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Les retombées économiques liées à l'Exposition universelle de Milan

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 225 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/05/2015
    • de DESQUESNES François
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le 1er mai dernier s’est ouverte l’exposition universelle de Milan qui a pour thème « Nourrir la Planète, Energie pour la Vie ». Jusqu’au 31 octobre, ce ne sont pas moins de 130 pays qui participeront à cet évènement qui ambitionne d’accueillir 20 millions de visiteurs. Face à une manifestation d’une telle ampleur, la Belgique se devait d’être présente, et cela dans un équilibre représentatif des différentes entités qui la compose. On peut d’ailleurs déjà se réjouir de figurer parmi les 5 pavillons qui respectent et illustrent le mieux le thème d’après l’architecte en chef de l’exposition universelle de Milan et le commissaire général.

    Par ailleurs, pour nos entreprises, l’Expo Milan 2015 offre une opportunité unique de développer et renforcer leur positionnement stratégique. En effet, celle-ci est une vitrine pour augmenter leur visibilité et démontrer leur compétitivité dans leur domaine.

    Est-il correct que les entités fédérées ont mobilisé pas loin de 4,8 millions d’euros à cette occasion ? Plus spécifiquement, à quelle hauteur la Région wallonne est-elle intervenue dans cet événement ? Sous quelle forme cet investissement se matérialise-t-il ? Y a-t-il des animations que nous finançons ? L’AWEx sera-t-elle présente ? Le cas échéant, de quelle manière se manifestera-t-elle ?
  • Réponse du 01/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Avant de détailler comment la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles entendent valoriser, au profit de nos entreprises et opérateurs, l’Exposition universelle de Milan, voici quelques précisions sur le budget et sur les modalités de collaboration avec l’État fédéral.

    La participation aux Expositions universelles et internationales demeure une compétence fédérale, exercée par le Ministre en charge de l’Économie. En date du 13 mars 2013, les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont marqué accord pour participer, aux côtés de l’État fédéral, à l’Exposition universelle de Milan. Cette collaboration, qui implique naturellement toutes les autres entités fédérées, comporte essentiellement trois volets :
    * Une contribution financière à la construction et au fonctionnement du pavillon national, qui de façon cumulée pour la Wallonie (AWEx) et la Fédération Wallonie-Bruxelles (WBI) s’élève à 1,920 millions d’euros, soit 40 % de la contribution de toutes les entités fédérées ; la Flandre intervenant à hauteur de 47 %, Bruxelles à concurrence de 12,5 % et la Communauté germanophone de 0,5 %. Le coût total du pavillon est quant à lui de 13,1 millions d’euros. Le reliquat à l’apport des entités fédérées incombe à l‘état fédéral : pour part sur crédits propres et, pour l’autre part, grâce aux bénéfices dégagés par l’exploitation du pavillon national lors des précédentes expositions. C’est une clé appliquée de façon sui generis pour les participations belges aux différentes expositions universelles et internationales, et ce, depuis plusieurs éditions ;
    * Une participation au Comité d’attribution du marché public conduisant au choix de l’adjudicataire chargé de la construction du pavillon. Il s’agissait d’une des exigences du Gouvernement, laquelle a été rencontrée et ce fut une première. Ce marché a été attribué à la société BESIX ;
    * Un suivi des réunions du Comité d’accompagnement convoqué à l’initiative du Commissariat général. Il s’y discute notamment de la mise en scène scénographique et dès lors de la meilleure façon d’illustrer au sein du pavillon, et de façon équilibrée, les compétences de la Belgique dans la thématique de l’événement (Feeding the Planet. Energy for the future pour cette édition).

    C’est l’AWEx qui a été désignée pour représenter les intérêts francophones au sein de ce comité.

    Une première préoccupation, qui se situe essentiellement en amont de l’événement en lui-même consiste à savoir assurer la meilleure présence possible à nos entreprises ou à nos experts dans la construction du pavillon national, dans son équipement, dans sa scénographie et dans ses animations récurrentes.

    Nos représentants au Comité d’attribution du marché public ont plaidé pour le dossier de la société BESIX vu qu’il était celui qui intégrait au mieux la philosophie souhaitée par les organisateurs italiens. Il est, d’ailleurs, d’ores et déjà considéré comme faisant partie du top 5 des pavillons selon ce critère. Comme on le sait, il a été conçu par l’architecte Patrick GENART, namurois d’origine, installé à Barcelone.

    D’autres Wallons ont joué ou joueront un rôle central dans le pavillon : plusieurs experts universitaires wallons ont élaboré la partie de la scénographie qui faisait référence aux techniques alimentaires de demain (aquaponie, hydroponie, antomophagie, utilisation culinaire des plantes sauvages….). On retiendra encore que tous les espaces de catering seront gérés par un autre Namurois. Et, au total, on comptera près d’une soixantaine d’entreprises wallonnes impliquées dans ce projet, que ce soit en sous-traitance pour le gros œuvre, la finition, le mobilier ou les fournitures de restauration, mais aussi pour les espaces commerciaux ou de show cooking (brasseries, frites, gaufres).

    Une deuxième préoccupation consiste à valoriser les espaces « business » qui sont mis à notre disposition par le pavillon. L’objectif porte ici à la fois sur la promotion en général de la région et le portage de tout notre savoir-faire dans les thématiques de l’exposition, que ce soit au travers des entreprises, des universités, des centres de recherche ou des pôles de compétitivité.

    Dans l’un et l’autre cas, il faut en effet considérer une exposition universelle, événement prioritairement dédié au grand public, en tant que levier de contacts professionnels qu’il s’agit de renforcer dans le cas où nos opérateurs connaissent déjà le marché, mais également d’initier sur place ou dans les temps qui suivent s’il s’agit d’une première approche. Le but est ici clairement promotionnel et prospectif. C’est d’autant plus important lorsqu’on sait que l’Italie est l’un des partenaires principaux de la Wallonie : le 6e en termes d’exportation, le 4e s’agissant des investissements étrangers (sur la période 2000-2014) et le 5e en matière touristique. Il s’agit donc d’ouvrir et d’affermir des opportunités tous azimuts et notamment dans des secteurs où nous disposons à la fois d’expertises innovantes (agronomie, ingrédients, santé, environnement) et de produits haut de gamme très prisés par la clientèle italienne.

    Comme toujours lorsque la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles décident de participer à une exposition universelle et internationale, nous y organiserons des journées de promotion qui, à Milan comme à Shanghai, s’étaleront sur une pleine semaine entre le 21 et le 26 juin prochain.

    Pour la mise en œuvre de la semaine Wallonie-Bruxelles, un Comité d’accompagnement a été installé à l’initiative de l’AWEx et du WBI , lequel réunit une série d’opérateurs institutionnels et professionnels susceptibles d’apporter à cette action un caractère totalement intégré impliquant les milieux économique, scientifique, académique, technologique, touristique et culturel. L’essentiel de ces actions visera un public professionnel, à l’exception des prestations d’artistes qui seront, quant à elles, ouvertes au grand public.

    Ledit Comité se compose également de représentants de Wallonie-Bruxelles Design-Mode (WBDM), de Wallonie-Bruxelles Architecture (WBA), du WBT, de l’APAQ-W, de WAGRALIM, de la FEVIA, d’ESSENSCIA et de l’Association des Provinces wallonnes.

    Il s’agit de s’inscrire dans une philosophie d’innovation et non pas dans une activité classique de promotion de l’agro-alimentaire traditionnel, qui n’est pas en soi le thème de l’exposition et que l’AWEx mène déjà régulièrement au travers de salons professionnels annuels qui constituent de grands rendez-vous du secteur. C’est tout notre écosystème axé sur la créativité que nous voulons présenter à nos prospects. Et pour ce faire, nous sommes heureux d’être accompagnés par une soixantaine d’entreprises et d’opérateurs wallons durant cette semaine. Ajoutés à ceux qui sont plus particulièrement liés à la construction ainsi qu’à l’équipement et aux animations du pavillon et ce sont alors environ 120 acteurs économiques, scientifiques et académiques qui seront concernés par cet événement. Plus de 95 % seront des PME.

    Enfin, l’AWEx sera, en marge du salon, présente au salon Tutto Food (début mai) qui se tient à Milan, à côté de l’exposition, avec 12 entreprises et une délégation menée par le réseau EEN (European Entreprises Network) groupant des entreprises hennuyères et namuroises. Enfin, la plate-forme Innovation & Recherche de WBI tiendra avec BELPSO un séminaire scientifique le 11 juin, toujours sur le site de l’exposition.