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La gestion des écluses wallonnes et son impact sur la navigation

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 332 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/03/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Alors que la Wallonie s’est engagée dans le cadre de la Déclaration de Tallinn du 17 octobre 2013 à exploiter la possibilité offerte dans le cadre des financements RTE-T d’un cofinancement de 40 % pour le projet global de voies navigables Seine-Escaut couvrant pour son territoire (soit la Meuse, le canal Albert, le Haut-Escaut, le canal Bruxelles-Charleroi et la dorsale wallonne), la presse révèle, en marge des mesures d’économies prises par le Gouvernement, que les éclusiers sont en sous-effectif chronique et qu’aucun changement notoire n’est annoncé.

    Est-ce le cas ? Combien d’éclusiers manquent à l’appel pour couvrir les plages horaires actuelles de navigation de manière optimale ? Les rôles de garde sont-ils assurés ? Où le problème est-il le plus criant ?

    Peut-on prétendre, d’une part, vouloir augmenter l’utilisation de la voie d’eau de l’ordre de 10 % et ainsi soulager encore davantage le réseau routier (diminution des embouteillages, amélioration de la sécurité routière, …) et, d’autre part, ne pas se doter humainement des ressources humaines nécessaires pour la gestion des écluses wallonnes ?

    Quels impacts cette limitation humaine a-t-elle sur la navigation ?

    Comment dès lors profiter pleinement des retombées économiques ou touristiques de ce mode de transport ?

    Ce raisonnement ne fait que s’amplifier si l’on se met à considérer des plages de navigation plus larges qui ont pourtant tout leur intérêt.

    Si le transport fluvial a une vocation de transport de marchandises, pourquoi le limiter à des tranches horaires en totale inadéquation avec les besoins du secteur ou en concurrence avec les spécificités du transport routier, ferroviaire ou aérien ?

    Une réflexion sur la tranche horaire d’ouverture et de fonctionnement des écluses est-elle à l’ordre du jour en Wallonie ?

    Comment répondre à ce défi économique et environnemental ?

    Quand Monsieur le Ministre évoque, dans ses projets européens, la question des études et travaux de modernisation des voies navigables en Wallonie, évoque-t-il aussi la modernisation mécanique, qui pourrait venir en support des besoins humains, pour en augmenter l’efficacité ou le temps d’ouverture, sans pour autant les remplacer ?
  • Réponse du 18/03/2015
    • de PREVOT Maxime

    Actuellement, sur base du ROI d’application, 379 éclusiers sont nécessaires à la manœuvre des ouvrages hydrauliques. Cependant, l’effectif réel n’est aujourd’hui que de 304 agents. Aussi, un plan de recrutement de 77 éclusiers statutaires est en cours.

    L’objectif d’augmenter l’utilisation de la voie d’eau est bien réel. À cette fin, une étude d’élargissement des heures d’ouverture des écluses et de rationalisation des heures de travail des éclusiers est en cours.

    Celle-ci proposera les axes suivants :
    1) Une augmentation de l’horaire de manœuvre des ouvrages sur la dorsale wallonne, le canal Charleroi-Bruxelles et la Haute-Meuse ;
    2) Une augmentation de l’horaire de manœuvre des ouvrages du haut Escaut ;
    3) Une révision des priorités du travail des éclusiers, tenant compte des progrès technologiques et automatisations futures ;
    4) Une adaptation des horaires du travail des éclusiers pour améliorer l’efficacité sur service rendu.

    Une révision entière des méthodes de travail est sur le métier. En effet, les méthodes actuelles se réfèrent à certaines traditions, règlements anciens. Elles doivent évoluer pour tenir compte des progrès notoires dans le cadre de la profession d’éclusier, grâce aux avancées technologiques notamment.

    C’est par exemple, que l’élargissement d’horaire sur le haut Escaut sera possible grâce à la mise en service de la télécommande, actuellement en cours, du pont Notre Dame et de l’alternat de Tournai à partir de l’écluse de Kain.

    Néanmoins, dans le court terme et avant la concertation nécessaire à l’application de toute nouvelle méthode de travail, mon administration met tout en œuvre pour assurer la continuité de service. Le recours à des agents de sites voisins des sites en manque de personnel est déjà d’application.

    Il est également prévu dans le plan d’action d’analyser les opportunités de réaffectation ou de réengagement d’éclusiers contractuels dont le poste est pourvu d’un statutaire.

    Un manque de personnel risquerait d’avoir une incidence particulièrement pendant les congés estivaux engendrant une réduction des horaires de manœuvre de certains ouvrages d’art.

    Un plan d’action global me sera proposé par mon administration. Il sera concerté avec les organisations syndicales.

    Enfin, je peux assurer que les rôles de gardes et le contrôle permanent des niveaux d’eau et des débits sont bien assurés.