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L'intérêt du microcrédit dans l'accompagnement des apprentis entrepreneurs

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 169 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 27/03/2015
    • de GERADON Déborah
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Dans un contexte économique difficile, l'entrepreunariat constitue une piste de développement économique importante. C'est aussi une excellente façon de remettre des demandeurs d'emploi et des allocataires sociaux sur le marché du travail.

    Dans l'article de La Libre Belgique du 16 mars 2015, MicroStart déclare que 80 % des personnes qui ont obtenu un microcrédit auprès de cet organisme seraient en situation d'emploi 3 ans après l'obtention de ce financement.

    De plus, les taux de remboursement de ces crédits s'élèveraient entre 93 et 95 %.

    Madame la Ministre dispose-t-elle d'éléments officiels permettant de confirmer les déclarations du responsable de cette société de microcrédit ?

    Existe-t-il un programme wallon encourageant ce mode de réinsertion professionnelle ?
  • Réponse du 24/04/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    La Déclaration de politique régionale entend promouvoir l’autocréation d’emploi par la sensibilisation et la formation à l’esprit d’entreprendre, comme par la découverte du métier d’indépendant. Comme le souligne l'honorable membre, l’autocréation d’emploi constitue un vecteur important du développement économique et personnel. C’est pourquoi il est important de soutenir la formation et l’accompagnement des futurs chefs d’entreprise dans leur projet de création. Les formations, les accompagnements doivent permettre aux porteurs de projet d’acquérir tout le « savoir gérer » qui est primordial pour que leurs compétences techniques puissent pleinement s’épanouir dans un cadre sécurisant. Cela passe également par l’accès au financement. Des structures comme Credal ou Microstart participent grandement, par leur positionnement en matière de « microcrédit », à la dynamique mise en œuvre.

    Toutefois, le taux de remboursement des crédits accordés, tel que mis en valeur dans l’article, n’est que la partie visible de l’iceberg et il y a lieu de contextualiser ces chiffres en fonction de l’évolution de la réalité socio-économique. En effet, si un crédit est accordé sur une période de 4 ans, le bénéficiaire peut se trouver dans une situation économique différente entre le moment de l’obtention du crédit et le moment de l’évaluation du remboursement de celui-ci. Il faut donc voir les chiffres mentionnés dans l’article de référence comme un indice de la capacité des organismes à prendre des risques.

    Il arrive, en outre, fréquemment que les structures décident d’accorder un « crédit risqué » parce qu’il apparaît que c’est une des dernières possibilités pour quelqu’un de s’en sortir.

    Le taux de remboursement ou de sinistralité est en fait un indice important en termes de gestion, mais pas du tout un indice d’évaluation économique et sociale de l’outil microcrédit. Pour cela, il convient de réaliser des études d’impact. Ce type d’étude est actuellement en cours chez Credal ASBL.
    Quant aux chiffres, il ne nous est pas possible de les contrôler. Les structures de Microcrédit sont des initiatives privées, tout en étant solidaires. Les éventuels subsides accordés sont destinés au soutien de l’accompagnement mis en œuvre par l’ASBL. Si MicroStart n’est arrivée que récemment en Wallonie, la comparaison des chiffres annoncés est toutefois assez cohérente avec ceux de Credal, qui est présent sur le territoire depuis 30 ans.

    Ces outils ne sont pas les seuls en Wallonie. Ils s’insèrent dans un maillage de dispositifs financiers favorisant l’initiative entrepreneuriale, pilotés par la SOWALFIN. Parmi ceux-ci, on retrouve notamment la SOCAMUT qui, par la garantie des prêts sollicités auprès des banques classiques, peut faciliter l’accès aux crédits nécessaires au développement d’une activité. Les mécanismes d’aides financières sont, en outre, adaptés aux situations du porteur de projet.
    Pour le public de MicroStart ou Credal, on parle souvent, comme le rapporte l’article cité, de public « en difficulté par rapport à la création d’entreprise », au regard de leur situation d’allocataires sociaux, de leur âge, de leur origine …

    Quant au « Plan Airbag », actuellement en phase d’évaluation, il permet non seulement qu’un indépendant à titre complémentaire puisse mener son activité à titre principal, mais il participe également à la santé financière des jeunes activités créées par des demandeurs d’emploi ayant suivi un parcours d’accompagnement et/ou de formation.

    L’accompagnement individuel ou collectif de ceux qui veulent créer est une clé importante pour que la nouvelle génération d’entrepreneurs puisse être mieux préparée et donc plus crédible d’un point de vue tant personnel que financier. J’ai d’ailleurs déjà eu l’opportunité de rapporter les excellents résultats des structures d’accompagnement à l’Autocréation (SAACE) en termes de création, mais surtout en termes de pérennisation des activités.