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L'industrie technologique

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 114 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 12/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    « Depuis 2008, l’activité a reculé de 10 % et 21.000 emplois, dont 8.000 en 2014, ont été perdus dans le secteur technologique, touché par une centaine de restructurations et fermetures. Les chiffres de la fédération sectorielle Agoria ne sont guère plus reluisants pour 2015. Après une croissance de 0,5 % en 2014, l’industrie technologique devrait subir cette année une baisse de son chiffre d’affaires de 1,5 %. Après fermeture de Ford Genk, de nouvelles restructurations sont déjà annoncées. Agoria prévoit dès lors la perte de 1.500 emplois supplémentaires en 2015. »(L’Écho du 6 février dernier).

    Quelle est la situation en cette matière pour la Région wallonne ?

    Le recul de l’industrie technologique est-il plus marqué en Flandre qu’en Wallonie ? Quelles sont les explications ? Et surtout quels sont les remèdes ?

    En effet, comment réussir dans une politique d’industrialisation de la Wallonie, si l’industrie continue à reculer ?

    Faut-il davantage attirer des entreprises phares comme Ford Genk ou d’autres pour relancer le tissu industriel, sachant que notre industrie est très largement une industrie de sous-traitance ?
  • Réponse du 24/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’industrie technologique englobe des secteurs d’activité très variés. Ces secteurs sont caractérisés par une forte présence en Wallonie. Ils ont été diversement touchés par la crise et la vague de désindustrialisation de l’Europe, régulièrement dénoncée par les industriels et certains États de l’Union.

    Au vu des chiffres globaux du secteur, entre 2010 et 2014, l’emploi dans l’industrie technologique a baissé de près de 6,3 % dans notre région tandis que les investissements y ont reculé de 17,7 %. Ces données, qui émanent d’AGORIA Wallonie, masquent en réalité d’importantes différences entre les secteurs de l’industrie technologique. Ainsi, sans surprise, la métallurgie, la mécanique, l’électronique et les produits de la construction ont été les plus touchés. À l’opposé, des secteurs comme les équipements automobiles, la maintenance industrielle, la défense et la sécurité ainsi que l’aéronautique ont non seulement bien résisté, mais présentent aussi des résultats encourageants. Finalement, durant la période 1995 – 2013, tous secteurs confondus, l’évolution de l’industrie technologique a été plutôt stable et dynamique. Le nombre d’entreprises a augmenté de 20 % au cours de cette période et le secteur a contribué à près de 15 % de la création de richesses.

    Néanmoins, des nuances s’imposent. Ainsi, la métallurgie a été fortement touchée. Comme on le sait, ce secteur d’activités est concentré dans les provinces de Liège et du Hainaut. Depuis 2009, il n’a cessé de voir sa production et ses emplois baisser dans les statistiques régionales et nationales. Si, en chiffres absolus, il a moins diminué qu’en Flandre ; en revanche, le recul relatif y est comparable. La raison est simple : la Wallonie comptait 1.156 établissements et 26.873 emplois en 2012, soit environ 50 % de moins qu’en Flandre. De ce point de vue, les pertes ont donc été comparables. Il en va de même pour les secteurs en régression dans l’industrie technologique en général.

    L’industrie technologique wallonne fait partie des spécialisations de la région. Cette logique de spécialisation, dite « intelligente », est inscrite dans le dispositif des pôles de compétitivité. Il s‘agit d’une alliance entre l’industrie, la recherche et l’innovation à travers la collaboration organisée entre les entreprises de secteurs clés, les universités et les centres de recherche. En ce sens, la Wallonie n’a pas attendu les encouragements de l’Union européenne pour concentrer ses efforts sur des secteurs où elle présentait des avantages indéniables.

    Plusieurs pôles wallons sont directement concernés par l’industrie technologique. L’innovation y occupe une place importante, appelée à croître encore davantage si l’on veut soutenir le développement et la durabilité de l’industrie en question, qui est un des atouts compétitifs de la région. Par ailleurs, ainsi que le sollicite AGORIA, des collaborations entre le monde de l’enseignement et le monde de l’entreprise sont encouragées. Dans les années à venir, ces collaborations s’appuieront également sur un axe transversal : le plan numérique publié à l’automne prochain.

    Par ailleurs, la Wallonie poursuit sa politique d’attractivité des investissements à travers les actions de l’AWEX et d’INVEST IN WALLONIA, mais également par des missions économiques organisées par l’AWEX, seule ou en collaboration avec les autres entités du pays.