/

La problématique de la bigorexie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 496 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/04/2015
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Pratiquer une activité sportive est plus que vivement recommandé aussi bien pour la santé physique que psychologique cependant et malgré les études du CRIOC à ce sujet, l'excès de sport peut-être néfaste. Ainsi, alors qu'une personne sur deux entretient sa forme par le sport, d'autres en abusent.

    Pratiquer une activité physique est, bien entendu, une bonne chose pour la santé des Belges et pour leur bonne condition physique, mais prudence, il ne s'agit pas de dépasser ses limites. En effet, selon les spécialistes qui se sont penchés sur la question, l'on peut tomber vite dans la bigorexie, une maladie officiellement reconnue par l'OMS, en 2011 - même si un chercheur américain l'avait déjà décelé dans les années 1970.

    La bigorexie, cette addiction psychophysiologique au sport, est un problème à prendre très au sérieux au regard de l'enquête du CRIOC, menée en 2012. D'autres études également montrent que 10 à 15 % des personnes pratiquant un sport sont atteints de cette addiction dont les symptômes sont divers : une opinion altérée de soi, des troubles du comportement, une auto persuasion de ne pas assez s'entrainer, une déprime à l'idée de ne plus pratiquer son sport, une altération des relations sociales parce que le sport prend le dessus sur la vie quotidienne. La cause « physique » est due au fait qu'un certain type d'activité entraine la sécrétion d'hormones comme l'endorphine, cet hormone qui fait que l'on se sent bien, que l'on a envie de retrouver cette sensation. Un cercle vicieux peut ainsi s'installer, au détriment de la santé et des relations sociales des personnes qui en souffrent.

    Les spécialistes de la santé estiment qu'en fonction de l'âge, 3 à 4 heures de sport d'intensité moyenne sont bénéfiques à la santé, au-delà, cela devient délétère. Aussi, quelles mesures Monsieur le Ministre prévoit-il de mettre en place afin de mettre en garde les addicts au sport ?

    Cette thématique a-t-elle été abordée dans le cadre de la table ronde sur les assuétudes ?

    Monsieur le Ministre mène-t-il une réflexion avec son collègue en charge du sport afin d'informer correctement des dangers pour la santé d'un excès de sport au sein des clubs sportifs ? Via les services PSE, les écoles sont-elles conscientes de ce problème afin de déceler les jeunes qui pourraient tomber dans des pratiques abusives à cet égard ?

    Il est également important de mettre en garde contre les coachs et entraineurs mettant les jeunes en danger. Cette compétence relevant plus du ministre du Sport, je présume que les contacts sont en route.
  • Réponse du 20/05/2015
    • de PREVOT Maxime

    La problématique de la bigorexie est en effet connue.

    Il s’agit d’une pathologie relativement grave qui peut être du même type que l’anorexie mentale et, comme vous le soulignez, elle touche un certain profil psychologique de personnes.

    Les médecins généralistes et médecins du sport restent les mieux placés pour repérer cette pathologie et proposer l’accompagnement adéquat à ces personnes, compte tenu du déni fréquent qu’elles présentent face à leur pathologie.

    Les études menées jusqu’ici ne montrent pas de risques particuliers chez les enfants et les adolescents, à l’exception peut-être de quelques-uns d’entre eux repérés par des coachs parce qu’ils présentent un talent tout particulier dans un sport.

    Les PMS et PSE ne relatent pas de cas de bigorexie en Wallonie alors que, par exemple, la problématique de l’obésité est, elle, largement soulignée.

    Jusqu’ici, les campagnes et les actions de promotion de la santé, visant à favoriser une meilleure alimentation et une augmentation de l’activité physique, mettaient systématiquement l’accent sur une alimentation plus équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière (ex : 20 à 30 minutes de marche à pied) sans évoquer de pratique sportive intensive.

    De la même manière si la pratique régulière d’une activité physique est préconisée pour favoriser une meilleure santé physique et mentale, il n’est jamais question, dans ces recommandations, de pratique sportive intensive.
    Nous poursuivrons dans cette voie.

    Par ailleurs, je constate que de nombreux sites consacrés aux adeptes du sport (courses à pied, marathon, musculation, etc.) évoquent déjà les risques d’addiction et de bigorexie.

    Actuellement, cette thématique n’est pas abordée spécifiquement dans le cadre de la table ronde sur les assuétudes. Je demanderai à mes collaborateurs d’interroger les professionnels du secteur quant à la pertinence d’ajouter la bigorexie au sein de cette table ronde.

    Je resterai également attentif aux éventuelles questions que me renverrait mon collègue René Collin, ministre du Sport sur cette problématique.