/

La politique d'intégration

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 458 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/04/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    D'après M. Claude Moniquet, Verviers reste un vivier de djihadistes, mais pas seulement, aussi d’extrémistes de tout poil. Il y a un an, on avait affaire à un profil classique. C’est-à-dire des membres de Sharia for belgium, des anciens délinquants, des convertis depuis peu à l’Islam. Mais aujourd’hui, ceux qui partent sont de plus en plus des gens intégrés. Un ingénieur bien intégré, avec un beau parcours professionnel, une voiture de fonction, etc. a quitté la Belgique pour la Syrie.

    Si telle est la réalité, cela équivaut à une déclaration de forfait par rapport à la politique d’intégration des populations immigrées. Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer concernant son analyse de la politique d’intégration ? Est-ce une réussite ou un échec ? Dans quelle mesure, la politique d’intégration peut-elle éviter que des personnes qu’on estimait bien intégrées dans la société belge deviennent des djihadistes ? Ne faut-il pas revisiter la politique wallonne en matière d’intégration ?
  • Réponse du 12/05/2015
    • de PREVOT Maxime

    Il est vrai que la problématique du radicalisme violent me préoccupe. Néanmoins, je ne dispose pas de données précises pour affirmer que Verviers serait, pour citer l'honorable membre, « un vivier de djihadistes (…) et d’extrémistes de tout poil ».

    En outre, le cas présenté par l'honorable membre, celui d’un ingénieur « bien intégré, avec un beau parcours professionnel, une voiture de fonction, etc. », démontre que le phénomène du radicalisme et des départs vers la Syrie est complexe et dépasse de loin la problématique de l’intégration.

    Lier des départs vers la Syrie ou la radicalisation à un échec de la politique de l’intégration est hasardeux voire réducteur, en démontre le départ de jeunes belges convertis ainsi que le profil des personnes qui rejoignent les zones de combat et qui, selon le Ministère de l’Intérieur, concerne pour la plupart, des jeunes de 2e ou 3e génération. Par ailleurs, si le processus de radicalisation demeure encore peu connu, on sait combien l’influence des réseaux sociaux et du contexte international est importante. La problématique dépasse donc de loin nos frontières.

    S’il ne faut pas nier ni minimiser l’importance du problème, il convient de préciser que le discours ambiant et l’islamophobie pèsent lourd sur une partie de la population. Cette stigmatisation ne sert pas l’intégration. Il faut continuer à travailler sur le « vivre ensemble » et lutter contre toutes les formes de discrimination.

    Quant à la politique de l’intégration, je rappelle qu’un nouveau dispositif se met en place depuis 2014 visant à renforcer l’accueil et l’accompagnement des primo-arrivants en Wallonie. Il est actuellement trop tôt pour tirer des conclusions et une évaluation intermédiaire du Parcours d’accueil est prévue en 2016.

    Pour plus d’informations quant à l’action du Gouvernement wallon en matière de prévention du radicalisme, j'invite l'honorable membre à s'adresser au Ministre-Président qui a mis en place un groupe de travail Intercabinets sur le sujet.