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Les investissements dans le numérique annoncés dans le cadre du plan Marshall 4.0

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 221 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 07/05/2015
    • de GILLOT Frédéric
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    En février, Monsieur le Ministre annonçait son ambition de stimuler le développement du numérique et des nouvelles technologies en Wallonie dans le cadre du plan Marshall 4.0. Le budget prévu est de 200 millions d’euros et les premières mesures sont annoncées pour le mois de septembre.

    À l’occasion, un Conseil du numérique a été constitué. « Où sommes-nous ? Où allons-nous ? Que devrions-nous faire pour être dans les meilleurs ? » : telles sont les questions sur lesquelles ce nouveau Conseil du numérique est supposé plancher. Les axes ainsi dégagés seront ensuite discutés par des groupes de travail dans le cadre des "Assises du numérique".

    La composition de ce Conseil du numérique n’est pas sans attirer l’attention. En effet, outre quelques représentants du monde académique, il regroupe également le patron d’Agoria, les directeurs de Google Belgium, d’IBM, de Microsoft, du groupe Rossel (Le soir, Sudpresse, RTL…), de NRB, etc. Une composition qui donne donc la faveur à de (très) grandes entreprises, alors que le passage au numérique concerne pourtant beaucoup plus largement la société civile, les familles, les services publics, les écoles, les PME, le monde associatif… Qu’est-ce qui a donc guidé le choix d’une telle composition du Conseil ?

    Ce déséquilibre dans la composition du Conseil du numérique pose en miroir la question des objectifs que Monsieur le Ministre a donnés à ses travaux. Quels sont-ils ? En quoi peut-il garantir qu’ils concernent l’ensemble des secteurs de l’économie et de la population wallonne ?

    Deux mois après le lancement des travaux, Monsieur le Ministre peut-il nous renseigner sur les premiers résultats des discussions au sein du Conseil ?

    Merci de répondre aussi précisément que possible aux quatre questions posées.

    Qu’est-ce qui a guidé le choix de la composition du Conseil du numérique ?

    Quels objectifs précis Monsieur le Ministre a-t-il donnés à ses travaux ?

    En quoi garantit-il que ces travaux concerneront l’ensemble des secteurs de l’économie et de la population wallonne ?

    Quel est l’état des discussions au sein de ce nouveau conseil deux mois après son lancement ?
  • Réponse du 17/11/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le Ministre de l’Économie et du Numérique a souhaité lancer une dynamique globale pour permettre à la Région de :
    * Relever les défis de la transformation numérique ;
    * Tirer parti de ses opportunités.

    L’objectif est d’établir un Plan du numérique intégrant à la fois
    - L’ensemble de l’écosystème du numérique ;
    - Les autres secteurs d’activités qui vont directement et indirectement être touchés par la transformation numérique ;
    - Enfin et surtout, les citoyens.

    Ce plan repose notamment sur les axes technologiques de rupture et les cibles prioritaires d’action identifiées par le Master Plan TIC et qui restent plus que jamais pertinents. Par contre, il était nécessaire de concentrer et de renforcer les actions à mener. L’objectif est donc de proposer un portefeuille d’actions concrètes et mesurables, en totale cohérence avec le plan Marshall 4.0.

    Le Plan numérique a plusieurs objectifs :
    * Accélérer la participation et l’intégration de la Wallonie dans l’économie numérique ;
    * Encourager le développement d’une véritable industrie numérique, productrice de biens et services à haute valeur ajoutée ;
    * Intégrer le numérique au service de la croissance et de la compétitivité des entreprises ;
    * Développer une culture numérique auprès des citoyens, et plus spécifiquement des jeunes dans le cadre de leur éducation et de leur formation.

    Ce Plan s’articulera autour de plusieurs points structurants :

    * L’éducation et les talents, en formant les citoyens aux technologies et aux nouveaux métiers du numérique, que ce soit à l’école, dans les entreprises ou dans les organisations. Il s’agit ainsi d’assurer l’inclusion numérique de tous les citoyens ;
    * L’économie du numérique, en développant et structurant le secteur et l’écosystème numérique pour capter les opportunités et la valeur ajoutée de cette économie au profit de la Région ;
    * L’économie par le numérique, en augmentant l’intensité numérique des entreprises et en captant les bénéfices du numérique au profit des pôles de compétitivité et des secteurs économiques majeurs ;
    * Le territoire numérique, en mettant en œuvre une véritable politique d’aménagement numérique par la qualité des infrastructures et des services numériques ;
    * Les services publics, en renouvelant la relation entre l’administration, les entreprises et le citoyen par le numérique – avec l’Open Data, l’Open Government, les pouvoirs locaux et l’administration électronique.

    Pour atteindre ces objectifs, de nombreux acteurs wallons concernés par les thèmes couverts par le Plan ont été associés. En effet, ce sont quelque 200 participants représentant près de 140 organisations qui ont participé aux Assises du Numérique et à ses 13 groupes de travail qui se sont réunis à plusieurs reprises.

    Une mission a été confiée au Cabinet de conseil Roland Berger pour établir un constat des faiblesses et des atouts de la Région. Les éléments dégagés, récemment publiés par la cellule de veille économique des outils financiers, ont servi de fil rouge pour les travaux des groupes de travail concernés.

    En outre, un Conseil du Numérique, composé de hauts représentants, a été mis en place. Sa composition s’est faite en collaboration avec son Président, Pierre RION. Celle-ci a été établie de la manière la plus représentative possible, en suivant les thèmes abordés dans le Plan. Ainsi, le Conseil représente à la fois :
    - le secteur privé ;
    - le secteur public ;
    - le secteur du numérique ;
    - les autres secteurs de l’économie, marchande et non marchande ;
    - le monde universitaire ;
    - les grandes entreprises ;
    - les petites entreprises et les start-ups.

    Son rôle principal était d’examiner les propositions formulées par les différents groupes de travail, de valider les résultats de ce travail collaboratif et de dégager une série de mesures.

    Le conseil a mené ses travaux en totale autonomie et indépendance.

    La conception du Plan numérique est très largement participative. L’ensemble des acteurs concernés a été associé au processus par le lancement des Assises du Numérique, organisées autour de groupes de travail pilotés par l’Agence du Numérique.

    Tant au travers de ce Conseil que des Assises du numérique, la volonté du ministre de l’Économie et du Numérique a été que les différents acteurs de terrain soient les véritables moteurs de la transformation numérique et proposent les mesures qui leur paraissent les plus pertinentes pour leur développement.

    Par ailleurs, la consultation préalable a été étendue à l’ensemble des citoyens par le lancement simultané d’un espace contributif en ligne : www.printempsdunumerique.be.

    Les travaux liés au plan du numérique s’inscrivent dans la démarche plus large du Plan Marshall 4.0. Une coordination des objectifs et des mesures est assurée.

    Cette initiative marque également clairement la volonté de la Région de se positionner comme un acteur majeur dans la mise en œuvre de l’agenda numérique européen, tout en adoptant une démarche constructive et complémentaire par rapport à l’initiative « Digital Belgium » lancée par le Gouvernement fédéral.