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Le manque d'intérêt des banques pour les PME

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 110 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    « Pourquoi les PME sont snobées par les banques. Elles ont créé 16.000 emplois en Wallonie et à Bruxelles. Les petites et très petites entreprises (PME et TPE) sont celles qui rencontrent le plus de difficultés à se financer. Les conditions d’octroi de crédits aux entreprises par les banques sont de plus en plus dures. Au plus l’entreprise est de petite taille et jeune, au plus elle aura du mal à se financer auprès d’une banque. Depuis Bâle III, les différences en matière de financement entre petites et grandes sociétés se sont accentuées. Les critères trop stricts concernant les fonds propres et les garanties à apporter par le chef ou le futur chef d’entreprise pour obtenir l’emprunt. Ce qui va à contresens du rôle même d’une institution bancaire, qui se doit avant tout de financer l’économie réelle avec l’épargne (record) qu’elle récolte. Les banques ne publient aucune donnée relative au financement des starters et des TPE. » (Le Soir du 21 janvier dernier).

    C’est le monde à l’envers. D’abord, les banques préfèrent l’investissement spéculatif par rapport à l’investissement dans l’économie réelle et elles provoquent la crise de 2008 dont elles seront sauvées par l’intervention publique. Désormais, elles se réfugient derrière des conditions exagérément strictes et n’investissent toujours pas (assez) dans l’économie réelle. Est-ce qu’au vu de la réticence des banques, les invests continuent à suffisamment encourager les banques à prendre le risque de financer des projets de l’économie réelle ? Ou faut-il repenser l’outil du capital à risque ?

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous faire le bilan en termes de participation au capital ou de prêt subordonné des principales sociétés d’invests ? Sont-elles toujours suffisamment incitatives ?
  • Réponse du 22/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les difficultés de financement des PME et TPE ne sont pas un phénomène nouveau et les contraintes de Bâle III sur le secteur bancaire ne font qu’amplifier la problématique.

    Un plan d’action concerté avec Febelfin et les grandes institutions bancaires est en cours de réalisation afin d’identifier notamment les principaux obstacles aux demandes de crédits des PME. En cas de retour négatif de la banque, une motivation détaillée, transparente et pédagogique pourrait être rendue afin que la PME puisse, si possible, faire évaluer sa demande et ainsi évoluer vers une réponse positive.

    Les différents outils de la Région Wallonne, la SOWALFIN et les Invests en particulier, œuvrent quant à eux déjà à résoudre la situation.

    La SOWALFIN, directement ou via ses filiales spécialisées, soutient les entreprises en création à travers ses nombreux produits de garantie, de microcrédit et de cofinancement.

    Par ailleurs, le 22 janvier, le Conseil des ministres a décidé de prolonger les mesures « anti-crise » confiées à la SOWALFIN. Ces mesures visent à atténuer l’impact de la crise sur les entreprises – et singulièrement les PME – notamment en matière de facilitation d’accès aux crédits bancaires à court terme. Ce type de crédit a en effet des conséquences directes sur la trésorerie fonctionnelle des entreprises.

    Concernant toujours la SOWALFIN, celle-ci vient de rejoindre le réseau européen EuroQuity, qui met en relation des sociétés en levée de fonds – ouverture au capital des startups, spin-off, spin-out, sociétés matures – et des investisseurs tant publics que privés. L’objectif est d’adapter le niveau de fonds propres des PME à leurs projets de croissance et de développement. Cette amélioration des fonds propres permet un accès plus aisé aux crédits bancaires.


    Un renforcement des moyens dont disposent les outils économiques doublé d’une évolution des produits proposés – prêts, prises de participation, garanties – afin que ceux-ci puissent répondre au mieux aux besoins des PME et aux contraintes bancaires est également en cours.

    Les 9 Invests ont de leur côté octroyé en prêts ou en participation en capital plus de 122 millions d’euros sur l’exercice 2012, 158 millions d’euros en 2013 et près de 185 millions d’euros sur l’exercice 2014 aux entreprises wallonnes.

    À côté de ces montants, il peut être intéressant de se pencher également sur l’utilisation du mécanisme d’abandon de créances, suite à des dossiers n’ayant pas rencontré le succès escompté, ce qui démontre la prise de risque des Invests dans le cadre du financement des entreprises.

    Pour l’ensemble des Invests, ces abandons de créance sont en moyenne de 2.625.000 euros par an, avec toutefois d’importantes fluctuations selon les années : ainsi 2010 connaît-il un pic à 8.389.000 euros, là où 2012 enregistre au contraire des reprises d’abandon de créance pour 3.103.000 euros.

    Ces montants démontrent clairement la volonté des Invests de jouer leur rôle d’interlocuteur de financement de proximité, afin d’aider les entreprises à consolider leur structure financière à moyen et long termes.