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L'établissement d'un profil des personnes encore exclues du virage numérique

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 166 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/03/2015
    • de MORREALE Christie
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    À l’heure actuelle, si l’on ne peut plus parler réellement de « fossé numérique », il est toujours bien question d’e-exclusion, certaines personnes n’ayant pas encore pris le virage numérique. Cette coupure provoque l’impossibilité de bénéficier de toute une série de services, pourtant indispensables.

    Un nouveau projet de recherche en collaboration entre la VUB et l’Université de Namur, IDEALIC, va tenter de dresser le profil de ces personnes toujours exclues du numérique afin de promulguer une note politique sur l’e-inclusion. Si cette étude est financée par la Politique scientifique fédérale, la Région wallonne est-elle incluse dans la démarche ? Pourrons-nous espérer, à terme, des recommandations spécifiques qui nous permettront d’adapter nos politiques en faveur de l’e-inclusion ?

    Enfin, selon les dernières estimations de Monsieur le Ministre, combien de Wallons sont encore exclus du numérique ?
  • Réponse du 17/08/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Au début des années 2000, le concept de lutte contre la fracture numérique, à la base de la création des Espaces publiques numériques, a été remplacé par le concept de « médiations numériques », jugé plus approprié pour saisir les subtilités et opportunités de l’inclusion numérique et sociale.

    D’après le rapport 2013 du Centre de ressources des espaces publics numériques, 20 % de la population reste exclue du numérique, non seulement en termes d’usages, mais aussi d’accès, soit environ 700.000 personnes en Wallonie.
    Le Fossé numérique qui caractérise les disparités d’accès et d’utilisation de l’informatique et de l’internet est lié à trois facteurs principaux : le facteur générationnel, social et culturel.

    Certes, l’absence de connexion est majoritaire dans trois populations : les retraités, les non-diplômés et ceux dont le revenu est le plus faible. Mais les catégories se croisent : les seniors peuvent être parfaitement socialisés, mais peu attirés par le numérique ou au contraire socialement et géographiquement isolés, mais actifs sur les réseaux.

    À l’heure actuelle, le numérique a toujours des effets majeurs sur l’inclusion et l’exclusion, mais ceux-ci sont potentiellement non-exclusifs, car à la fois plus complexes, plus profonds et plus imbriqués.

    L’usage du numérique exige un effort d’adaptation de la part de toute la population. Ceux qui sont, d’une manière ou d’une autre, empêchés d’accéder au numérique ou qui peinent à s’adapter aux changements liés au numérique se trouvent pénalisés. La pauvreté, le chômage, l’isolement et la précarité, le manque de diplôme et de formation sont aujourd’hui aggravés et parfois provoqués par le manque d’expérience et de culture numériques. Les handicaps temporaires et durables tels que le grand âge, la détention, le fait d’être étranger en attente de régularisation induisent également des empêchements qui, combinés au numérique, limitent la participation à la société et à l’exercice des droits.


    Il convient de renforcer la capacité d’action de chacun et du collectif à travers l’axe numérique, porteur de nouvelles formes de « vivre ensemble ». Il permet à chaque individu de se sentir citoyen, de s’exprimer et d’agir sur son destin comme sur son environnement. Les technologies évoluent sans cesse et appellent un effort d’apprentissage récurrent pour chacun tout au long de la vie.

    Le numérique est un axe du nouveau Plan Marshall 4.0. Il vise à la fois les entreprises, les citoyens, les administrations et tous les organismes actifs en Wallonie.

    Dans le cadre de l’élaboration du plan numérique, une mesure visant l’e-inclusion des citoyens a été initiée. Celle-ci se matérialise via les espaces publics numériques. Cette mesure a également été adoptée par le ministre de l’Économie dans le cadre de l’élaboration du plan de lutte contre la pauvreté.

    L’espace public numérique est défini comme un lieu d’apprentissage et de médiation des usagers numériques. Son rôle est de favoriser la participation citoyenne de tous.

    Pour rappel, le Gouvernement a initié le label « Espaces public numérique de Wallonie » (EPN) il y a quelques années.

    Ce label garantit :

     une offre adaptée ;

     un accompagnement technologique, pédagogique et humain ;

     une animation professionnelle ;

     une infrastructure et des équipements ;

     une ouverture publique de minimum 16 heures par semaine ;

     une politique tarifaire sociale.

    Les EPN sont aujourd’hui un réseau de plus de 150 espaces répartis sur plus de 100 communes. Ils sont présents dans toutes les Provinces (31 à Liège, 22 au Luxembourg, 26 à Namur, 48 dans le Hainaut et 16 dans le Brabant wallon).

    Les EPN forment le réseau le plus prompt à accompagner les besoins numériques des citoyens.

    Il est donc essentiel de les développer à travers le futur plan de lutte contre la pauvreté.