulaires de droit de chasse, spécialement de la part de ceux dont les prélèvements lors des 3 années précédant l’adoption de l’arrêté de 2012 avaient été très importants (les territoires « points noirs », prélevant en moyenne plus de 60 sangliers par an aux 1.000 hectares).

    Cette période transitoire touche à sa fin et j’ai reçu un rapport de l’administration. Je vais rencontrer les chasseurs, les forestiers, les agriculteurs et les environnementalistes afin de prendre option pour l’avenir.