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Les détecteurs de fumée et la campagne "Il n'y a pas de fumée sans feu"

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 282 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/03/2015
    • de KNAEPEN Philippe
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    L’arrêté du Gouvernement wallon du 21 octobre 2004 relatif à la présence obligatoire de détecteurs d’incendie dans les logements est entré en vigueur le 20 novembre 2004.

    Suite à l’entrée en vigueur de celui-ci des campagnes de sensibilisation à l’usage et au placement de détecteurs incendies ont eu lieu. À ma connaissance, la dernière en date est la campagne « Il n’y a pas de fumée sans feu » qui date déjà de février 2006.

    C’est un enjeu de tous les jours, nous déplorons près de 10.000 incendies en Belgique par an causant décès, graves brûlures...

    Monsieur le Ministre possède-t-il des chiffres précoces pour la Wallonie à ces égards ?

    Des campagnes de sensibilisation et de rappel seront-elles prévues prochainement ?

    Des contrôles sont-ils effectués et, si oui, Monsieur le Ministre peut-il me dire sur base de ceux-ci à combien se chiffre l’estimation du nombre de foyers équipés d’un détecteur à ce jour ?
  • Réponse du 25/03/2015
    • de FURLAN Paul

    L’honorable membre a effectivement raison : la dernière campagne de sensibilisation de la Wallonie relative au placement de détecteurs d’incendie date de 2006.

    Néanmoins, le SPF Intérieur développe une large politique de communication sur ce sujet : il édite toute une série d’affiches, développe des informations relatives aux détecteurs sur son site « besafe.be » ainsi que sur le site dédicacé « nejouezpasaveclefeu.be » ; il organise enfin régulièrement une « Quinzaine de la sécurité » en collaboration avec un certain nombre de services d’incendie. Il ne me semble donc pas nécessaire que la Wallonie développe sa propre politique de communication sur ce sujet : le SPF Intérieur fait cela très bien.

    Le SPF Intérieur recense également les incendies ayant donné lieu à une intervention des services de pompiers. Les derniers chiffres communiqués sont ceux relatifs à l’année 2012. Pour ce qui concerne la Wallonie, étant donné le nombre non représentatif de rapports d'intervention transmis par les services d'incendie des provinces du Hainaut et de Namur, les résultats de ces deux provinces ne sont pas pris en compte dans le rapport. Donc, il n’existe pas de chiffres fiables à l’échelle de la Wallonie.

    Tous les 2 ans, le même SPF Intérieur fait réaliser un « Moniteur de la Prévention Incendie », en collaboration avec l’ASBL « ANPI » qui est une émanation du secteur des assurances.

    À l’occasion de la « Journée de la Sécurité » qu’il organisait le 16 décembre dernier, le SPF a dévoilé les chiffres du dernier « Moniteur » réalisé à la suite d’enquêtes qui s’étaient déroulées quelques mois plus tôt.

    Le taux d’équipement de 43 % des logements en détecteurs de fumée que l’honorable membre reprend concerne en fait la Flandre, et non la Belgique. Le taux d’équipement repris dans le Moniteur est de 74 % pour la Région bruxelloise, mais de 84 % pour la Wallonie.

    À l’occasion de la Journée de la Sécurité, la Wallonie fut d’ailleurs mise à l’honneur au vu des excellents résultats engrangés grâce à une réglementation qui impose la présence de détecteurs de fumée dans tous les logements (alors que les 2 autres régions n’ont pas les mêmes exigences).

    Certes le taux de 84 % est le fruit d’une enquête par sondage, qui laisse une marge d’erreur, et l’objectif est évidemment les 100 %. Ceci étant, même si tout le parc était couvert, il subsistera toujours des variables sur lesquelles personne n’a prise, comme la question du bon fonctionnement de l’appareil : la problématique des piles se pose en effet régulièrement – parfois elles ont été enlevées, parfois elles sont plates.

    Il est matériellement impossible d’opérer un contrôle dans chaque logement wallon. En tout cas, dès qu’un enquêteur régional du Logement pénètre dans une habitation, que ce soit dans le cadre de l’octroi d’une aide ou qu’il s’agisse d’une enquête de salubrité, il y a vérification de la présence des détecteurs d’incendie.

    Si chaque décès survenu dans un incendie alors que le logement n’était pas équipé de détecteurs est un échec, il n’est toutefois pas possible d’avoir un œil sur chaque logement. La seule manière efficace d’agir dans ce domaine me semble être la prévention : sensibilisation et conscientisation. À ce sujet, le SPF Intérieur développe une large politique de communication : il édite toute une série d’affiches, d’ailleurs présentes dans les locaux de mon administration, il développe des informations relatives aux détecteurs sur son site « besafe.be » ainsi que sur le site dédicacé « nejouezpasaveclefeu.be », il organise enfin régulièrement une « Quinzaine de la sécurité » en collaboration avec un certain nombre de services d’incendie. Il ne me semble donc pas nécessaire que la Wallonie développe sa propre politique de communication sur ce sujet : le SPF Intérieur fait cela très bien.

    La conscientisation doit pour moi agir à deux niveaux :
    - les occupants, pour ce qui concerne leur propre sécurité, ce qui est évidemment l’objectif premier ;
    - les bailleurs, car leur responsabilité pourrait être engagée à la suite d’un incendie avec conséquences graves dans un logement non équipé de détecteurs.

    Se profilent à l’horizon les 10 ans d’existence de l’obligation d’installation des détecteurs de fumée. À cette occasion, je compte interroger les acteurs concernés afin de faire avec eux un bilan de l’application de la réglementation, mais aussi d’envisager la manière d’améliorer encore ce taux de 84 %.