Les cellules de reconversion mises en place suite aux fermetures successives dans le secteur du verre dans la Basse-Sambre
- Session : 2014-2015
- Année : 2015
- N° : 151 (2014-2015) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 17/03/2015
- de HAZEE Stéphane
- à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
Dans le cadre d'une interpellation relative à l'avenir du secteur verrier en Wallonie en date du 10 mars 2014, ont été abordées avec le collègue de Madame la Ministre en charge de l'Économie les cellules de reconversions mises en place suite aux nombreuses fermetures intervenues dans ce secteur au cours des dernières années dans la région de la Basse-Sambre.
Je reviens vers elle pour des réponses plus précises à ce sujet.
L'accompagnement des travailleurs licenciés constitue en effet un enjeu important à côté des actions qui doivent être initiées pour recréer de l'activité industrielle dans la région. Je souhaiterais faire le point avec Madame la Ministre sur les cellules mises en place dans la Basse-Sambre suite aux nombreuses restructurations qu'a connues la région, et en particulier aux fermetures de Saint-Gobain Sekurit, Techniver et Saint-Gobain Glass.
Madame la Ministre peut-elle nous indiquer où en sont les cellules de reconversion qui ont été mises sur pied suite aux fermetures dans le secteur verrier dans la Basse-Sambre ?
Combien de travailleurs ont été accompagnés au sein de ces cellules ?
Combien d'entre eux ont, dès à présent, retrouvé un emploi ?
Il y a quelques semaines, une aide de 1,3 million d'euros était annoncée pour les travailleurs de Saint-Gobain Sekurit, provenant du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation. C'est peu de choses au vu du préjudice subi par les travailleurs, mais la Wallonie doit évidemment saisir et réunir tous les moyens possibles.
Quelles sont les mesures concrètes qui seront développées avec ces moyens ?
Des demandes de soutien ont-elles été introduites en faveur des autres travailleurs touchés par la crise du secteur verrier ? Où en sont ces demandes ?
Réponse du 10/04/2015
- de TILLIEUX Eliane
Les trois restructurations qu'évoque l'honorable membre dans des entreprises verrières de la Basse-Sambre ont donné lieu à la création d’une cellule de reconversion afin d’accompagner et d’appuyer les travailleurs licenciés dans leurs projets de reconversion professionnelle. Étant donné le moment où chacun de ces licenciements collectifs est intervenu, le statut des cellules respectives et des travailleurs accompagnés s’avère différent ; c’est pourquoi je propose de faire le point restructuration par restructuration.
Pour la restructuration de Techniver à Mornimont, la cellule de reconversion a débuté le 17 septembre 2012 pour s’achever un an plus tard et a accompagné 77 travailleurs. Parmi ceux-ci, seuls 36 % du public actif sur le marché de l’emploi (hors prépension, maladie de longue durée …) avait retrouvé un nouvel emploi au moment de l’arrêt de la cellule de reconversion. Ce taux de retour à l’emploi particulièrement faible s’explique principalement par la spécificité des métiers concernés et l’extrême difficulté de retrouver de l’emploi dans le secteur verrier.
La reconversion de ces travailleurs devait donc passer par l’élaboration complète d’un nouveau projet professionnel et, fréquemment, par le suivi d’une formation qualifiante longue permettant l’acquisition de nouvelles compétences, voire d’un nouveau métier. Ainsi, en fin de cellule de reconversion, 10 travailleurs étaient toujours en formation et 24 allaient démarrer des modules dans des filières en électromécanique, en mécanique automobile, en soudure ou en sani-chauffage, filières avec de réelles perspectives d’emploi au terme de la formation. Au total, ce ne sont pas moins de 76 modules de formation qui ont été suivis par les anciens travailleurs de Techniverre en un an de cellule de reconversion.
La cellule de reconversion pour les travailleurs de Saint-Gobain Sekurit à Auvelais a débuté le 16 septembre 2013 et l’accompagnement, initialement prévu pour un an, a été prolongé jusqu’au 15 septembre 2015, conformément aux possibilités prévues dans le décret du 29 janvier 2004. L’accompagnement étant toujours en cours, il n’est pas possible de communiquer des résultats quant à l’insertion des travailleurs, ceux-ci devant être validés en fin de processus par le comité d’accompagnement de la cellule, qui comprend des représentants de l’employeur, des travailleurs et du FOREm.
On peut cependant signaler qu’au vu de l’ampleur et des causes du licenciement collectif, la Région a déposé un dossier auprès du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) qui a récemment reçu l’approbation des autorités européennes. Grâce au cofinancement de 1.339.928 euros obtenu du FEM, la cellule de reconversion a pu intensifier les actions d’accompagnement et de formation qualifiante des travailleurs, mais également proposer des actions innovantes en matière de transmission des savoirs et compétences ou de sensibilisation à la création d’activités.
Enfin, pour la restructuration de Saint-Gobain Glass à Auvelais, le processus d’accompagnement a débuté le 15 septembre 2014 et devrait prendre fin en septembre 2015, sous réserve d’une éventuelle demande de prolongation de la cellule. À ce jour, 265 travailleurs parmi les 327 prévus par l’entreprise ont été effectivement licenciés.
Pour ce dossier, la Région examine actuellement la possibilité d’introduire un nouveau dossier auprès du FEM en associant cette restructuration avec celle de l’entreprise AGC à Roux, dans le cadre d’une demande sectorielle. Pour ce faire, il conviendra non seulement d’établir le lien entre les restructurations et la mondialisation, mais également d’atteindre le nombre de licenciements effectifs exigés pour l’intervention du FEM.
Si ces deux conditions sont remplies, un dossier pourrait dès lors être soumis et proposer la mise en œuvre de mesures comparables aux dossiers précédents, qui permettront d’offrir de réelles perspectives de reconversion aux travailleurs verriers.