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L'acquisition du permis B avant l'obtention d'un emploi

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 128 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    « Un arrêté royal du 3 février 2014 met en péril les formations du permis de conduire pour les personnes fragilisées. Posséder le permis B est presque une obligation pour répondre à une offre d’emploi. Malheureusement, l’obtention du permis voiture est, pour certains, un investissement important. De nombreuses personnes roulent donc sans permis, de nombreux organismes proposent des formations théorique et pratique pour ces personnes. Le permis B permet d’accéder à l’emploi. Près de 40 % des chômeurs qui n’ont pas le permis sont infra scolarisés. Une fois l’examen théorique réussi, le candidat peut s’essayer à la pratique. Depuis le 3 février 2014, un arrêté royal stipule que les guides, qui sont pour la plupart bénévoles et donc non brevetés, sont dorénavant limités à un seul apprenant par an. Autre conséquence de cette nouvelle réglementation : les personnes fragilisées sont obligées de passer par auto-écoles après deux échecs. La fédération des Centres d’insertion socioprofessionnelle va interpeller les ministres Eliane Tillieux et Maxime Prévot en vue d’annuler purement et simplement cette nouvelle réglementation. » (La DH Charleroi du 22 janvier 2015).

    Que faut-il penser des réflexions avancées dans l’article précité ?

    N’est-ce pas un créneau à creuser pour augmenter l’employabilité des demandeurs d’emploi ?

    Le permis de conduire, pour ce qui concerne le volet formation, a été régionalisé. N’est-ce pas là une opportunité de corriger l’arrêté royal du 3 février 2014 dans le sens de consolider le modèle d’un permis tel que décrit ?
  • Réponse du 23/03/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Comme le sait l'honorable membre dans le cadre de la sixième réforme de l’État, toute une série de compétences liées à la sécurité routière a été régionalisée, notamment celles relatives à l’apprentissage et à l’examen des connaissances et aptitudes nécessaires pour conduire des véhicules, ainsi que l’organisation et l’agrément des écoles de conduite et des centres d’examen.

    Cette régionalisation est effectivement l’occasion de réfléchir tant aux objectifs poursuivis dans le cadre de l’apprentissage et de la validation des compétences en vue d’obtenir un permis de conduire qu’à l’organisation actuelle du système.

    À ce titre, plusieurs travaux d’analyse et de réflexion sont actuellement en cours au sein du Gouvernement et du Parlement wallons, parmi lesquels trois objectifs clés se dégagent.

    Un premier objectif important est d’inscrire la formation à la conduite dans un processus plus large qui vise l’accès à la mobilité pour tous. Cela signifie que chacun doit avoir la possibilité d’accéder à d’autres horizons quels que soient son parcours, son lieu d’habitation ou son niveau socio-économique. De ce point de vue, l’obtention du permis de conduire doit aussi être considérée comme un outil qui augmente les chances de trouver un emploi. Il faut dès lors augmenter les possibilités de chacun d’accéder à une formation à la conduite de qualité.

    Cela nécessite aussi comme deuxième objectif d’appréhender la mobilité comme un tout qui ne se limite pas à la voiture. L’apprentissage de la conduite est un atout, mais pas une condition suffisante pour décrocher un emploi. Chacun doit, en outre, être conscient qu’il existe d’autres modes de déplacement et que ceux-ci doivent être choisis adéquatement en fonction du trajet prévu.

    Le troisième objectif prioritaire vise le renforcement de la sécurité routière. Toutes les démarches entreprises en matière d’apprentissage doivent permettre d’améliorer la sécurité routière quel que soit le mode de déplacement utilisé.

    Par ailleurs, outre ces objectifs, la formation à la conduite devra s’assurer d’une meilleure prise en compte de la matrice européenne Goals for Éducation (GDE). Celle-ci est constituée d’une grille d’analyse des compétences du conducteur. Elle identifie une hiérarchie de comportements, du plus basique au plus général (maîtrise du véhicule, maîtrise des situations de circulation, objectifs et contexte de la conduite, projets de vie et aptitudes personnelles), et des éléments essentiels de l’apprentissage pour chaque niveau de la hiérarchie (compétences et connaissances, facteurs de risque, auto-évaluation). Cette matrice permet d’identifier les éléments à améliorer pour assurer une meilleure formation routière.

    Enfin, en préambule, une évaluation de l’ensemble du système existant en concertation avec tous les acteurs du secteur est programmée. Celle-ci permettra d’apprécier dans quelle mesure le système pourrait répondre de la manière la plus efficace possible aux objectifs poursuivis.