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L'évolution des métiers

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 184 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/04/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    En s’intéressant plus précisément aux métiers (412 métiers étudiés), le top 5 des métiers dans lesquels le plus d’emplois pourraient être robotisés sont : les employés de bureau, fonctions générales (155.000 emplois robotisables), les vendeurs en magasin (133.000 emplois), les aides de ménage à domicile (92.000 emplois), les agents d’entretien dans les bureaux, les hôtels et autres établissements (65 .000 emplois) et les cadres comptables (58.000 emplois), précise l’étude. À l’inverse, des métiers comme instituteurs, électricien du bâtiment, commerçant, ou d’inspecteur et enquêteur de police sont très à l’abri. Cela ne veut pas dire que la robotisation sera directe. Si la robotisation mène certainement à la disparition effective de certains emplois ou même de certains métiers, il est aussi fort probable que certains métiers vont conserver leur effectif, mais que les tâches qui y sont effectuées seront influencées par la robotisation.

    Inutile de cultiver la nostalgie. Personne n’arrêtera l’évolution technologique. Il faut trouver les moyens pour aider les travailleurs à s’adapter aux évolutions probables. Et cela passe par des formations adéquates. C’est d’autant plus important qu’un nombre de demandeurs d’emploi décrochera d’autant plus vite du marché du travail que l’offre évolue et que le profil recherché ne sera plus le même que celui quand le demandeur d’emploi indemnisé a été jeune. Même les jeunes risquent de décrocher, d’où l’importance de les former, de les préparer à ces nouveaux profils professionnels qui devront intégrer la robotisation de certains métiers.

    Quelles sont les initiatives et les mesures prises par le Gouvernement wallon et par le FOREm pour agir dans ce sens, et ce, afin d’éviter que trop de jeunes (et de moins jeunes) ne soient dépassés par les évolutions techniques telles que décrites ?
  • Réponse du 18/05/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    La révolution numérique à laquelle nous participons dépasse le strict aspect de la robotisation de certaines activités professionnelles, d'une part, ou de l'évolution des métiers propres au secteur des nouvelles technologies, d'autre part. Le développement technologique et, en particulier, de la robotisation, en fonction des secteurs, de la production humaine, impacte l'évolution des activités et des métiers, et dès lors les emplois y afférents.

    Tous les secteurs d'activités sont concernés et se doivent d’intégrer et d’exploiter le potentiel et les opportunités liées au développement de ces nouvelles technologies.

    Car si la robotisation peut entrainer la disparition d'emplois, associées à certaines activités, elle peut corollairement favoriser le redéploiement d’autres d'activités liées, notamment aux gains de productivité investis dans la recherche et le développement, avec tout le bénéfice, en termes d’emplois de qualité que ces mutations technologiques peuvent amener.

    Sous un certain angle, le progrès technologique permet donc aussi de libérer des ressources pour l’exécution de nouvelles tâches et l’émergence de nouvelles activités. Notre grand défi sera dès lors, non pas de lutter contre l’évolution technologique, mais au contraire de saisir ces opportunités pour améliorer la qualité de la vie et le bien-être au travail des citoyens et non pour en faire une source de concentration plus grande des richesses.
    Pour agir à bon escient, en particulier en matière de formation et d'adaptation des compétences professionnelles, il faut pouvoir disposer d’une analyse éclairée et actualisée en permanence des évolutions en cours et des besoins émergents.

    C'est pourquoi anticiper les évolutions, la transformation et l’émergence des métiers constitue un axe majeur de la mission d’analyse et d’information sur le marché du travail du FOREm. Un dispositif prospectif se déploie au niveau des secteurs (ou filières), des métiers et des compétences. Une étude exploratoire intitulée « Métiers d’avenir pour la Wallonie », parue en septembre 2013, a d'ailleurs permis de dégager les grandes tendances d’évolution des secteurs de l’économie et des impacts sur les professions.

    Dans une approche plus approfondie et plus ciblée encore, le FOREm organisera, sur la période 2015-2016, des ateliers prospectifs rassemblant des experts des domaines concernés, pour analyser une trentaine de métiers ou groupes de métiers et leurs facteurs d'évolutions dominants, technologiques certes, mais aussi économiques, réglementaires, sociétaux et culturels. Les résultats obtenus constituent d’ores et déjà des apports particulièrement intéressants pour anticiper les besoins et adapter l’offre de formation du FOREm, de l’IFAPME et des nombreux autres acteurs du marché de l’emploi et de la formation.

    Depuis le milieu des années 1990, Forem Formation apporte une réponse continue et adaptée à ces évolutions technologiques afin de garantir aux travailleurs le meilleur niveau de qualification. À titre d’exemple, dans le domaine industriel, des formations spécifiques à la programmation, à l’utilisation et à la maintenance de robots industriels ont été développées, avec pour public cible, les agents de maintenance et les automaticiens. En outre, des budgets FEDER ont permis, en 2004, l’acquisition d’une installation robotisée de soudage multi procédés. Depuis lors, le FOREm a donc pu perfectionner des soudeurs dans la manipulation de cette installation de soudage, robotisée, mais aussi former des automaticiens capables d’en assurer la programmation.