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Le label Handycity

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 515 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 11/05/2015
    • de LEGASSE Dimitri
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Pour les personnes à mobilité réduite (PMR), se déplacer en ville relève souvent du parcours du combattant. Heureusement, les temps changent et les choses bougent, mais, si de nombreux efforts ont été accomplis, il reste encore beaucoup à faire.

    Toute initiative visant à encourager les pouvoirs publics à réfléchir sur le sujet et à améliorer les infrastructures semble donc profitable et devrait être encouragée.

    Je pense ici au label Handycity qui est remis en fin de mandature aux communes qui auront réalisé quelques projets visant à l'amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées.

    Concrètement, les communes sont invitées à signer la Charte communale de l'intégration de la personne handicapée en début de législature communale. Les communes seront ensuite évaluées pendant les six ans de législature et obtiendront (ou pas) le label Handycity.

    Concernant la législature 2006-2012, il y avait eu 54 communes lauréates au label Handycity sur un total de 184 communes candidates de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). On voit donc qu'il y a beaucoup de communes qui marquent leur accord de principe, mais qui ensuite ne s'engagent pas assez à améliorer la qualité de vie des personnes handicapées. Pourtant l'attribution du label n'est pas nécessairement dépendant d'énormes investissements financiers.

    Pour la législature en cours (2012-2018), 148 communes de la FWB sont candidates.

    Afin d'encourager les communes wallonnes à obtenir le label Handycity et donc à réaliser des projets visant l'amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées, serait-il possible que la Région wallonne crée quelques incitants ? Par exemple que les communes labellisées soient prioritaires dans l'attribution de certains subsides ?
  • Réponse du 03/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Comme souligné par l'honorable membre, il est en effet essentiel d’encourager les pouvoirs publics à améliorer l’accessibilité des infrastructures et services en vue d’offrir une qualité de vie aux personnes en situation de handicap.

    Cela implique d’aller au-delà du cadre légal, le CWATUPE (futur CoDT), qui définit les clauses techniques pour les bâtiments ouverts au public, que ce soit pour les projets de construction, de rénovation ou encore d’extension. Si celui-ci représente un premier outil, et non des moindres, dans l’amélioration de l’accessibilité, il reste un travail important à faire sur les aspects de mobilité en général, des services et de l’accueil ainsi que de l’accessibilité de l’information et de la communication.

    À cette fin, nous devons intégrer plusieurs mesures nécessaires à la prise en compte et mise en œuvre d’une politique d’accessibilité universelle et transversale. Je pense à l’information, la sensibilisation et la formation des acteurs impliqués afin qu’ils puissent avoir les outils nécessaires à l’aménagement de l’environnement. En complément, il faut pouvoir leur offrir des conseils lors de la réalisation de projets concrets et enfin, il faut pouvoir mettre en avant ces efforts et offrir une information fiable aux personnes à mobilité réduite. C’est en ce sens que travaillent l’AWIPH et des partenaires de terrain depuis plusieurs années avec la sensibilisation des acteurs de l’emploi et des écoles ainsi qu’au travers de 4 services-conseils qui peuvent agir auprès d’un vaste public : les personnes en situation de handicap et leur famille, les opérateurs publics et privés, mais également les architectes et les entrepreneurs. Le CAWaB a également réalisé des outils afin d’offrir aux professionnels de la construction et de l’aménagement des conseils dans la conception des voiries, de bâtiments accessibles ou de logements adaptables.

    Puisque l’accessibilité est l’affaire de tous et conformément à notre déclaration de politique régionale, j’ai par ailleurs initié un groupe de travail transversal afin que les représentants de l’aménagement du territoire, de la mobilité, de l’action sociale, de l’emploi ou encore du tourisme et du sport puissent se concerter et collaborer.

    Les communes sont bien évidemment des acteurs incontournables lorsqu’il s’agit de rendre effective l’inclusion et l’autonomie des personnes en situation de handicap ou plus globalement, les personnes à mobilité réduite. N’oublions pas qu’elles représentent 30 % de notre population.

    Diverses communes se sont engagées, et je m’en réjouis, au travers de deux chartes.

    Une première, initiée par l’AWIPH, vise à tenir compte d’« attentions particulières à l’accessibilité et l’autonomie des personnes à mobilité réduite » lors des attributions de marchés publics ; ceci en allouant une certaine pondération à ce critère spécifique sans préjudice du respect de la réglementation en matière d’accessibilité.

    La seconde, qui est citée, la charte communale de l’intégration de la personne handicapée, reprend 15 principes forts destinés à mettre en œuvre l’inclusion et la concertation des personnes et l’amélioration de l’accessibilité de la commune.

    En parallèle, un accompagnement est prévu par l’Association Socialiste de la Personne Handicapée (ASPH) ainsi qu’une reconnaissance et une promotion des avancées entreprises par la commune grâce au label Handycity. Ce label national est donc remis aux communes qui prennent en compte les personnes handicapées dans tous les aspects de la vie communale tels que l’emploi, l’intégration scolaire, le logement social, l’accessibilité, les loisirs, etc.

    L’ensemble de ces outils est donc bien destiné à encourager, mais également à soutenir et promouvoir l’action de ceux qui travaillent en faveur d’une société plus inclusive.