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La réserve électrique stratégique pour l'hiver 2015-2016

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 229 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    « Pour cet hiver, cette réserve stratégique atteint près de 850 MW. Elle se compose, d’une part, de 750 MW venant des centrales au gaz de Seraing et Vilvorde, qui ont été mises à l’arrêt, mais qui peuvent être redémarrées en cas de problème et qui figurent dans cette réserve pour trois hivers. Elle comprend aussi 95 MW venant de la gestion de la demande, c’est-à-dire de clients prêts à renoncer à consommer, contre rémunération, pour diminuer les pics de demande aux moments critiques, qui n’ont eux été contractés que pour cet hiver. Malgré les craintes, cette réserve n’a jusqu’à présent pas dû être activée. Elia va-t-il facilement trouver ces volumes supplémentaires, pour arriver à une réserve stratégique totale de 3.500 MW ? Dans une note rédigée avec Elia et le régulateur fédéral, elle soulignait que l’intégration d’une bonne partie des centrales qui devraient fermer en 2015 dans cette réserve stratégique était loin d’être garantie, pour cause de problèmes de permis, d’importance des investissements nécessaires, voire d’impossibilités techniques : seuls 80 MW remplissent d’emblée toutes les conditions pour être intégrés dans la réserve stratégique pour 2015-2016, a chiffré l’administration. Malgré toutes les craintes exprimées ces derniers mois, la Belgique a jusqu’à présent échappé aux délestages. Le gestionnaire de réseau Elia évaluait pourtant le risque de pénuries d’électricité pour cet hiver entre 5 et 29 heures en cas de redémarrage de Doel 4, et entre 49 et 116 heures si ce réacteur restait à l’arrêt. Ces prévisions étaient-elles trop alarmistes ? La Belgique a pu compter sur une série de facteurs favorables : des records de productions d’électricité éolienne et surtout, un hiver plutôt clément. » (L’Écho du 22 janvier dernier).

    Après avoir semé la panique, la ministre fédérale admet que pour cet hiver, le black-out n’a pas (encore) dû être constaté. Elle explique que c’est aussi grâce à la production électrique des éoliennes et donc a la politique on-shore et off-shore menée par la Région wallonne et par l’autorité fédérale.

    Monsieur le Ministre peut-il, sur base des CV accordés à l’éolien off-shore, nous indiquer combien de GWH d’électricité ont pu être produits ? Est-il, au départ de cette information, envisageable d’estimer si un investissement plus soutenu dans l’éolien peut (malgré le caractère intermittent de cette source d’énergie) nous apporter une réponse réaliste par rapport au risque du black-out ?

    Ne faut-il pas encourager les communes à se lancer plus dans l’éolien (public), question de garantir à celles-ci des recettes complémentaires dont elles auront besoin, l’investissement étant amortissable endéans des délais très raisonnables ?
  • Réponse du 25/03/2015
    • de FURLAN Paul

    Tout d’abord, il est bon de rappeler que la réserve stratégique est une compétence fédérale. Les questions relevant de la réserve stratégique devraient donc être adressées au Gouvernement fédéral, en l’occurrence à la Ministre fédérale de l’Énergie, Mme Marghem, et non au Gouvernement de la Région wallonne. Voici cependant quelques éléments de réponse.

    Il ne sera pas facile pour le gestionnaire de réseau de transport, la société Elia, de trouver les volumes nécessaires pour la constitution d’une réserve stratégique de 3500 MW. En effet les centrales sous cocon, obligées de répondre à l’appel d’ELIA représentent 1660 MW ; le reste devra donc être fourni par des offres de réduction de la demande (demand side). De plus les offres des centrales sous cocon ne doivent pas être économiquement déraisonnables pour être reprises dans la réserve stratégique.

    Pour déterminer le nombre d’heures théoriques de pénurie, le gestionnaire de réseau de transport doit utiliser la méthode LOLE 95 qui est définie dans la loi. L’approche préconisée par le LOLE 95 est assez conservative et évalue la situation électrique en cas d’hiver normal et en cas d’hiver rigoureux. L’hiver 2014-2015 a été doux du moins jusqu’à présent. Aussi, la consommation électrique n’a pas atteint son maximum. De plus la Belgique a pu profiter des capacités de production des pays voisins via ses interconnexions. La consommation électrique maximum a été atteinte cet hiver le 22 janvier avec une consommation de 13.806 MW à 17h45. À cette même heure, la production éolienne était de 128 MW. On constate donc de ces données, issues du gestionnaire de transport, que le maximum de consommation ne coïncide pas forcément avec une production éolienne maximum.

    L’éolien offshore est également une compétence fédérale. On estime que les éoliennes offshore ont produit en 2014 de l’électricité pendant +/- 3200 h de pleine charge avec une capacité installée de 713 MW, soit 2.281,6 GWh.

    Comme mentionné plus haut le maximum de consommation ne coïncide pas toujours avec une production éolienne maximum. Augmenter nos capacités de production éolienne réduira le risque, mais ne permettra pas de l’éliminer complètement.

    La filière éolienne est une solution quasi incontournable pour assurer la transition énergétique. En effet, le niveau de soutien nécessaire par MWh de cette filière est un des plus faibles et les quantités d’énergie que cette filière peut produire sont importantes. Cette filière occupera donc une place non négligeable dans le futur mix énergétique. L’idée développée par l'honorable membre d’encourager les pouvoirs publics locaux de se lancer plus dans l’éolien semble intéressante ; en participant à l’investissement éolien, les communes profiteraient des retombées financières de cet investissement tout en facilitant l’implantation d’éolienne par une meilleure sensibilisation de ses administrés.