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Le dépistage du cancer du sein

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 481 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/04/2015
    • de DURENNE Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles sur base de recommandations des experts européens, le programme de dépistage du cancer du sein par mammographie est toujours d’actualité sous le vocable « mammotest ».

    Comme l’explique le site mammotest.be : « le dépistage par mammotest a pour objectif de détecter le cancer du sein au début de son développement c’est-à-dire avant que des symptômes n’apparaissent. Le traitement effectué à un stade précoce de la maladie donne, en effet, les plus grandes perspectives de guérison. Cet examen, réalisé tous les deux ans, devrait permettre de réduire la mortalité liée au cancer du sein ».

    En Belgique, 10.531 nouveaux cas de cancer invasif ont été enregistrés en 2012 et en 2008, ce sont 2.329 femmes qui ont trouvé la mort suite à un cancer du sein. Il est important de noter que le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes.

    Suite à la sixième réforme de l’État et aux accords de la Sainte-Émilie, il incombe désormais à la Wallonie de gérer ce type de dépistage, et ce, depuis le 1er juillet 2014. Cependant, durant une période transitoire, la Fédération Wallonie-Bruxelles continuera à assurer le traitement de la matière.

    Quand la Région wallonne sera-t-elle prête à assurer la gestion de cette matière ?

    Des chercheurs ont récemment mis à jour qu’une « simple » analyse d’un échantillon sanguin pourrait permettre de prédire si une femme allait développer le cancer du sein dans les deux à cinq années à venir. Selon Rasmus Bro, auteur de l’étude et professeur de chimie à l’université de Copenhague, cette manière de procéder serait d’ailleurs plus fiable que la mammographie, car elle permettrait de prévenir la maladie.

    Dès lors, quelle sera la forme que la détection du cancer du sein prendra ? Le programme « mammotest » sera-t-il poursuivi ou un nouveau programme verra-t-il le jour ?

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà rencontré les acteurs du secteur pour assurer une prévention et un suivi des femmes touchées par ce fléau ?

    Actuellement, quel est le taux de couverture de ce dépistage ? Monsieur le Ministre compte-t-il prendre, à l’avenir, des mesures pour augmenter, si nécessaire, le taux de ce dépistage ?

    Quel rôle aura le futur pôle wallon contre le cancer actuellement en construction au CHU de liège dans cette matière ?




  • Réponse du 20/05/2015
    • de PREVOT Maxime

    La Région wallonne assure déjà la gestion de cette matière. En effet, en 2014, un protocole d’accord a été cosigné par la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), la Région wallonne et la Commission communautaire française concernant, pendant la phase transitoire, l’exercice des compétences transférées aux entités fédérées dans le domaine de la santé publique et des soins de santé.

    Cette période transitoire qui a débuté le 1er juillet 2014, prendra fin à la date d’entrée en vigueur de l’arrêté transférant nominativement les membres du personnel de la Direction générale de la santé de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), et au plus tard le 31 décembre 2015. Pendant cette période transitoire, le personnel reste sous l’autorité administrative de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), mais il est sous l’autorité fonctionnelle des entités de destination en ce qui concerne les compétences transférées dont le Programme organisé du dépistage du cancer du sein fait partie.

    Concernant l’étude de l’université de Copenhague, voici à ce propos les informations et commentaires obtenus du Dr Laurence Gordower, coordinatrice du Centre de deuxième lecture au Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers.

    « Il s’agit d’une prise de sang où sont analysés les métabolites dans le plasma, ce qui permet d’établir un « biocontour ». Cette analyse permettrait de prédire si une femme va développer un cancer du sein dans les 2 à 5 ans (et sans doute d’autres maladies chroniques). La méthode proposée par Rasmus Bro est séduisante, mais n’est encore qu’à un stade précoce de développement. D’autres études sur des cohortes de femmes sont encore nécessaires pour valider la méthode. Ces études prendront encore plusieurs années.

    Par ailleurs, il s'agit d'un test prédictif et non du dépistage d'une pathologie existante, mais qui ne donne pas encore de symptômes. Si sa sensibilité est de 100 % (on parle de 80 % dans l’étude de Rasmus Bro), il pourrait éventuellement permettre de réserver la mammographie de dépistage aux seules femmes dont le test est positif.

    Selon moi, il est donc encore tout à fait prématuré de parler d’un changement de méthode de dépistage, et vers un test sanguin en particulier. »

    Concernant la rencontre avec les acteurs du secteur, une réunion a été organisée le 15 janvier 2015 à Namur, réunissant des membres de mon cabinet, des représentants des administrations de la Région wallonne et de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), ainsi que les responsables du Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers.

    Concernant le taux de couverture actuel du dépistage du cancer du sein, les chiffres les plus récents proviennent du Rapport n° 8 de l’Agence intermutualiste publié en septembre 2014, et correspondent au tour 2009-2010.
    D’après ce rapport, en Région wallonne, 55 % des femmes entre 50 et 69 ans sont dépistées tous les deux ans (couverture totale).

    Le taux de participation stagne aux environs de 8 % dans le Programme organisé par les pouvoirs publics malgré l’avantage de la gratuité pour la patiente, et la garantie d’une double lecture de la mammographie par deux radiologues lecteurs indépendants.

    Il faut rappeler qu’environ 47 % des femmes sont dépistées hors Programme, c’est-à-dire sur demande individuelle pour des tests qui reviennent plus chers (puisque le plus souvent doublé d’examens dont l’utilité n’est pas prouvée et lue par un seul lecteur).

    Ces chiffres sont relativement stables dans le temps.

    Des études sont actuellement menées pour identifier les freins au dépistage et permettront de dégager des pistes de solution afin d’augmenter le taux de participation des femmes au Programme de dépistage du cancer du sein.

    Concernant le CHU de Liège, celui-ci est agréé comme unité de mammographie et à l’heure actuelle, une nouvelle aile dédiée au traitement des patients oncologiques est en cours de construction, à l’image des centres universitaires de Saint-Luc et Bordet en Région bruxelloise.