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La fermeture de Cediwal et la problématique générale des entreprises sous-traitantes dépendantes d'un seul client

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 216 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 22/04/2015
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La société Cediwal basée à Fleurus va fermer ses portes avec 57 emplois qui passeront malheureusement à la trappe. Cediwal produit des pièces détachées pour bulldozers et excavatrices. À ce titre, son seul client est son puissant voisin, Caterpillar. Comme la firme américaine a annoncé qu'elle rompait son contrat avec Cediwal, l'entreprise fleurusienne est donc mise devant le fait accompli.

    Depuis le licenciement collectif d'avril 2014 qui avait coûté 1.400 emplois à Caterpillar, on craint évidemment pour les sous-traitants. L'an dernier, le ministre de l'Emploi avait d'ailleurs pointé le fait que Caterpillar ne faisait pas preuve de transparence en matière de données regardant les sous-traitants et fournisseurs. Il avait d'ailleurs dit vouloir solliciter le Fonds d'ajustement à la mondialisation (FEM) pour obtenir ces données.

    Certains sous-traitants ont pu maintenir l'activité en décrochant de nouveaux contrats. Je pense à Carwall à Sombreffe. Mais Caterpillar est une des entreprises en Belgique qui recourt le plus à la sous-traitance.

    Sachant que selon Agoria, 100 emplois chez Caterpillar en génèrent 80 chez les sous-traitants, dispose-t-on d'un bilan des entreprises sous-traitantes de Caterpillar en matière de maintien de l'activité depuis la restructuration ?

    D'une manière plus générale quelles sont les possibilités de soutien existantes pour les entreprises sous-traitantes qui n'ont qu'un seul gros client, notamment pour élargir leur clientèle et pouvoir diminuer le facteur risque ? Une réflexion est-elle envisagée en la matière dans le cadre de la révision des aides aux entreprises ?
  • Réponse du 07/05/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il est clair qu’une société tributaire de la santé financière d’un seul et unique client se trouve dans situation particulièrement à risque. Il est donc nécessaire pour ces entreprises de diversifier leur portefeuille de clients. Dans ce cadre, elles doivent pouvoir investir dans la R&D&I, afin d’élargir leur gramme de produits dans le but de conquérir de nouveaux marchés. Ainsi, le Plan Marshall 4.0 place l’innovation comme facteur de croissance au cœur de ses préoccupations et renforce les systèmes d’aides existants afin de booster le développement de produits de niche, de haute technologie.

    Depuis quelques années, Caterpillar encourageait ses sous-traitants à se diversifier.

    Par ailleurs, des actions sont menées par l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation afin de promouvoir l’intelligence stratégique auprès des entreprises wallonnes. Ces initiatives visent à inciter les entrepreneurs wallons à anticiper les évolutions du marché sur lequel ils sont présents, notamment via une diversification de leur portefeuille clients ou encore via une internationalisation de leurs activités.
    Les outils financiers restent à la disposition des entreprises afin de répondre à leurs besoins de financement en vue de soutenir l’investissement, notamment afin de diversifier leurs activités.

    La problématique de la dépendance des sociétés à un unique client pourra également être soumise aux acteurs locaux qui seront sollicités dans le cadre du travail de réflexion que j’ai initié relativement à la relance des zones fortement touchées par des restructurations.

    Il faut cependant rappeler que les décisions relatives aux marchés ciblés par les entreprises relèvent exclusivement de la stratégie du management en place.

    Enfin, pour rappel, ce 9 mars 2015, l’Union européenne a confirmé l’octroi d’un montant de 1 222 854 euros au titre du Fonds Européen d’Ajustement à la Mondialisation, suite à la fermeture de Caterpillar.