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La reconversion du site de Carsid

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 165 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/03/2015
    • de KNAEPEN Philippe
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Trois ans après l’annonce de la fermeture du site sidérurgique, aucune piste de reconversion industrielle n’a pu aboutir.

    Le 28 mars 2012, la haute direction de Duferco annonçait son intention de mettre définitivement à l’arrêt l’unique site de production de demi-produits sidérurgiques (brames) dont le groupe italo-suisse disposait.

    Une procédure Renault était aussitôt enclenchée. Avec pour conséquence la suppression d’un peu plus de mille emplois directs dans le bassin de Charleroi.

    Depuis novembre 2008, il est vrai, le haut-fourneau 4 (HF4) avait été mis sous cocon après, un an plus tôt, une opération de restauration lourde (revamping) pour un peu plus de 80 millions d’euros.

    En août 2012, les organisations syndicales négociaient avec Duferco une enveloppe de 110 millions d’euros pour boucler le volet social de la fermeture.

    Quelque 400 salariés sont partis en prépension à 52 ans et une somme de 500.000 euros était allouée pour la mise en place d’une cellule de l’emploi qui, via le FOREm et une contribution de ce dernier à hauteur de … 8,7 millions, a permis de requalifier plusieurs centaines de travailleurs dans les métiers les plus divers.

    Depuis lors apparemment aucun engagement écrit en matière de reconversion industrielle pour les quelque 104 hectares du site n’a été obtenu.

    En décembre 2013, des engagements financiers fermes de la Région et de Duferco étaient annoncés à Charleroi, mais d’après les syndicats, on peut constater que ces engagements, tant publics que privés, en matière de dépollution ou de démolition des installations n’ont pas été tenus.

    Monsieur le Ministre a-t-il des contacts sur la position du groupe italo-suisse Duferco par rapport au devenir de ces 104 hectares de terrains très proches de zones fortement urbanisées ?

    Pourrait-il faire le point dans ce dossier ô combien important pour la ville et la région de Charleroi ?
  • Réponse du 11/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Lors de la fermeture de l’activité sidérurgique sur la Porte Ouest, le groupe DUFERCO a confirmé sa volonté de s’impliquer dans la reconversion du site et d’y développer de nouvelles activités industrielles.

    Cette volonté s’était déjà exprimée en 2008, lors de la décision de fermeture de la cokerie. C’est dans ce contexte que DUFERCO avait réalisé le projet de centrale électrique sur le terrain nord du site.

    Suite à l’annonce de la fermeture du site sidérurgique, le Gouvernement s’est engagé à mobiliser des fonds. Ceux-ci ont pour fin de réhabiliter le site et de financer un fonds d’investissement visant à soutenir de nouvelles activités industrielles. Une société spécifique a été constituée pour financer la réhabilitation de la zone. En ce qui concerne le fonds d’investissement, il a été créé en 2014, par un partenariat entre DUFERCO et SAMBRINVEST.

    La mise en œuvre du plan de réhabilitation a cependant été retardée par la volonté d’inscrire ce plan dans le schéma directeur de la Ville. Ce dernier a évolué au fil du temps. Le dernier schéma arrêté semble privilégier 3 zones distinctes :

    1. Une zone de reconversion urbaine mixte, comprenant des logements, des espaces publics, des bureaux à proximité de la gare de Marchiennes, et plus à l’est, un parc pour les PME.

    2. Une zone de 9 hectares, située au nord entre la route nationale 90, le métro et la ligne ferroviaire 260, et au sud, la Sambre. Cette zone, initialement identifiée pour accueillir une activité de recyclage, au vu de sa situation privilégiée en matière logistique et de son accès à la voie d’eau, serait à présent réservée pour améliorer le visuel de la N90 en tant qu’entrée sur la Ville.

    3. Une zone située entre Thy Marcinelle et Industeel, réservée à des activités industrielles.

    Par ailleurs, des réflexions sont toujours en cours quant à l’opportunité du maintien d’une partie des outils sidérurgiques au titre de Patrimoine, notamment le HF4.

    Le Comité du Patrimoine a remis son rapport concernant les équipements du Patrimoine qu’il souhaite voir conserver. Ce rapport doit être présenté incessamment au Conseil communal.

    En ce qui concerne le Fonds d’investissement, constitué en mai 2014, il poursuit l’examen de divers projets essentiellement dans le domaine de l’économie circulaire : un premier projet consiste en un centre de traitement de terres offrant toutes les filières techniques de traitement. Il devait s’implanter entre la N90 et la Sambre, ce qui ne paraît plus possible actuellement, compte tenu du nouveau schéma directeur.

    Deux autres projets sont à l’examen :
    - - le premier dans le domaine de la chimie verte, avec le recyclage de plastiques en produits pétroliers à haute valeur ajoutée,
    - - le second portant sur la fabrication de briques crues.

    Les engagements du public et du privé ont donc non seulement été tenus, mais sont, de plus, déjà partiellement concrétisés. Il convient à présent d’arrêter définitivement le schéma directeur d’aménagement du territoire afin de pouvoir mettre en œuvre le plan de réhabilitation.