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La pénurie d'électricité

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 245 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 25/02/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    « Les Verts accusent l’énergéticien de vouloir déconnecter près de 1.500 MW de centrales thermiques du réseau électrique en 2015, ce qui va accentuer le risque de pénurie en électricité … et ce qui leur permet d’imposer la prolongation décennale des deux réacteurs de Doel 1 et 2. Mais Electrabel pousse le vice plus loin. Toujours selon Ecolo : l’énergéticien sait que les centrales qu’il va fermer vont rentrer ; moyennant rémunération, dans la réserve stratégique qui permet de réduire le risque de pénurie. La ministre de l’Énergie Marie-Christine Marghem a en effet annoncé qu’elle recherchait 2.750 MW de capacités de production pour garnir la réserve stratégique de l’hiver prochain. Bref : Electrabel serait gagnant sur toute la ligne d’après les Verts. Ce n’est pas Electrabel qui organise la pénurie. La situation actuelle est la conséquence d’une absence de politique énergétique depuis plus de 10 ans, a pour sa part commenté la ministre Marghem (dont le parti est au pouvoir au Fédéral depuis 15 ans). » (Le Soir du 19 février 2015).

    Je n’ai pas toujours été d’accord avec Jean-Marc Nollet, mais, sur ce point, je le suis. En effet, pourquoi ne pas faire fonctionner les centrales thermiques en permanence, ce qui leur permet d’être plus rentables, et de construire une réserve stratégique d’une part par des contrats intra-européens et d’autre part en érigeant de nouvelles centrales thermiques. Si l’on continue à considérer que la centrale thermique est l’ultimisation en termes d’approvisionnement énergétique, il est évident qu’elles seront toujours déficitaires. La ou les nouvelles centrales ne doivent pas être des centrales, mais peuvent être des unités décentralisées que l’on peut faire fonctionner de façon simultanée suivant le principe de « SCHWARMSTROM » (swarm power).

    N’est-ce pas un concept à développer d’urgence qui peut être une alternative efficace, rapide, économe, plus participative et moins polluante que les concepts classiques ? L’élément technique à la base étant un moteur qui produit chaleur et électricité n’est-il pas un défi pour l’économie wallonne d’investir dans la R&D afin de développer une technologie performante qui permettrait de se lancer dans le « swarm power » ?
  • Réponse du 25/03/2015
    • de FURLAN Paul

    Le « Schwarmstrom » ou centrale électrique virtuelle via une mise en réseau d’unités de microcogénération individuelles placées chez des particuliers semble une solution attractive, mais souffre de trois désavantages : un économique, un technique et un humain.

    Du point de vue économique, il serait difficile de compenser l’aléa de la production éolienne ou photovoltaïque par un ensemble conséquent de microcogénération commandée à distance. En Allemagne, une première estimation a montré qu’une mise en réseau de 100.000 unités de microcogénération serait nécessaire pour atteindre une puissance de production de 2GW (l’équivalent de deux réacteurs nucléaires). Cette estimation induit l’installation d’unités individuelles de 20 kW. En partant des caractéristiques d’une micro génération classique actuelle, nous pouvons considérer qu’un investissement individuel de 10.000 à 15.000 euros (hors placement et mise en service) serait nécessaire, soit un investissement minimum de 1 à 1,5 milliard d’euros. Ces coûts ne tiennent en outre pas compte du service de gestion du système interconnecté.

    Au niveau technique, même si la solution semble attractive, il convient de rappeler qu’il s’agit ici d’unités de microcogénération et que même si de l’électricité est produite, de la chaleur est également produite (de l’ordre de 2kW par kW électrique). Même si cette chaleur peut être intéressante, il conviendra de pouvoir la gérer efficacement, surtout durant les mois d’été.

    En ce qui concerne le niveau humain, une grande inquiétude subsistera dans le fait que les particuliers qui disposeront d’une telle installation n’en auront pas la pleine maitrise. Même si des contrats de gestions seront garantis, généralement par des intermédiaires commerciaux, rien ne prédit une gestion claire, transparente et libre pour le propriétaire de l’unité de cogénération.