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L'interpellation du Commissaire européen à l'agriculture et au développement rural concernant l'embargo russe

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 116 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/02/2015
    • de DE BUE Valérie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Avec son collègue du Fédéral, mais aussi celui de la Région flamande, Monsieur le Ministre a récemment interpellé le commissaire européen sur la question de l'embargo russe. On a beaucoup parlé, il y a quelque temps, des poires et des pommes de chez nous, mais l'impact est beaucoup plus large: les prix de la viande de porc et de la poudre de lait ont subi la même chute.

    Monsieur le Ministre a indiqué, je le cite, que "les prix d'intervention actuels sont complètement déconnectés des coûts de production".

    Je voudrais savoir quel accueil il a reçu auprès du commissaire à l'agriculture. Lui a-t-il semblé ouvert au dialogue sur ces questions importantes pour notre agriculture?

    Les différents axes que Monsieur le Ministre a proposés pour trouver une solution durable au problème pourront-ils être mis en œuvre dans les prochains mois?

    Actuellement les prix d’intervention sont déconnectés des coûts de production. Est-il envisagé de pallier cette problématique ? Quels sont les outils développés à cet effet au niveau européen ?



  • Réponse du 23/03/2015
    • de COLLIN René

    J’ai en effet interpellé le Commissaire à l’Agriculture, avec mon Collègue fédéral Willy Borsus et ma Collègue flamande Joke Schauvliege, et cela aussi bien au niveau de la réunion du Conseil des Ministres européens de l’Agriculture fin janvier que lors d’une visite du Commissaire Hogan sur le terrain, début février, au cours de laquelle il s’est rendu dans deux exploitations situées en Brabant wallon et en Brabant flamand.

    À cette occasion, la Belgique a insisté pour entamer la réflexion sur une révision du prix d’intervention du lait, pour mieux tenir compte des réalités actuelles de marché, ce qui permettrait d’intervenir plus tôt sur le marché en rachetant les excédents de poudre de lait écrémé et de beurre afin d’éviter la répétition d’une crise telle que celle que nous avons connue en 2009.

    Par ailleurs, la délégation belge a aussi rappelé la nécessité d’activer des mesures en vue de soutenir le secteur du porc pour lequel rien n’a encore été fait malgré l’évolution négative des prix enregistrée au cours des derniers mois. À ce propos, la délégation belge a proposé deux mesures qui devraient permettre une réduction temporaire de l’offre en viande porcine : d’une part, l’octroi d’une prime pour un abattage précoce de porcs et, d’autre part, l’ouverture du stockage privé pour un volume correspondant aux animaux abattus précocement.

    En ce qui concerne la révision du prix d’intervention pour le lait, le Commissaire s’est montré très réservé. Il estime en effet que cela n’encouragerait pas les éleveurs à améliorer leur compétitivité. La seule nouvelle mesure prévue pour ce secteur actuellement serait la prolongation des aides au stockage privé jusque fin septembre 2015, au lieu de fin février. L’intervention publique reste également ouverte jusque fin septembre 2015.

    Pour ce qui concerne le secteur du porc, la Commission avait toujours considéré jusqu’à présent que la situation ne justifiait pas d’intervention sur le marché. Toutefois, le Commissaire Hogan a reconnu lors de nos dernières interventions qu’il existe des problèmes pour le secteur de la viande porcine et que les prix payés aux producteurs dans certains pays, dont la Belgique, accusent une baisse sensible. Il semblerait donc qu’une ouverture se dessine pour envisager des mesures permettant de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande sur ce marché.

    Enfin en ce qui concerne le moyen terme, la délégation belge a plaidé pour étendre les relevés de l’observatoire des prix aux coûts de production des produits agricoles, ce qui permettrait de mieux suivre l’évolution des marges au niveau des producteurs et de disposer ainsi d’un indicateur supplémentaire pour la mise en œuvre de mesures de gestion des crises.