/

Détecteur d’alcoolémie - Débat en Région wallonne.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 31 (2004-2005) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/11/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Etre Ministre des Transports, c'est aussi, au niveau de la Région wallonne, me semble-t-il, se préoccuper de la sécurité des usagers, non pas uniquement par la répression, mais surtout et avant tout par la formation et les conseils à donner aux usagers.

    Le collègue français de Monsieur le Ministre vient d'ailleurs d'accorder à la presse une interview au cours de laquelle il a déclaré vouloir renforcer la formation, conseiller l'allumage des codes à la campagne et prôner l'Ethylock d'anti-démarrage.

    Pour notre responsable des transports au niveau de la Région wallonne, tout doit être fait pour réduire le nombre d'accidents mortels, même s'il n'y a qu'une seule vie à gagner. Tout doit être mis en oeuvre pour assurer une politique volontariste et la prise de conscience des usagers de la route.

    Monsieur le Ministre dispose certainement de statistiques permettant de situer la position de la Région wallonne en pourcentage de sécurité sur les voies publiques par rapport à d'autres pays voisins. Peut-il me les communiquer ?

    Monsieur le Ministre n'estime-t-il pas qu'il convient de mener des expériences comme l'allumage des phares le jour depuis un an en Italie ou simplement comme le conseil d'allumer les codes à la campagne ?

    D'autre part, des conseils ne doivent-ils pas être donnés en ce qui concerne la formation pratique et la recommandation à la connaissance de gestes simples qui sauvent, le freinage d'urgence et l'évitement d'obstacles.

    Enfin, Monsieur le Ministre estime-t-il, comme son collègue français, qu'il faut prôner “l'Ethylock d'anti-démarrage” ? De toute façon, en Wallonie comme en France, le débat sur le détecteur d'alcoolémie doit s'engager vu le nombre d'accidents mortels liés à l'abus d'alcool.
  • Réponse du 17/12/2004
    • de ANTOINE André

    Si, depuis une dizaine d'années, le nombre de victimes de la route diminue, il n'en demeure pas

    moins que l'insécurité routière demeure extrêmement alarmante. C'est ainsi que la Wallonie, avec cent septante tués par an et par million d'habitants, reste assez mal classée par référence à d'autres pays limitrophes.

    A titre d'information, le nombre de tués par an et par million d'habitants s'élève à nonante-huit en Allemagne, centre trente-quatre en France et septante et un aux Pays-Bas.

    De nombreuses études reprenant les indicateurs en matière de trafic et de sécurité sont disponibles, les points noirs en matière de sécurité sont identifiés, reste à les traiter en utilisant tous les leviers d'action disponibles. Il faut tout à la fois favoriser un meilleur partage de la voirie entre les usagers, améliorer la sécurité routière, affecter de manière optimale les budgets alloués au réseau routier.

    En matière de sécurité routière, au sens strict du terme, c'est au Gouvernement fédéral qu'il revient en premier lieu d'agir. C'est ce qu'il a fait en mettant en place un Comité interministériel pour la sécurité routière.

    Ce Comité , auquel les Régions participent, est notamment chargé de :

    - procéder à une évaluation de la loi de sécurité routière ;
    - mettre au point de nouveaux indicateurs pour mesurer l'évolution et la typologie des accidents de la route ;
    - définir les règles et modalités d'intervention après un accident ;
    - préciser les règles à respecter pour homologuer les caméras automatiques.

    Le Comité se penche également sur d'autres aspects de la politique de sécurité routière (la formation à la conduite, les critères d'obtention du permis de conduire, la sensibilisation des différents publics, l'adaptation des infrastructures, etc.).

    Quant à la Région, outre sa participation et les impulsions qu'elle peut imprimer lors des travaux du Comité interministériel pour la sécurité routière, elle dispose d'autres leviers d'action. Citons notamment :

    - la sécurisation, l'entretien et la hiérarchisation des infrastructures routières régionales (il s'agit d'une des priorités de mon collègue Michel Daerden) ;
    - l'organisation de campagnes de sensibilisation ;
    - un meilleur partage de la voirie entre ses usagers en mettant en place une alternative à la voiture.

    Il en est de même pour nos communes qui disposent en la matière de prérogatives importantes notamment par le biais des règlements de police ou par la mise en place des plans de circulation.

    Enfin, pour ce qui concerne le point plus spécifique de « l'Ethylock d'anti-démarrage », équipement destiné à bloquer le démarrage du véhicule, il faut rappeler qu'il fait l'objet d'une expérience au niveau européen. En Belgique, les premiers tests se déroulent depuis quelques jours. Ce sont les résultats enregistrés qui détermineront l'intérêt du système et permettront de prendre position quant à sa généralisation.