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La myopathie atypique chez les chevaux liée aux hélices d'érables

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 378 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/03/2015
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Depuis quelque temps les vétérinaires sont unanimes sur l’effet toxique que peuvent avoir les hélices d’érables sur la santé des chevaux. Ces graines, très présentes dans les bois, contiennent un toxique très puissant pour les chevaux. Cette maladie est appelée la myopathie atypique. Habituellement seul un cheval sur dix survit à cette infection.

    Actuellement, il n’existe aucune législation qui interdit la présence de chevaux dans des prairies non loin d’érables ou même de planter des érables à proximité de prairies destinées aux chevaux.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cette problématique ? Qu’envisage-t-il pour empêcher une mort douloureuse à ces chevaux ? Existe-t-il des recherches pharmaceutiques dans ce domaine ? Que pense-t-il d’une législation qui limite précisément la distance entre une prairie sur laquelle paissent des chevaux et un érable ?
  • Réponse du 31/03/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    La Région wallonne a été sensibilisée depuis près de 10 ans à ce phénomène de mortalité brutale des chevaux en prairie.

    Les recherches menées par le Centre de Mont-le-Soie et par la clinique équine de l'Université de Liège ont permis de comprendre le mécanisme d'action. Dans certaines conditions climatiques, on retrouve dans les fruits (appelés samares) de certains érables (Sycomore ou pseudo-platane) une forte concentration en « hypoglycine A ». Lorsqu’un cheval ingère les samares d’érables, l’hypoglycine A forme un métabolite toxique, le MCPA, qui interfère avec le métabolisme énergétique de la cellule.

    Même si les causes sont établies, il reste de nombreuses questions à résoudre notamment :
    - - les conditions et événements qui induisent la production d'hypoglycine A par les érables ;
    - - la mise au point d'un traitement pour limiter la production de MCPA et rétablir le métabolisme énergétique ;
    - - la mise au point d'un dosage aisé et rapide pour tester les arbres à risque.

    Éliminer tous les érables n'est pas une solution, car tous les érables ne produisent pas la toxine. Il est aussi possible que d'autres arbres la synthétisent.

    De plus, les samares se déplacent sur de grandes distances lors de tempête et de vents forts. Il est donc illusoire de couper tous les érables à plusieurs centaines de mètres des prairies de chevaux, alors qu’ils ne produisent pas tous de la toxine. La production de la toxine par certains arbres ne se produit d’ailleurs pas chaque année.

    Plutôt qu’une interdiction, c’est la vulgarisation et l’information qui doivent permettre aux propriétaires de chevaux de prendre les précautions qui s’imposent en fonction de la présence d’érables aux abords de leurs prairies. À cette fin, un réseau d'alerte inséré dans un réseau européen est organisé par la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège (accessible ici : http://labos.ulg.ac.be/myopathie-atypique/amag-2/ ).