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Situation du transport fluvial en Région wallonne.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 16 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 15/11/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie et de l'Emploi


    L'une des alternatives régulièrement proposées à l'engorgement de nos routes et autoroutes wallonnes est le transport fluvial. Celui-ci présente en effet de nombreux avantages: un réseau dense préexistant, un mode de transport respectueux de l'environnement et la possibilité de transporter de très gros tonnages.

    Sous la précédente législature, le Gouvernement wallon avait clairement choisi de privilégier ce mode de transport en prenant diverses mesures.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer l'évolution du trafic fluvial pour les différents bassins de la Région wallonne sur ces vingt-vinq dernières années ? Outre le tonnage, Monsieur le Ministre peut-il me communiquer le nombre de péniches ou de transporteurs ayant emprunté les voies navigables de Wallonie ? Quel en était le tonnage moyen ?

    Quel est le chiffre d'affaires généré par le transport fluvial en Région wallonne ? A-t-on essentiellement affaire à des indépendants ou s'agit-il là de sociétés ?

    Enfin, Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer le nombre de personnes employées dans le secteur du transport fluvial en Région wallonne ?
  • Réponse du 10/12/2004
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le transport fluvial présente des avantages certains et constitue une formule d'avenir, pour diverses raisons qui peuvent être résumées de la manière suivante : une consommation énergétique réduite, par tonne transportée, une réduction d'encombrement du réseau routier, surtout pour les matières pondéreuses, un haut niveau de sécurité.

    La Wallonie dispose d'un réseau de voies navigables qui est intéressant par sa densité et par son insertion dans le réseau européen, donnant accès aux ports maritimes et à des métropoles importantes au plan économique.

    La qualité du réseau tient aussi à sa compatibilité avec les autres modes de transport, le rail et la route. La multi-modalité est un concept d'avenir et la Wallonie se doit d'offrir des possibilités

    de connexions bien adaptées.

    Le soutien au secteur du transport par voie navigable se marque en infrastructure, surtout par l'équipement des quatre ports wallons. Il se marque aussi dans le soutien aux entreprises concernées. Des formules de crédit adaptées ont été mises en place par la Sowalfin. D'autre part, le Gouvernement, dans le cadre du « Plan wallon d'aide au transport par voies navigables 2004-2007 » a adopté, ce 2 décembre 2004, des dispositions visant à encourager les entreprises qui utilisent la voie d'eau. Ces mesures visent trois initiatives :

    - l'adaptation technique de la flotte ;
    - les équipements en matériel de transbordement ;
    - les services réguliers de transport de conteneurs.

    Que peut-on subsidier, qui, combien et pourquoi ?

    __________________________________________________________________
    PME GE
    __________________________________________________________________
    Prime pour l'adaptation 21 % - Moteurs, télécommu-
    de la flotte de navigation nication
    intérieure wallonne

    Prime aux entreprises qui 21 % 24 % (2004) Superstructures
    réalisent des investisse- 23 % (2005) nécessaires au trans-
    ments amenant un déve- 22 % (2006) bordement de mar-
    loppement du transport chandises acheminées
    par voie navigable ou à acheminer par
    voies navigables, à
    l'exclusion des camions

    Subside au développe- 21 % 24 % (2004) De 12 euros à 27 euros
    ment de services 23 % (2005) par conteneur de 20 à
    réguliers de trans- 22 % (2006) 45 pieds
    ports de conteneurs par
    voies navigables en
    Wallonie
    __________________________________________________________________

    La nouveauté de ce plan wallon 2004-2007 consiste enfin en la subsidiation du transport par conteneurs.

    Que ce soient les entreprises d'extraction, de transformation industrielle ou de produits semi-finis à destination du secteur de la construction, on voit des entreprises se tourner vers ce mode de transport alternatif et mettre en place les superstructures nécessaires, voire construire pour leur propre compte des navires adaptés à leur production et au conditionnement de leur produit.

    L'autre volet, qui concerne le projet d'arrêté portant sur diverses mesures relatives au transport combiné, est actuellement à l'examen des services de la Commisison européenne (projet d'arrêté en exécution de l'article 5, § 1er,2°, a, du décret du 11 mars 2004 relatif aux incitants régionaux en faveur des grandes entreprises et de l'article 5, § 1er, 2°, a, du décret du 11 mars 2004 relatif aux incitants régionaux en faveur des petites et moyennes entreprises).

    Il s'agira dans ce cadre d'octroyer des incitants pour les investissements relatifs aux installations de transbordement, de chargement ou de déchargement pour le transport combiné, en visant spécifiquement les investissements suivants :

    - l'acquisition des terrains nécessaires au transbordement et à la circulation des véhicules

    directement liés à cette activité ;

    - les aménagements d'infrastructures et d'installations nécessaires au transbordement ;

    - l'équipement de transbordement et aux systèmes de chargement et de déchargement intermodaux, qui sont spécifiquement construits pour le transport combiné, à l'exclusion des camions ;

    - la réalisation d'études de faisabilité portant sur les aspects commerciaux, organisationnels et financiers du passage au transport combiné.

    Ceci fait suite à des plans qui ont été décidés à partir de 2003. Depuis 1996, entre trente et quarante dossiers sont traités chaque année dans le cadre de la modernisation de la flotte. Le montant des investissements réalisés sur les bateaux se monte à plus de 12.500.000 euros de 1996 à 2003.

    Sur la même période, vingt-sept installations de transbordement ont fait l'objet d'une prime.

    Le présent Gouvernement a complété ces mesures antérieures d'une mesure favorisant le recours aux conteneurs, dans le but de favoriser la multi-modalité.

    Le traitement statistique demandé par l'honorable Membre appelle quelques précisions de méthode. Tout d'abord, le secteur de la batellerie n'est pas structuré au plan régional. Il est clair que la nature du métier ne conduit pas les indépendants et les chefs d'entreprises du secteur à se regrouper sur cette base. La seconde précision tient au rôle de la voie d'eau dans l'échange commercial : le réseau wallon peut servir à l'importation, à l'exportation, au transit et au trafic intérieur. Enfin, il convient de préciser que le transport fluvial ne se limite pas aux seuls bateaux mais comprend les activités de transbordement, les travaux d'entretien, le fonctionnement des équipements sur voies d'eau, la réalisation et l'entretien d'infrastructures. Il se développe encore un secteur complémentaire, non négligeable : la navigation de plaisance qui connaît un nombre croissant d'adeptes passant et s'arrêtant en Wallonie.

    Le bilan global wallon du transport par voies hydrauliques se présente comme suit pour l'année 2003 (en milliers de tonnes) :

    ___________________________________________
    Importations 16.896.070
    Trafic intérieur 2.332.703
    Exportations 13.328.375
    Transit 10.277.479
    Total 42.834.627
    ___________________________________________

    L'évolution du tonnage transporté est la suivante. On notera l'importance des minéraux et matériaux de construction. Les autres produits concernés significativement par le transport par voies navigables sont les combustibles solides, les produits pétroliers, les minerais, les produits agricoles, les engrais et les produits chimiques.

    Evolution du tonnage transporté sur les voies navigables wallonnes (en millions de tonnes) :

    ____________________________________________________
    Total Dont minéraux et
    matériaux de construction
    ____________________________________________________
    1988 30.1 13
    1991 28.8 12
    1994 32.7 15.2


    1997 33.5 15.6
    2000 42.2 17.2
    2003 42.8 17.5
    ____________________________________________________

    Les tonnages chargés et déchargés en Wallonie ont évolué de la manière suivante :

    _____________________________________________
    Chargements Déchargements
    _____________________________________________
    1988 9.7 11.7
    1991 9.2 11.3
    1994 11.1 14.0
    1997 12.1 14.9
    2000 14.4 20.5
    2003 15.7 19.2
    ______________________________________________

    Le bilan global s'établit de la manière suivante :

    ____________________________________________________________
    exportations importations transit interne
    ____________________________________________________________
    1988 7.6 9.5 10.3 2.2
    1991 7.7 9.9 9.0 1.5
    1994 8.9 11.7 8.8 2.2
    1997 9.6 12.4 9.0 2.5
    2000 10.9 17.0 10.8 3.4
    2003 13.3 16.9 10.3 2.3
    _____________________________________________________________

    Le nombre de bateliers ou d'entreprises de la batellerie enregistrés en Wallonie est relativement faible. On dénombre 300 unités sur un total de 1.298 pour le pays. Le Hainaut compte plus des deux tiers des bateliers wallons. Le nombre d'entreprises recensées en Wallonie est de 24, employant en moyenne deux salariés.

    Au vu de ces chiffres, il apparaît clairement que la structure du secteur est déterminée par les lieux de destination et de départ qui voient passer les tonnages les plus élevés. La province d'Anvers compte naturellement le plus d'entreprises de transport par bateau.

    Le réseau européen navigable est estimé à 29.500 kilomètres, dont 1.500 sont situés en Belgique et 450 en Wallonie. Les métropoles de Charleroi, Liège et Bruxelles peuvent être atteintes par des bateaux de 1.350 tonnes de capacité, ce qui constitue un atout pour les industries de matières premières et de grandes transformations, mais aussi pour les approvisionnements énergétiques.

    Quatre ports autonomes (Liège, Charleroi, Namur et Centre-Ouest) contribuent à la qualité d'accueil et d'expédition. S'il reste des investissements et des maintenances à compléter sur le réseau wallon, on peut affirmer que l'ensemble offre une infrastructure de qualité capable de soutenir le développement de ce mode de transport d'avenir.