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La réforme des soins de santé mentale à destination des enfants et des adolescents

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 525 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/05/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Lors de la conférence interministérielle Santé publique du 30 mars dernier, un « Guide vers une nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents » a été approuvé. Ce Guide détermine les contours d'une nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents.

    Monsieur le Ministre peut-il m'en dire davantage sur la réforme en cours en la matière ? Quelles suites la Wallonie doit-elle donner à cette conférence interministérielle ? Quelles sont les mesures qu'elle doit prochainement mettre en oeuvre dans le cadre de cette réforme ?

    Le 6 novembre 2013, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté une résolution visant à mieux prévenir et combattre l'anorexie mentale, résolution qui a précédé l'adoption par le Parlement wallon le 27 novembre 2013 d'une résolution complémentaire visant à améliorer la prise en charge de l'anorexie mentale, de la boulimie et des troubles apparentés.

    La résolution du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, demandait notamment « d'étudier, avec les entités fédérées concernées, sans préjudice des évolutions institutionnelles et dans le cadre de la redéfinition du paysage de la psychiatrie infant juvénile, l'opportunité de développer, à l'image de ce qui existe en France, des centres spécialisés dans les questions liées à l'adolescence, en milieu ambulatoire ou hospitalier ».

    Les expériences françaises de La Maison des adolescents de Paris (appelée « Maison de Solenn ») et de l'Espace méditerranéen de l'adolescence à Marseille peuvent à ce titre servir d'exemples. Ces institutions proposent des soins pluridisciplinaires en pédiatrie et en médecine de l'adolescence, en matière de troubles du comportement alimentaire, en psychologie et en psychiatrie pour les jeunes à partir de 11 ans, et abordent aussi les questions culturelles (enfants de migrants, de couples mixtes, etc.). Ces expériences uniques devraient être suivies de près pour en tirer des enseignements pour la politique wallonne en matière de santé mentale.

    Monsieur le Ministre compte-t-il défendre la création de ce type de structures, notamment en conférence interministérielle et est-il prêt à y consacrer des moyens financiers ?
  • Réponse du 04/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Le 30 mars dernier, lors de la conférence interministérielle (CIM) les Ministres de la Santé ont effectivement approuvé le « Guide vers une nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents ».

    Cette nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents va voir une première concrétisation tout prochainement. Le 28 mai, une matinée de présentation à tout le secteur sera réalisée conjointement par l’autorité fédérale et les autorités fédérées.
    Des réseaux seront mis en place et devront couvrir tout le territoire. Dans un premier temps, la coordination des réseaux et la prise en compte des situations de crises seront favorisées.
    Les Plates-Formes de concertation en santé mentale sont sollicitées pour l’engagement des coordinateurs et pour initier la constitution des réseaux.
    L’Autorité fédérale libère à ces fins 5 millions d’euros en 2015 et 20 millions en 2016.

    Je ne peux que me réjouir de cette accélération dans l’implémentation de cette nouvelle politique.

    En ce qui concerne les maisons de l’Adolescent, la DPR engage le gouvernement à « encourager, en concertation avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, le rassemblement de structures publiques et associatives existantes en « maisons de l’adolescent ».

    Il existe déjà, en Wallonie, plusieurs initiatives de « Maisons de l’adolescent ». A Charleroi, la Mado, au sein de la cité de l’enfance s’adresse aux adolescents présentant des problèmes d’assuétudes, en décrochage scolaire, ou rencontrant des soucis familiaux ou juridiques. La province de Liège a également développé l’initiative OPENADO qui regroupe dans un même lieu différents services et initiatives concernant les jeunes, la famille, mais aussi les professionnels des secteurs psycho-médico-sociaux. Huit antennes ont été ouvertes en province de Liège.

    En France, les Maisons de l’Adolescent sont soutenues depuis 2005 par l’État. L’objectif de ces maisons est, le plus souvent, d’être un lieu d’accueil qui pourra réorienter le jeune vers la structure la plus appropriée pour une prise en charge spécifique.
    Si des maisons de ce type doivent se développer en Wallonie, il est évident que cela devra se faire en coordination avec la CFWB, en tenant compte de la réforme des soins de santé mentale pour enfants et adolescents et après une analyse des besoins et des attentes dans nos grandes villes.

    Mon objectif n’est toutefois pas de forcer les choses. Il convient de favoriser certains rapprochements tant en respectant les spécificités de chacun.