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Le suicide des agriculteurs

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 268 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/02/2015
    • de LECERF Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Quelle ne fut pas ma stupéfaction en lisant un article paru dans le journal Pleinchamp concernant le suicide des agriculteurs. Certes, il concerne la France, mais il est alarmant et mérite donc d'être mentionné.

    En effet, l'Observatoire national du suicide français a établi un état des lieux. Il en résulte que les agriculteurs sont la catégorie socioprofessionnelle la plus menacée. Les tranches sensibles sont les hommes entre 45 et 64 ans ainsi que les secteurs bovins lait et bovins viande.

    Alors, comme je le disais, cela concerne la France. J'ai voulu comparer ceux-ci avec la Belgique. Malheureusement, je n'ai pas trouvé de chiffre comparable ni même de statistique à ce sujet.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire s'il en existe et, si oui, peut-il me les communiquer ?

    Monsieur le Ministre sait comme moi que le secteur agricole est un secteur qui connaît des difficultés et il me semble opportun d'y attacher une attention toute particulière. Dans la négative, va-t-il solliciter un service d’étude afin de faire le point sur le suicide chez les agriculteurs ?
  • Réponse du 26/02/2015
    • de PREVOT Maxime

    L’Institut de « Veille Sanitaire – France » a effectivement publié en 2013 des résultats interpellant concernant la mortalité par suicide des agriculteurs. Celui-ci serait la troisième cause de mortalité dans cette profession après les cancers et les maladies cardiovasculaires. Les éleveurs dans la tranche d’âge de 45 ans à 64 ans seraient les plus sensibles.
    Cette étude montre combien les conditions de vie et de travail de la population agricole sont particulières et contraignantes. Les contraintes financières entreraient parmi les facteurs influençant le suicide.

    Les données françaises ne peuvent pas être extrapolées purement et simplement à la situation des agriculteurs wallons. Toutefois, nous ne disposons pas de chiffre sur les suicides dans ce secteur spécifique en Wallonie.

    Sachant que 70 % des agriculteurs wallons sont des hommes, que seuls 10 % ont moins de 40 ans, que ce secteur est composé donc d’une population vieillissante, une telle étude pourrait être intéressante. Ces critères peuvent être complétés par le constat d’un mal-être et un épuisement augmentant ainsi que par les problèmes financiers que de nombreux agriculteurs rencontrent suite à la politique européenne en la matière.

    Les seuls chiffres dont nous disposons sont ceux datant de 2002 dans le cadre d’une recherche réalisée par l’Université de Liège « stress en agriculture ». Cette étude relevait notamment que 29 % des agriculteurs wallons ayant participé à l’enquête avaient un niveau d’épuisement professionnel élevé.
    L’ASBL Agricall, dont une des missions subventionnées par la Wallonie est une mission d’observatoire, note que 75 % des agriculteurs accompagnés sont moralement en situation de détresse plus ou moins intense.

    Je prendrai contact avec le service « Un pass dans l’impasse », centre de référence et de prévention du suicide, subventionné par la Wallonie, afin que, en collaboration avec le service « Agricall », cette particularité inquiétante du monde agricole soit davantage précisée.