Les relations commerciales avec la Chine

• Session : 2014-2015
• Année : 2015
• N° : 171 (2014-2015) 1

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• Question écrite du 24/03/2015

  • de STOFFELS Edmund
  • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
  
  Les exportations wallonnes vers la Chine s’élevaient à 434,35 millions d'euros, selon les estimations de l’AWEx. Les importations chinoises en Wallonie ont quant à elles augmenté de 12 ,4% l’an dernier et s’élevaient à 722,6 millions euros. La balance commerciale de la Wallonie par rapport à la Chine reste donc aujourd’hui déficitaire à hauteur de 288,3 millions euros, soit 80 euros par Wallon. Il me semble que nous devons faire des efforts pour rééquilibrer la balance commerciale avec la Chine, notamment en promouvant nos industries chimiques, pharmaceutiques et agro-alimentaires.
  
  Il semblerait en effet que la Région wallonne excelle dans ces filières sur le plan mondial. Le marché chinois étant un marché à potentiel énorme, ne devrions-nous pas investir davantage en ressources humaines et en infrastructures pour pousser davantage les relations commerciales aux moyens d’un réseau renforcé d’attachés commerciaux, de missions commerciales et de partenariat inter-entreprises ? En même temps, cela passe par un renforcement de notre intérêt à la culture (ou les cultures) chinoise ainsi que le mandarin.
  
  N’est-il pas utile de former davantage de jeunes à se lancer dans cette aventure, notamment par le biais de la formation que l’AWEx pourrait offrir dans des buts bien précis ?

• Réponse du 11/06/2015

  • de MARCOURT Jean-Claude
  
  En 2014, la Wallonie a exporté pour 420,62 millions d’euros vers la Chine et importé pour 688,34 millions d’euros. De 2013 à 2014, les exportations vers la Chine ont augmenté de 8 % tandis que les importations ont augmenté de 7,1 %. Le bilan de l’année 2014 est donc un déficit commercial de 267,72 millions d’euros, soit un peu moins de 75 euros par Wallon. En comparaison, la moyenne des pays de l’Union européenne est de 189,22 euros soit deux fois et demie 2,53 la moyenne wallonne.
  
  Le déficit est certes important, mais il faut le placer dans un contexte plus large. En effet, les Wallons sont consommateurs de produits japonais, sud-coréens et taiwanais. Ces produits sont de plus en plus fabriqués en Chine et font donc désormais partie des importations en provenance de ce pays. Ainsi, il convient d’analyser l’évolution de la balance commerciale avec l’ensemble de ces quatre pays.
  
  Le déficit était de 99,50 millions d’euros en 2011 et de 95,98 millions d’euros en 2012. 2013 a été une année très difficile avec un déficit de 235,04 millions d’euros. Fort heureusement, 2014 revient à la situation antérieure avec un déficit de 97,37 millions d’euros comparable aux années 2011 et 2012. Ce déficit de 2014 représente 27,16 euros par Wallon. En comparaison, la moyenne de l’Union européenne est de 169,26 euros, soit 6,23 fois la moyenne wallonne.
  
  Des efforts importants sont accomplis depuis un certain temps afin de rééquilibrer la balance commerciale avec la Chine.
  
  L'honorable membre évoque la promotion des industries chimiques, pharmaceutiques et agroalimentaires. Les industries chimiques et pharmaceutiques sont le premier secteur d’exportation en Chine avec 23,5 % des exportations. Cette proportion est moins importante que la moyenne pour l’ensemble des exportations wallonnes dans le monde, celles-ci s’élevant à 34,1 %.
  Cela s’explique par le fait que les deux principaux acteurs en Wallonie – GSK et UCB Pharma – disposent de chaines de production en Chine.
  
  Les exportations des industries chimiques et pharmaceutiques vers la Chine se portent particulièrement bien. Elles progressent de 63,6 millions d’euros en 2013 à 98,8 millions d’euros en 2014, soit une hausse de 55,3 %.
  
  L’agroalimentaire représente le troisième secteur d’exportation vers la Chine avec 7,9 % des exportations wallonnes, en dessous de la moyenne mondiale qui est de 11,9 %. Cela s’explique par les différences de tradition culinaire, un pouvoir d’achat moyen encore faible – du niveau de l’Afrique du Nord – et des barrières phytosanitaires assez présentes.
  
  Les exportations de produits agroalimentaires vers la Chine connaissent un faible tassement passant de 34,3 millions d’euros en 2013 à 33,3 millions d’euros en 2014, soit une baisse de 2,9 %. De meilleurs résultats sont à probablement à attendre suite à la récente levée de restriction d’importation de produits laitiers wallons en Chine.
  
  Le réseau en Chine a été renforcé ces dernières années et est désormais très étendu. La Région est présente dans pas moins de six villes – Beijing (Pékin), Shanghai, Guangzhou (Canton), Hong Kong, Wuhan et Shenzhen. En comparaison, la Région flamande n’est présente que dans quatre villes. Quel est le bilan de l’AWEX en Chine ces trois dernières années (2012-2014) ? 33 stands dans des foires, 8 missions et 3 journées de contact, ce qui représente plus d’une action par mois.
  
  La Wallonie a également développé une stratégie de jumelage avec deux provinces de l’intérieur de la Chine : la Province de Henan, jumelée en 1988, et la Province de Hubei, jumelée en 2011. Le jumelage avec cette dernière est particulièrement fructueux puisqu’il inclut un partenariat entre les parcs scientifiques de Louvain-la-Neuve et de Wuhan, capitale de la Province de Hubei. La Wallonie a, depuis décembre dernier, une très grande visibilité culturelle avec le spectacle permanent de Franco Dragone à Wuhan. La Région a également passé des accords dans les domaines académique et technologique.
  
  C’est grâce aux excellents contacts noués désormais avec la Province de Hubei que bientôt naîtra, à Louvain-la-Neuve, le premier incubateur technologique entièrement chinois en dehors de Chine. Quatre délégations d'une quinzaine de sociétés chinoises de haute technologie ont déjà pu visiter la Région afin d'y élire domicile. À terme, ce projet permettra de créer plusieurs centaines d’emplois de haute qualité en Wallonie. D’ailleurs, la Région constitue déjà un axe important du partenariat technologique entre l’Europe et la Chine.
  
  Au niveau culturel, la Wallonie a la chance d’accueillir un Centre Confucius – l’équivalent chinois de l’Alliance française et du Goethe Institut – à Liège. La Fédération Wallonie-Bruxelles bénéficie d’un représentant permanent à Beijing (Pékin). Les jeunes et moins jeunes Wallons ont désormais la possibilité d’apprendre le mandarin à Liège, à Spa, à Louvain-la-Neuve, à Mons et dans d’autres villes encore.
  
  Pour finir, n’oublions pas le programme « EXPLORT ». Celui-ci permet aux jeunes Wallons en fin d’études universitaires d’effectuer un stage en entreprise et une mission de prospection à la grande exportation, y compris en Chine. Ce programme leur offre ainsi un début de carrière prometteur.