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L'impossible apprentissage de la natation

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 108 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 12/02/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Alors qu’il est déjà bien difficile d’assurer l’apprentissage de la natation, pourtant socle de compétence exigée au terme de la sixième primaire, en raison du faible nombre de piscines en état de fonctionnement et en capacité d’accueillir un public scolaire, les pratiques de certains gestionnaires communaux ou paracommunaux de piscine méritent d’être rapportées à Monsieur le Ministre, car elles renforcent toujours plus cette difficulté d’organiser des cours de natation : tranches horaires inadaptées, surveillance « comptée » d’où incapacité d’accueil, tarif différencié,…

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de telles pratiques ?

    Comment réagit-il face à tant d’entraves supplémentaires à la pratique de la natation, déjà limitée en raison des infrastructures ?

    La pratique d’un tarif différencié (c’est-à-dire plus cher si l’élève n’est pas issu du territoire communal) est-elle autorisée ?

    Ne s’agit-il pas de discrimination ? Un enfant n’est-il pas égal à un enfant ?

    Les communes ou structures paracommunales peuvent-elles ainsi rendre plus chère la pratique de la natation pour les écoliers non communaux ?

    Cela ne fait que rendre la pratique de la natation plus difficile, sans compter que les communes dépourvues de piscine doivent financer le déplacement en plus.

    Une entrée à la piscine devient inabordable pour beaucoup de pouvoirs organisateurs !

    Comment Monsieur le Ministre va-t-il limiter ces entraves à l’apprentissage de la natation, qui sont souvent aussi de bien basses économies réalisées sur le dos des enfants ?
  • Réponse du 06/03/2015
    • de COLLIN René

    Je reste attentif à toute information qui me serait présentée pour signaler un dysfonctionnement.

    Pour ce qui m’est rapporté par le Service public de Wallonie INFRASPORTS autant que par l’Association des Établissements sportifs, on ne peut heureusement pas en faire une généralité.

    Concernant les prix différenciés, je confirme ce que nous avons déjà abordé en commission. Les gestionnaires bénéficient d’une pleine autonomie dans leurs choix tarifaires. Les entités communales peinent à assumer des prix d’entrée bas pour leurs piscines. Bon nombre d’entre elles ont gardé leurs prix inchangés pendant des années alors que l’inflation et l’augmentation conséquente du prix de l’énergie les mettaient face à des coûts d’entretien croissants. Je ne peux donc les couvrir d’opprobre quand elles tentent de ne pas accroitre leurs déficits. Je ne peux, non plus, leur garantir une aide de la Fédération Wallonie Bruxelles pour éponger le coût de fonctionnement croissant de leurs piscines.

    Toutefois, le plan piscine de mon prédécesseur a eu pour but d’entamer la rénovation de nos infrastructures en favorisant la diminution des coûts d’entretien. J’ai moi-même à cœur l’effort de rénovation énergétique des piscines. C’est, pour moi, une solution incontournable pour aider les pouvoirs locaux à faire face à des factures énergétiques supportables. Le Gouvernement a déposé, dans le cadre du Plan Juncker, un vaste projet de rénovation énergétique de notre parc de piscines afin de trouver des moyens complémentaires pour faire face à l’importance de nos besoins financiers. Néanmoins, l'honorable membre sait les incertitudes diverses qui pèsent sur la faisabilité de ce plan européen.

    Je constate, comme l'honorable membre, une tentation croissante dans le chef des communes propriétaires d’une piscine d’offrir un tarif préférentiel aux enfants ressortissants le leur entité. Si le principe d’égalité entre enfants me tient à cœur, je ne peux aussi que regretter que des communes limitrophes laissent la commune propriétaire de la piscine locale assumer seule les coûts d’entretien tout en réclamant une égalité de prix d’entrée pour les enfants de leurs écoles.

    J’ai, à plus d’une reprise, insisté sur la nécessité de mettre en place plus de supracommunalité pour assumer la gestion de ce type d’infrastructure publique. De plus, j’ai annoncé ma volonté d’accorder une majoration de subvention à tout projet qui respecterait ce principe.