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Le petit éolien

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 351 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 05/03/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Le petit éolien, initié par le Ministre Di Antonio, a un rendement souvent mis en cause par certains.

    Est-il possible d'avoir des informations quant au taux de rentabilité et au délai d'amortissement attendus ?

    S’agit-il d’un taux de rentabilité, comme il est dit, « à l’autoconsommation » suffisamment attractif ? Et qui pourrait, à terme, se passer des certificats verts – question d’éviter de construire une économie qui ne fonctionne plus par elle-même, mais qui dépend des subsides ?
  • Réponse du 25/03/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les rentabilités et délais d’amortissement dont je vais faire l’exposé ci-dessous se situent dans un cas précis : exposition au vent optimale permettant une production importante, cas d’autoconsommation à 100 %, investissement au jour d’aujourd’hui. Les conditions économiques envisagées sont d’un investissement sans autre aide que les Cvs.

    Ces paramètres sont dépendants des projets : en effet, l’exposition au vent dépendra de chaque implantation individuelle, les consommations sont dépendantes de chaque investisseur, au plus la filière se développera au plus les rentabilités seront élevées dû à des coûts d’investissement plus faible.

    Les hypothèses de calculs sont :
    - Un mât d’éolienne verticale de 50 kW produit en moyenne entre 70 et 80 MWh. Le vent moyen considéré est de 5 m/s.
    - L’investissement est en début de filière de l’ordre des 200.000 euros HTVA. Cela comprend toute l’installation et la garantie « all in » pour 15 ans tant en monitoring qu’en matériel.
    - L’amortissement comptable considéré est de 10 ans.
    - L’autoconsommation représente une substitution de coût de l’ordre de 150 euros du MWh, ce qui est le prix moyen payé par les entreprises fortes consommatrices et en basse tension (PME et agriculteurs par exemple).
    - À cela, puisque la rentabilité en démarrage de filière est inférieure à 7 %, il faut ajouter, au taux de base de 1 CV/MWh produit, 0.3 CV supplémentaire. Cela correspond à un revenu supplémentaire de 85euros par MWh produit.
    - Dans le cas présenté, il est considéré que le prix de l’électricité est indexé de 3 % par an sur 15 ans.
    - L’intégralité du montant d’investissement est empruntée.
    - Le taux d’imposition considéré est de 34 %.
    - Aucune aide à l’investissement classiquement octroyée n’est considérée, alors que les aides UDE (Environnement et utilisation durable de l’Énergie) couvrent ce type d’investissement. Le taux est fonction de la taille de l’entreprise, de sa région d’implantation et de la technologie considérée : pour le petit éolien (50kW) les aides se situent entre 8 et 20 % de l’investissement.

    Sur base de ces hypothèses, la rentabilité est de l’ordre de 4.5 %.

    Cela est à la fois peu (4.5 % sur 10 ans) et beaucoup, sachant que nous sommes à l’aube d’une filière, dont les prix ne sont pas encore les prix finaux puisque les machines sont actuellement produites à l’unité. Dès que les volumes augmenteront, des économies d’échelle seront possibles et permettront de diminuer les investissements de 20 à 40 %.

    En ne changeant que ce paramètre, la rentabilité grimpe à 9.5 % dans les conditions d’octroi actuel de 1CV/MWh. En supprimant les CV, la rentabilité est de 6.1 %. Il est donc envisageable de considérer cette filière comme autoportante à terme.

    Cet investissement, au bout de 20 ans, représente un gain de l’ordre de 100 euros bruts du MWh produit et consommé.

    En plus de tous ces paramètres économiques, il est à noter que la facture d’électricité ne concernera plus que le surplus, cela confère donc une autonomie énergétique pour la consommation basale. De plus, cela correspond (dans le mix énergétique actuel) à une économie de CO2 émis de 40 tonnes par an.

    Cet investissement n’est donc pas uniquement économique, mais aussi une stratégie d’entreprise visant à l’autonomie énergétique et à un bilan carbone meilleur.