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L'absentéisme au travail

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 147 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/03/2015
    • de DE BUE Valérie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Deux études viennent de retenir mon attention dans la presse et elles sont étroitement liées. Tout d'abord, selon Securex, l'absentéisme au travail avait coûté 10,6 milliards d'euros aux employeurs belges en 2013. Cela représente un chiffre important pour l'économie wallonne.

    Ensuite, se faire porter malade pour ne pas aller travailler, 29,6 % des travailleurs belges l'ont déjà fait, selon une étude du site de recherche d'emploi Monster. 28,4 % des Wallons y auraient recours.

    J'aimerais demander à Monsieur le Ministre s'il connaît et peut chiffrer l'impact de cet absentéisme sur l'économie wallonne. A-t-il un moyen de lutter, peut-être avec l'aide de son collègue le ministre de la Santé, contre ce phénomène?
  • Réponse du 07/05/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le SPF Economie, PME, Classes moyennes et Énergie publie des statistiques relatives à l'absentéisme et l’analyse annuelle à laquelle l'honorable membre fait référence, réalisée par SECUREX, a été publiée en mars 2014. Elle est d’ailleurs disponible sur son site.

    Celle-ci fait effectivement état d’une augmentation de l’absentéisme des travailleurs qui aurait atteint 6,26 % 2013 contre 5,95 % en 2012. Le coût total de cet absentéisme serait évalué à 10,6 milliards d’euros pour les entreprises et la Sécurité sociale.

    Depuis lors, les chiffres relatifs à l’année 2014 ont été publiés. Ils démontrent que les travailleurs se sont moins souvent portés malades que les années précédentes. Cependant, les absences seraient de plus en plus longues. Menée auprès de 25.000 employeurs pour 250.000 travailleurs, l'étude annuelle sur l'absentéisme révèlerait une forte diminution de la fréquence des absences pour cause de maladie (- 8 % par rapport à 2013). Le nombre de notifications de maladie par travailleur aurait atteint son niveau le plus bas en huit ans.

    L’absentéisme est un phénomène complexe qui revêt de multiples facettes. Outre son aspect financier, il a un impact évident sur les activités quotidiennes d’un service ou d’une équipe, sur les collègues de travail voire sur les clients.

    L’absentéisme est un défi de taille et sa gestion implique de se préserver des clichés. En effet, certains voient l’absentéisme comme un problème inhérent au seul travailleur : âge, santé ou encore problèmes d’ordre privé et pour d’autres, il est la résultante d’une mauvaise organisation du travail, d’un management déficient, des conditions de travail, d’un bien-être au travail insuffisant…

    La réalité est, comme souvent, à mi-chemin. Cela étant, les secteurs les plus exposés à l'absentéisme seraient ceux qui concentrent les métiers les plus lourds et, souvent, en pénurie. L'absentéisme de longue durée serait élevé dans les entreprises de nettoyage, du textile, des déchets ainsi que dans l'aide aux personnes âgées et le secteur chimique.

    Deux facteurs expliqueraient ce phénomène : le vieillissement de la population et le stress au travail qui a lui seul serait à l’origine de plus d'un tiers des jours d'absence pour maladie.

    Si la fréquence des absences a diminué en 2014, la durée moyenne des absences aurait continué à augmenter (+ 9 % par rapport à 2013), portant la durée moyenne d’absence pour maladie à 15,35 jours ouvrables, contre 14,05 en 2013.

    Agir efficacement contre l’absentéisme nécessite d’une part d’accentuer la politique de prévention, d’amélioration de la qualité du travail, de réduction du stress au travail, notamment pour éviter d’arriver au « burn-out », et d’autre part, d’inciter les entreprises à faciliter la reprise du travail par la personne en absence de longue durée.

    Je rappelle toutefois que les mesures de lutte contre l’absentéisme doivent s’appuyer sur les diverses dispositions légales notamment relatives aux contrats de travail aux maladies professionnelles et à la réparation des dommages, aux accidents du travail ou encore le bien-être au travail et que ces dispositions relèvent de la compétence du Fédéral.