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La fièvre aphteuse aux portes de l'Europe

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 107 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 12/02/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La fièvre aphteuse circule actuellement dans plusieurs centaines de pays d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Eurasie et d'Amérique du Sud. Plusieurs pays et régions proches de l'Union européenne sont concernés, et la vigilance a été renforcée, notamment dans les Balkans, afin d'éviter la propagation du virus.

    La maladie, qui peut toucher les bi-ongulés domestiques et sauvages (porcs, bovins, ovins, caprins, sangliers et cerfs par exemple), est extrêmement contagieuse et peut avoir un impact économique très important.

    Les autorités belges ont depuis longtemps mis en place différentes mesures pour lutter contre la dispersion du virus et éradiquer la maladie en cas de détection d'un foyer. Même si l'on n'a pas détecté de foyer de fièvre aphteuse dans notre pays depuis des années, la vigilance s'impose face à la situation constatée ailleurs.

    Consciente que la santé animale et la sécurité de la chaîne alimentaire relèvent du Fédéral, Monsieur le Ministre peut-il néanmoins nous faire part, dans un premier temps, du niveau de la menace en Belgique et, partant, en Wallonie ?

    Une concertation avec le Fédéral, le secteur agricole et la DNF a-t-elle été mise en place pour maintenir la vigilance à un haut niveau ? Dans la négative, Monsieur le Ministre compte-t-il porter ce point en conférence interministérielle agriculture? Dans l'affirmative, quelles sont les mesures mises en place, notamment au niveau régional ?

    De manière plus générale, les crises sanitaires touchant le secteur de l'élevage peuvent entraîner des pertes financières importantes pour certains éleveurs qui doivent pouvoir compter sur des mécanismes de protection et d'assurance renforcés. Monsieur le Ministre estime-t-il que le secteur des productions animales est suffisamment protégé en Wallonie ? Dans la négative, quelles sont les initiatives qu'il compte prendre en la matière ?
  • Réponse du 06/03/2015
    • de COLLIN René

    Lors de la régionalisation de l’agriculture en 2002, la santé animale est restée une compétence exclusivement et spécifiquement fédérale et est, dans ce cas, gérée par l’AFSCA.

    Toutefois, je peux porter à connaissance de l'honorable membre que, pour préserver le statut « indemne de fièvre aphteuse » et profiter ainsi de ce statut pour maintenir nos exportations, notre pays a choisi au début des années 90 d’arrêter la vaccination préventive des bovins malgré que la fièvre aphteuse reste encore une menace permanente pour les ruminants et les porcs en Europe.

    Même si notre continent n’a été confronté à la maladie que quelques fois ces dernières décennies, des nouvelles introductions sont toujours à craindre : la fièvre aphteuse est une maladie épidémique qui se disperse facilement, non seulement par le déplacement d’animaux infectés, mais aussi par des produits d’animaux comme le lait et la viande ou encore par du matériel contaminé.

    Au niveau mondial, la maladie est largement répandue en Asie et en Afrique et plus près de nous, en Turquie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le plus inquiétant est l’apparition de nouveaux sérotypes.

    En Belgique, comme dans les autres États membres de l’Union européenne, en cas d’introduction de la maladie, il est prévu d’assainir les élevages touchés et de délimiter des zones de lutte dans lesquelles sont d’application des mesures strictes pour les déplacements d’animaux et de produits d’animaux ainsi qu’un monitoring intensif des espèces sensibles sans renoncer à une vaccination d’urgence au cas où la situation s’aggraverait.

    Toutes les dispositions ont été prises pour que, n’importe où dans l’Union européenne, une vaccination rapide avec les anticorps adéquats puisse être mise en place en fonction des sérotypes impliqués par l’épidémie. La recherche continue à caractériser les sérotypes pour que nous soyons prêts à faire face à la survenance de l’un d’eux.

    Au niveau belge, l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) dispose d’une banque d’antigènes qui représente un complément important et utile à la banque européenne.

    La fièvre aphteuse est une maladie à déclaration obligatoire et chaque détenteur et vétérinaire observant des symptômes cliniques indiquant la maladie et chaque laboratoire diagnostiquant la maladie doivent déclarer la suspicion à l’AFSCA.

    Dans le cadre de mes compétences, notamment en matière du suivi de la faune sauvage, qui peut être vecteur de la maladie, mon administration collabore avec l’Université de Liège pour analyser et détecter l’apparition de maladie à déclaration obligatoire dans le cadre d’un monitoring systématique de cette faune sauvage.

    En cas de menace plus précise pour notre pays, je charge mes services, à savoir le Département Nature et Forêts (DNF), pour ce qui concerne la faune sauvage et le Département du Développement, pour les contacts avec les éleveurs, de collaborer pleinement avec l’AFSCA pour transmettre une information claire et complète, assurer la mise en œuvre des mesures préventives et, le cas échéant, collaborer à l’exécution des mesures sanitaires qui seraient retenues par l’AFSCA.

    Pour les pertes liées à de telles crises sanitaires, les agriculteurs cotisent au fonds pour la santé des animaux qui est géré au niveau fédéral.