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Le modèle allemand de l'enseignement en alternance

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 160 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/03/2015
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Madame la Ministre faisait partie de la délégation de ministres qui accompagnait le Roi lors d’un voyage en Allemagne en vue d’étudier le modèle d’enseignement en alternance développé par les Allemands.

    Il semble en effet que ces derniers soient à la pointe dans cette matière qui vise à mêler formation en entreprise et apprentissage scolaire. Pas moins de 500.000 jeunes bénéficient de ce programme en Allemagne pour un budget de 25 milliards d'euros par an. Effet positif de ce plan, on observe un taux de chômage de 7 % chez les moins de 25 ans en Allemagne, un des plus faibles d’Europe.

    Madame la Ministre peut-elle nous dresser un état des lieux de ce qui est fait en la matière à ce jour en Région wallonne? Peut-elle nous présenter ce système allemand en termes de fonctionnement, de financement et de résultats ? Ce système serait-il transposable chez nous ? Des actions sont-elles prévues afin de développer cette filière chez nous ? Une concertation avec les autres niveaux de pouvoir et les acteurs de terrain existe-t-elle ?
  • Réponse du 15/04/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Les différences entre notre système d’alternance et le système allemand sont notamment la résultante d’une histoire économique et sociale reposant sur un tissu économique, une organisation du travail, une gestion des emplois, un système de relations avec les partenaires sociaux, propres à l’Allemagne. L’alternance est inscrite dans les gènes et la culture de nos voisins allemands, même si elle est actuellement, là aussi, en légère perte de vitesse. Néanmoins par comparaison au succès du système dual allemand, où 21 % des entreprises accueillent des apprentis et 500.000 jeunes bénéficient de ce programme, en Wallonie, l’alternance ne convainc encore aujourd’hui qu’une entreprise sur 10 et moins de 5 % des jeunes.

    Ce qui ne peut que nous interpeller et aiguiser notre intérêt, c’est, avant tout, l’implication, en ce comprise financière, et la responsabilité des secteurs professionnels et des Chambres de l’artisanat, du commerce et de l’industrie, dans l’organisation du système dual allemand.

    En Allemagne, le volet « théorique » est assuré par l’enseignement technique et professionnel, tandis que le volet « apprentissage en entreprise » est totalement organisé et supervisé par les Chambres de l’artisanat, du commerce et de l’industrie. Au travers des secteurs professionnels, les partenaires sociaux jouent donc un rôle déterminant à des degrés divers.

    Globalement, on peut dire que la part contributive des entreprises et des Chambres de l’artisanat, du commerce et de l’industrie, en termes d’investissement financier, est considérablement plus importante qu’en Wallonie, de même que leur intervention dans les programmes de formation, dans l’évaluation, dans la gestion des offres de stages en entreprises, ou encore dans la promotion du dispositif.

    Aujourd’hui, en Wallonie, on compte plus de 16.000 apprenants en alternance tant au niveau des CEFA, qu’à l’IFAPME.

    86 % des jeunes qui terminent une formation en alternance en Wallonie, via l’IFAPME, qui est l’opérateur public wallon de la formation en alternance, décrochent un emploi dans les 6 mois ou créent leur propre entreprise.

    Et pourtant, même si la Wallonie développe aujourd’hui des masters universitaires en alternance, dans le secteur de l’industrie technologique, dans les biotechnologies, en logistique et management ou encore le secteur de la construction, l’alternance souffre encore d’un déficit d’image important.

    C’est pourquoi le Gouvernement wallon s’est donné comme priorité de faire le l’alternance une filière d’excellence pour :

    1. conduire à l’emploi;
    2. participer au redéploiement économique de notre Région.

    D’ores et déjà, dans le cadre de la réforme de la formation en alternance, la Région wallonne, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission Communautaire française développent des synergies entre les différents acteurs de la formation en alternance, en ce compris les partenaires sociaux sectoriels et les entreprises.