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La prévention du suicide

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 294 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 12/02/2015
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le 27 janvier dernier, la presse relatait les chiffres suivants : 97 suicides répertoriés sur le rail belge, l'an dernier, dont un quart étaient des Wallons. Un dénombrement sensiblement identique à celui de l'année précédente : 95 suicides, et légèrement en retrait de celui de 2012 (102). Le nombre de tentatives de suicide a, quant à lui, explosé en 2014 : 103 tentatives, contre 68 en 2013, d’où une augmentation de 51,47 % ! Au total, suicides et tentatives de suicide ont occasionné 89 642 minutes de retard, soit une moyenne quotidienne de quatre heures.

    Ces chiffres ne sont relatifs qu’au rail belge, mais montrent combien le suicide et/ou les tentatives de suicide ne cessent d’augmenter ou tout au moins de rester en évolution constante. D'où l'intérêt me semble-t-il de refaire le point sur cette problématique difficile et délicate qu’est le suicide où l’envie d’y aboutir.

    Aussi, au cours de la législature, quelles pistes de réflexion Monsieur le Ministre envisage-t-il pour tenter de diminuer le nombre de suicides et de tentatives de suicide, en Wallonie. Les groupes de parole existants sont-ils suffisants ? Les personnes y sont-elles suffisamment prises en charge ?

    Le placement en hôpital est-il bien assuré ? Si oui, qu'en est-il ensuite lorsque le « suicidaire » se retrouve dans la « réalité » ? Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres précis ? Peut-il faire le point sur ce sujet délicat ?


  • Réponse du 26/02/2015
    • de PREVOT Maxime

    Sur les chiffres du suicide en Wallonie, l’Enquête de santé par interview de 2013, nous montre que la prévalence des tentatives de suicide dans les 12 mois qui précédent l’enquête est en augmentation en Flandre, mais pas en Wallonie. En effet, en 2013, 16 % de la population wallonne avait déjà pensé à mettre fin à sa vie à un moment de son existence alors que 5 % y avait pensé au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres n’ont pas évolué depuis la dernière enquête de santé, en 2008 (respectivement 14 % et 5 % pour ces deux indicateurs).

    Les politiques liées à la problématique du suicide se font très largement en coopération avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, une partie de la question porte sur la prévention du suicide, thématique qui relevait, jusqu’au 30 juin dernier des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui fait partie des matières qui sont progressivement transférées (la fin de la période transitoire étant le 31 décembre 2015 pour cette thématique).

    Cela n’exonère bien entendu pas la Wallonie de se mobiliser. Pour faire face à ce fléau, depuis 2009, elle soutient, outre les Services de Santé mentale et de télé accueil, l’initiative de l’ASBL « Un pass dans l’impasse » qui a été reconnue en 2013 en tant que « Centre de Référence en Santé mentale spécifique suicide ».

    Mais bien avant cette reconnaissance, l’ASBL offrait déjà un lieu d’écoute aux personnes directement ou indirectement confrontées à la problématique du suicide, quel que soit leur âge (enfant, adolescent et adulte) et y compris les professionnels. L’objectif est que la personne puisse exprimer sa souffrance, trouver des ressources adéquates et prendre du recul afin de désamorcer l’état de crise dans lequel elle se trouve. L’association sert aussi de relais afin d’orienter les personnes en souffrance vers des services appropriés à leurs besoins (centres hospitaliers, services de santé mentale, centres psycho-médico-sociaux, services d’assistance aux victimes, etc.). Enfin, elle met en place des groupes de parole pour les personnes confrontées au suicide et ayant perdu un être cher.

    En ce qui concerne le placement en hôpital, qu'évoque l'honorable membre, la liberté thérapeutique est une prérogative garantie aux médecins, donc également aux médecins urgentistes qui reçoivent les « suicidaires », avant ou après une tentative de passage à l’acte, de les rediriger vers un psychiatre au sein de l’hôpital, vers un suivi en ambulatoire ou encore de prescrire une hospitalisation. Aucune règle formelle n’existe actuellement et les procédures diffèrent singulièrement d’un établissement à l’autre et d’un médecin à l’autre.

    La liberté thérapeutique m’apparaît être la bonne réponse.


    J’interrogerai le service « Un pass dans l’impasse » sur la possibilité d’obtenir des données plus précises quant aux différentes réponses que les hôpitaux – plus particulièrement les services d’urgence – donnent à l’accueil de personnes « suicidaires ».
    Enfin, l’Observatoire Wallon de la Santé, en collaboration avec l’AIGS, l’ULB et le Centre de référence infosuicide prévoit cette année une publication de chiffres et initiatives prises dans le domaine de la prévention primaire et secondaire du suicide.