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Le plan Marshall 4.0

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 109 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    « Tout en saluant la longévité du plan Marshall , Jean-François Heris, Président de l’UWE, pointe certaines absences. Nous nous posons beaucoup de questions sur le choix des priorités. En deux mots, nous sommes plus préoccupés par ce qui manque dans Marshall 4.0 que par ce qui s’y trouve. Il faut apprécier l’entrée du Plan Marshall dans sa troisième législature, signe de continuité dans les efforts de redressement de notre économie. Mais, quid de l’enseignement ? De la modernisation de l’appareil public ? De la simplification … ? L’UWE s’inquiète de ne pas retrouver un axe fort dédié à l’enseignement secondaire et obligatoire en lien avec l’économie. Le Gouvernement wallon doit faire plus en matière de simplification administrative. La Wallonie doit exporter pour se redresser. On est étonné de ne pas trouver un volet international. »(L’Écho du 22 janvier dernier).

    L’UWE est donc inquiète de l’absence de l’enseignement secondaire et obligatoire en lien avec le plan Marshall 4.0. N’est-ce pas un appel des entreprises de fusionner, enfin, la FWB et la Région wallonne, d’une part, et, d’autre part, la RBxl et la FWB ? Projet auquel d’autres partenaires sociaux adhérents.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre ? Faut-il ou ne faut-il pas fusionner ? Ou comment rapprocher le monde de l’école et celui des entreprises ? Le meilleur moyen pour mieux articuler formation et entreprise ne serait-il pas de prendre les patrons au mot en les invitant à participer à la mise en place d’une véritable formation en alternance pour les jeunes jusque 18 ans ? C’est bien de revendiquer, mais c’est mieux de prendre ses responsabilités.
  • Réponse du 22/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La mise en œuvre d’un nouveau Plan Marshall est un objectif que le Gouvernement s’était fixé d’emblée.

    Le plan conserve les éléments les plus structurants du Plan Marshall 2.vert, ainsi que ceux du Plan Marshall, tout en donnant de nouvelles impulsions.

    Il est axé sur des mesures prioritaires pour le redéploiement économique et susceptibles de structurer une politique industrielle fondée sur l’innovation et soutenant la création d’emploi.

    Ce plan, comme les précédents, est un projet en partenariat avec tous les acteurs économiques.

    Le principe de «gouvernance externe» est maintenu.

    Les axes prioritaires retenus par le Gouvernement pour maintenir les efforts destinés à soutenir la relance économique sont :
    1. En synergie avec les compétences de la FWB, le prolongement du soutien à la politique de formation et d’orientation pour renforcer les possibilités d’emploi, dont notamment les initiatives d’alternance ;
    2. Le renforcement du soutien à l’innovation, en affinant notamment la stratégie des pôles de compétitivité - spécialisation intelligente – en renforçant la valorisation industrielle et le soutien à la croissance des entreprises aux différents moments clés de leur développement ;
    3. Le soutien à l’efficacité et la transition énergétique (pour les particuliers et les entreprises) et le développement de l’économie circulaire ;
    4. La mise en œuvre d’une politique d’infrastructures au service du développement économique en tenant compte des innovations technologiques, sociales et économiques ;
    5. Le soutien à l’innovation numérique et son intégration.

    Ces lignes de force rejoignent celles du rapport du Conseil économique et social de Wallonie qui identifiaient les priorités des partenaires sociaux dans le cadre de l’élaboration de la déclaration de politique régionale.

    Ces lignes de force convergent également avec les lignes stratégiques retenues dans le cadre du FEDER/FSE permettant ainsi des effets de levier.

    Les mesures dédiées à l’enseignement secondaire en lien avec l’économie se trouvent dans l’Axe I du Plan Marshall 4.0, notamment en matière d’alternance, d’apprentissage des langues ou encore d’éducation entrepreneuriale.

    Au sujet des langues étrangères, les dispositifs existants ayant fait leurs preuves, il y a lieu, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, de les poursuivre et de les rendre encore plus efficaces afin d’accroître l’internationalisation. Entre autres, il est donc nécessaire de :
    1. Poursuivre l’optimisation des formules de bourses destinées aux rhétoriciens, en revoyant leurs modalités ;
    2. Poursuivre l’optimisation des formules de bourses destinées aux apprenants de l’alternance, en mettant l’accent sur la personnalisation du parcours de la personne, compte tenu de son niveau de connaissance de la langue, de ses objectifs et de son projet professionnel ;
    3. Privilégier les formules d’immersion en milieu professionnel, qui permettent de mettre en pratique les acquis linguistiques qui pourront être valorisés dans le parcours de formation et/ou d’insertion socioprofessionnelle ;
    4. Former les jeunes Wallons aux métiers de l’international, en collaboration avec les entreprises wallonnes exportatrices, en pérennisant et renforçant les dispositifs du programme Explort2.

    Concernant l’éducation entrepreneuriale, il s’agit de mettre en place un programme « générations entreprenantes 2015-2020 », qui aura pour fin :
    1. Le soutien à l’éducation entrepreneuriale par l’ouverture à l’entrepreneuriat dans les formations des futurs enseignants, l’intégration de cours sur l’entrepreneuriat dans le cursus des étudiants du supérieur et de l’université ou encore la coopération renforcée entre les écoles et le monde de l’entreprise ;
    2. L’investissement dans les prochains entrepreneurs, par des initiatives telles que les « écoles entrepreneuriales » pour faire éclore des vocations entrepreneuriales concrètes ou encore par l’adoption d’un « statut de l’étudiant entrepreneur » ;
    3. L’accroissement du nombre de passage à l’acte, notamment par le développement d’incubateurs d’étudiants et la mise en évidence des succès entrepreneuriaux ;
    4. Le soutien et l’initiation d’actions coordonnées de soutien, notamment à l’entrepreneuriat féminin.


    En ce qui concerne la simplification administrative, un travail substantiel a déjà été effectué. Les améliorations se poursuivent en collaboration avec les administrations respectives. La finalité est de créer un point d’entrée virtuel unique pour les entreprises vers les différents départements.

    Au sujet de l’internationalisation des entreprises, il est nécessaire d’intensifier l’internationalisation des pôles de compétitivité au travers d’une articulation accrue avec les programmes européens et un ciblage des coopérations interrégionales. Les entreprises doivent, en effet, être plus présentes dans le paysage européen.

    En outre, il faut également soutenir l’exportation en renforçant les capacités d’action de la Sofinex.

    À l’heure actuelle, la perspective d’internationalisation d’une entreprise passe évidemment par l’innovation. À cette fin, il s’agit également de :
    * Soutenir l’innovation de procédé et d’organisation ;
    * Poursuivre et amplifier le soutien au développement d’une culture de créativité ;
    * Assurer le financement de l’innovation technologique et non technologique ;
    * Assurer le financement de spin-outs et startups ;
    * Renforcer l’accès des entreprises innovantes au réseau des « incubateurs ».

    Cependant, le Plan Marshall n’est pas le manuel pratique des mesures du Gouvernement. Il ne s’entend pas comme l’ensemble de la politique du Gouvernement ni même comme l’ensemble des mesures destinées à contribuer au soutien de l’activité économique et à la création d’emplois de qualité en Wallonie.

    Le plan se décline en mesures cohérentes et prioritaires, susceptibles de mettre durablement en œuvre une politique industrielle wallonne fondée sur l’innovation.

    Chaque ministre peut également développer des projets structurants, dans le champ de ses compétences, en dehors ainsi qu’en synergie avec les mesures du Plan qui contribuent à soutenir cet objectif de redéploiement et de création d’emploi, par exemple au travers d’un plan d’infrastructures, d’un plan de simplification, du « Small Business Act » ou de réforme des aides à l’emploi/recherche.