/

La déstigmatisation des maladies mentales

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 412 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/03/2015
    • de DURENNE Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    De nombreuses associations, sur le terrain, œuvrent pour déstigmatiser la maladie mentale et offrir des lieux d’accueil aux personnes qui en souffrent.

    Un pas supplémentaire a été franchi dans la reconnaissance et la déstigmatisation des maladies mentales suite à l’intégration dans les contrats de travail de dispositions relatives aux risques psychosociaux au travail.

    D’autre part, il s’agit également d’aller plus loin dans la déstigmatisation de ces maladies pour que ni les personnes qui en souffrent, ni les gens qui les entourent ne relèguent ce problème au second plan, par souci de pudeur ou par peur du regard des autres.

    Les maladies mentales telles que le burn-out, le stress, les angoisses, etc., ne sont jamais des fatalités si elles sont prises en charge sérieusement. Cela nécessite évidemment un travail, également au niveau de la déstigmatisation de celles-ci pour que tout qui en est victime puisse plus facilement se laisser accompagner.

    Comment le Gouvernement entend-il agir dans ce domaine ?

    Monsieur le Ministre ou son administration ont-ils régulièrement des contacts avec de telles associations et les professionnels du secteur pour agir à la déstigmatisation de ce type de maladie ?

    Comment mettre davantage en avant, au niveau wallon, les associations du secteur pour que celles-ci soient davantage connues du grand public et du public concerné ?
  • Réponse du 15/04/2015
    • de PREVOT Maxime

    La maladie mentale, de tous temps, a été cause d’inquiétude. La maladie mentale s’accompagne malheureusement souvent de marginalisation, voire d’exclusion sociale.

    Respecter et garantir la citoyenneté des personnes aux prises avec de grandes difficultés psychiques sont des enjeux majeurs de notre société du XXIème siècle. Cela fait plus de 20 ans maintenant que les Autorités et les professionnels d’une part, et les représentants d’usagers de l’autre sont dans un processus de collaboration afin d’atténuer sensiblement la stigmatisation de la maladie mentale.

    1) Je soutiens et subventionne plusieurs associations d’usagers dont l’objet porte plus spécifiquement sur la déstigmatisation. C’est notamment le cas de SIMILES Wallonie dont la mission est de « favoriser l’aide et le soutien aux proches de personnes atteintes de troubles psychiques et de les accompagner dans leur souhait d’améliorer la situation de leur proche malade » ou encore de l’asbl Psytoyens dont l’un des objectifs est de « participer à un mouvement d’Usagers qui œuvre pour une meilleure acceptation des difficultés psychologiques et une amélioration de la qualité du système de santé mentale ». Pour n’en citer que deux (l'asbl Réflexion s’est également donné pour but «  d’offrir un accompagnement aux personnes souffrant de troubles psychotiques dans le cheminement vers l'amélioration de leur qualité de vie… ». Je citerai également l’ASBL « Togheter » dont le but est d’aider les usagers à être maître de leur réhabilitation).

    2) Les réformes de la psychiatrie, depuis deux décennies, vont dans le sens de placer le patient au centre du processus et, avec la dernière réforme dénommée « psy 107 », dont l’objectif est de permettre aux patients de séjourner le plus possible dans leur environnement habituel par le renforcement et la mise en place d’un réseau de soutiens divers, à proximité.

    3) Le prochaine réforme des soins en santé mentale pour les enfants et les adolescents ira dans le même sens : Faire en sorte que les patients ou les personnes en grande souffrance puissent s’approprier les services de proximités, qu’ils soient de soins ou d’insertion sociale, et de préserver ainsi leur place dans la société.

    4) La réinsertion professionnelle des personnes présentant des troubles de santé mentale est un biais par lequel la déstigmatisation de la maladie peut s’opérer. La Wallonie encourage cette réinsertion professionnelle en subventionnant divers opérateurs en ce sens tels que le « projet activation » mené par l’AIGS et Article 23 à Liège ou encore le Nouveau Saint Servais à Namur.

    5) De leur côté, les Centre de Rééducation Fonctionnelle conventionnés jusqu’ici par l’INAMI mais qui vont relever dorénavant de la Wallonie, tiennent un rôle important dans cette réinsertion.

    6) La déstigmatisation de la santé mentale auprès du grand public est également un enjeu important auquel je suis très attentif. Le Centre de Référence en Santé Mentale (CRéSaM), en collaboration avec les opérateurs de soins, organise des manifestations dont le but est double : déstigmatiser  la maladie mentale et donner plus de visibilité à l’offre de soins. Par ailleurs, depuis près de 10 ans, le CRéSaM organise la « Reintegration Award », concours récompensant des initiatives qui visent la déstigmatisation de la maladie mentale par des activités favorisant l’insertion sociale des usagers.

    L'honorable membre l'aura compris, la question qu'elle soulève est essentielle, mais ne sera jamais résolue une fois pour toutes car elle soulève de nombreuses facettes qui touchent tant la société dans son ensemble et son organisation que chacun des citoyens dans leurs sensibilités particulières.

    Les transferts de compétences, notamment en santé, en promotion de la santé, en prévention et en santé mentale, permettront de renforcer la dynamique et la cohérence des services au bénéfice des personnes souffrant de maladie mentale.