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Les dégâts provoqués par la présence importante de cormorans

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 195 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/04/2015
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les cormorans envahissent de plus en plus la Semois namuroise, se régalant des poissons qui sont réintroduits dans ce cours d’eau. Et l’on sait que cet oiseau est particulièrement vorace… Les efforts réalisés pour préserver les poissons, par exemple la pose d’abris, ne permettent pas toujours de freiner le prédateur.

    À combien estime-t-on le nombre de cormorans ? La population a-t-elle fortement évolué ces dernières années ?

    L’un des prédécesseurs de Monsieur le Ministre avait sensibilisé les ministres hollandais, danois et norvégiens – les cormorans étant originaires de ces pays – sur la nécessité de prendre des mesures de régulation en amont. Monsieur le Ministre sait-il si des mesures efficaces ont depuis lors été prises dans ces pays ? Le cas échéant, ont-elles déjà été évaluées ?

    Le cormoran est une espèce protégée. Des dérogations aux mesures de protection des espèces animales et végétales existent pour les espèces d’oiseaux, par exemple, pour le motif de prévenir les dommages importants aux pêcheries et aux eaux.

    Combien de demandes de dérogations ont été introduites ces dernières années ? Quels endroits visaient-elles (piscicultures, certains cours d’eau/régions en particulier…) ?

    Quels types de dérogations ont été octroyés ?

    Enfin, je reviens sur la volonté de Monsieur le Ministre de simplifier la procédure de demande de dérogation. Sa réflexion a-t-elle abouti ? Un projet d’arrêté est-il prêt ? Quels types de changements sont envisagés ?
  • Réponse du 21/05/2015
    • de COLLIN René

    En Région wallonne, le nombre de cormorans hivernant lors des hivers 2013-2014 et 2014-2015 a été estimé entre 2 500 et 3 000 individus. Depuis 2007, cette population oscille entre 2 500 et 4 000 individus et n’a plus atteint les pics de près de 5 000 individus observés en 2003 et 2004.

    Concernant les couples nicheurs, leur nombre est légèrement en dessous des 400 pour 2013 et 2014, seuil qui était dépassé entre 2004 et 2012 en totalisant les effectifs des 7 colonies recensées.

    La population de cormorans ne semble donc pas avoir évolué à la hausse ces dernières années en Région wallonne. Elle stagne sous les nombres maximaux atteints précédemment.

    Au niveau européen, un projet de la Commission européenne intitulé « Sustainable management of Cormorant population » a été mené afin de diffuser vers les États membres, des informations sur les cormorans (l’évaluation des populations et la gestion des conflits liés aux cormorans). Selon le dernier rapport datant de 2012, la population d’Europe occidentale est plutôt stable voire en régression. Des mesures de gestion efficaces ont été prises dans les pays nordiques présentant de grandes populations nicheuses afin de diminuer le nombre de jeunes (stérilisation des œufs, destruction de nids et de nicheurs, empêchement de l’établissement de nouvelles colonies). L’efficacité de ces mesures reste à évaluer précisément, mais les effets apparaissent a priori surtout à l’échelle locale.

    En Région wallonne, des dérogations à la loi sur la conservation de la nature sont régulièrement octroyées pour l’effarouchement ou le tir létal d’individus de cormorans hivernants. Pour les deux années 2013-2014, 64 autorisations (portant sur un maximum de 1531 individus) ont été délivrées. Elles visent soit des piscicultures ou pêcheries pour le motif de prévention des dégâts, soit des tronçons de rivière pour motif de protection d’espèces patrimoniales de poissons ou des zones de fraies (truite, ombre, brochet, barbeau).

    Au niveau des rivières, plusieurs sous-bassins hydrographiques sont couverts par des dérogations : Semois, Ourthe, Amblève, Vesdre, Mehaigne. Ces dérogations sont délivrées à la demande des Fédérations de pêche, de manière coordonnée, en visant la protection des secteurs les plus vulnérables (zone de fraie, zones en aval de barrages propices aux rassemblements de poissons).

    La simplification des procédures de dérogation nécessite une modification de la loi sur la conservation de la nature et donc un décret, suivie d’arrêtés d’application. L’administration a élaboré un projet qui est à l’examen en mon cabinet.