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La situation des femmes dites "rentrantes"

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 102 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 28/01/2015
    • de KNAEPEN Philippe
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Les femmes dites « rentrantes » ont cette particularité de souvent être diplômées, de disposer d’une ou plusieurs expériences professionnelles significatives, mais d’avoir décidé, par obligation ou par choix, de quitter le marché de l’emploi pour des raisons familiales.

    Différentes expériences nous montrent que ces femmes ont fait ce choix, parfois difficile, de renoncer à leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant malade ou handicapé. Mais lorsque ces femmes décident de revenir sur le marché du travail, elles subissent des formes indirectes de discrimination.

    Aujourd’hui, personne ne sait réellement combien de femmes sont dans cette situation : des chiffres variant entre 55.000 et 165.000 sont annoncés. Il apparait difficile d’affiner ces chiffres, car le FOREm ne dispose d’aucune donnée fiable en la matière. En effet, pour l’instant, ces femmes sont inscrites comme chercheuses d’emploi libres et ne bénéficient donc pas d’un accompagnement personnalisé.

    Face à cette situation, Actiris a mis sur pied en novembre 2013 la cellule « Back to work » dont la mission est exclusivement dédiée à la remise sur le marché du travail de femmes rentrantes. On retrouve au sein de cette cellule des psychologues du travail ainsi que des conseillers en recherche d’emploi.

    Madame la Ministre pourrait-elle me dire si un plan particulier à destination de ces femmes est mis en place ou est à l’étude au sein du FOREm ? Dispose-t-elle de chiffres plus précis quant au nombre de femmes rentrantes ? Existe-t-il des statistiques sur l’efficacité de la réinsertion de ces femmes sur le marché du travail ? Enfin, existe-t-il des aides à l’emploi spécifiques facilitant leur réinsertion professionnelle ? Si oui, peut-elle les détailler ?
  • Réponse du 23/02/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    La situation des personnes qui souhaitent réintégrer le monde du travail après une période consacrée à l’aide et au soutien de leurs proches retient toute mon attention. Ces personnes font effectivement face à une série de difficultés, et parfois de discriminations, qui touchent majoritairement les femmes.

    En 2010, le FOREm a mis en place un dispositif d’accompagnement individualisé qui s’adresse, notamment, aux personnes dites « rentrantes ». En effet, tout demandeur d’emploi inscrit librement et désireux d’être soutenu dans sa recherche d’emploi peut bénéficier de cet accompagnement s’il en fait la demande. Ce dispositif vise à ce que chaque demandeur d’emploi bénéficie d’une offre de service adaptée à ses besoins.

    Puisque ce type d’accompagnement est personnalisé, la teneur des actions qui en constituent les jalons est adaptée à la situation personnelle de chaque demandeur d’emploi. Même si des éléments de profil sont communs aux femmes dites « rentrantes », ces éléments ne sont pas toujours des facteurs prédominants dans le cadre de leur parcours de réinsertion.

    En effet, le plus souvent, des facteurs tels que la qualification, l’identification du ou des métiers que la personne est en capacité d’exercer, la perte de confiance ou les problèmes de conciliation vie privée/vie professionnelle sont prépondérants dans le parcours de recherche d’emploi. Si un grand nombre de femmes « rentrantes » peuvent être confrontées à ce type de difficultés, celles-ci ne leur sont évidemment pas spécifiques.

    C’est pourquoi, dans le cadre de l’accompagnement individualisé, chaque situation est analysée à partir des besoins singuliers de la personne et non à partir de sa situation administrative ou de son statut.
    Cela explique également pourquoi les opérateurs d’insertion avec lesquels le FOREm collabore pour soutenir les demandeurs d’emploi dans leur parcours d’insertion n’organisent pas de prestations spécifiquement destinées aux femmes dites « rentrantes ».

    Néanmoins, certaines femmes (« rentrantes » ou non) éprouvent le besoin de se sentir entourées d’autres femmes dans leurs démarches vers l’emploi. Elles se sentent mieux comprises ou confortées dans les démarches qu’elles entreprennent. Dans ces cas-là, le conseiller oriente la personne vers des modules de formation/réinsertion dédicacés aux femmes.

    En outre, afin de prendre en compte les spécificités du parcours de vie de ces femmes, le FOREm a développé des actions de sensibilisation et de professionnalisation de ses agents en matière d’égalité des chances et de gestion de la diversité des ressources humaines.

    Par ailleurs, une dynamique de sensibilisation des femmes aux métiers d’avenir et aux métiers en demande où elles sont sous-représentées, ainsi qu’aux filières de formation et d’insertion qui y conduisent est mise en œuvre par le FOREm et ses partenaires de l’insertion socioprofessionnelle.

    Les compétences que ces femmes ont développées durant leur retrait du monde professionnel peuvent également être valorisées et reconnues grâce au dispositif de validation des compétences que le Gouvernement entend amplifier durant cette législature.

    Concernant les chiffres, Actiris a réalisé une enquête à ce sujet dont les résultats ont été publiés en février 2014. Ils sont disponibles sur leur site Internet.


    Actiris estime que le nombre de femmes « rentrantes » s’élève, pour la Wallonie, à environ 5.000 unités (4.000 unités en ne prenant en compte que les femmes âgées de 25 à 49 ans) en moyenne sur la période 2008-2012, soit un taux compris entre 7 et 9 % (selon que l'on considère l'ensemble des femmes ou celles âgées de 25 à 49 ans). L'estimation se base sur une moyenne de la période 2008 – 2012.
    Bruxelles se démarque par un taux plus élevé que les deux autres régions.

    Il est cependant difficile d’établir des statistiques et indicateurs hyper fiables sur ces femmes, car, administrativement, peu d’éléments permettent d’identifier leur itinéraire de vie personnel.

    Enfin, s’il n'existe pas d'aide spécifique pour favoriser la réinsertion professionnelle des femmes « rentrantes » en Wallonie, elles ont toutefois accès à tous les dispositifs d’accompagnement ou de formation, ainsi qu’aux aides à l’emploi qui reposent, notamment, sur des conditions de durée d’inoccupation qui correspondent aux caractéristiques de ce public.