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L'information de la population féminine sur le virus du papillome humain

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 527 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/05/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le virus du papillome humain (VPH), est la première cause du cancer du col de l'utérus. Il est pourtant facilement détectable par un frottis (Pap-test) et/ou un test HPV.

    Selon une étude réalisée auprès de 1000 femmes commanditée par l'entreprise Roche Diagnostics Belgium à la société de recherche iVox, deux femmes belges sur cinq ne savent pas ce qu'est le VPH, ni les conséquences de celui-ci.

    Ce virus est pourtant la première cause du cancer du col de l'utérus.

    Environ huit femmes sur dix seraient infectées à un moment ou un autre de leur vie.

    En Wallonie, la connaissance est un peu meilleure que cette moyenne nationale relevée par l'étude : une femme sur cinq ignore ce qu'est le virus et ses risques.

    La méconnaissance relative concernant le VPH s'étend également aux vaccins qui existent: 93% des femmes pensent erronément qu'être vaccinées contre le VPH les empêchera définitivement de contracter le virus, selon cette étude.

    Autre constat très inquiétant: près d'une femme sur cinq indique ne "jamais consulter de gynécologue".

    L'information de la population féminine s'avère donc fondamentale, même si en Wallonie elle semble mieux au courant. Le fait que près de 20 % des femmes ne consultent pas de gynécologue est aussi très interpellant.

    Quelle réponse Monsieur le Ministre compte-t-il apporter à cette méconnaissance du virus du papillome humain ?

    Compte-t-il mener une campagne particulière sur cette thématique et rappeler l'importance de consulter régulièrement un gynécologue ?
  • Réponse du 04/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Comme le sait l'honorable membre, la responsabilité de l’organisation de la promotion de la santé et des programmes de médecine préventive m’incombe depuis le 1er juillet 2014, suite au transfert de compétences de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles).

    L’étude à laquelle il est fait référence et commanditée par Roche Diagnostics Belgium a été réalisée auprès de 1.000 femmes seulement et nous ignorons le taux de représentativité par rapport à la population générale.
    Si nous extrapolons les chiffres de cette étude, nous pouvons dire que, a contrario, le pourcentage de femmes informées par rapport au virus HPV et ses conséquences est de 60 % pour la Belgique, de 53 % pour la Flandre, de 74 % pour Bruxelles et de 80 % pour la Wallonie.
    Ces chiffres, bien que perfectibles, démontrent un degré d’information encourageant en Wallonie. Il faut cependant remarquer que le degré d’information n’est pas nécessairement équivalent au taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus.

    Un rapport de l’Institut Scientifique de Santé Publique, reprenant le nombre de frottis du col de l’utérus réalisés entre 2004 et 2006 auprès des femmes âgées de 25 à 64 ans, a mis en évidence que la couverture totale de dépistage atteignait 61 % et que la couverture moyenne de dépistage était plus faible chez les femmes âgées de 50 à 64 ans et chez les femmes appartenant aux classes socio-économiques défavorisées. Suite à ces constatations, diverses mesures ont été prises.

    Ainsi, pour réduire le nombre excessif et inapproprié de frottis réalisés, et tout en prenant en considération les recommandations européennes, la fréquence du remboursement des frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus est passée à une fois tous les 3 ans par l’arrêté royal du 11/02/2013, sur proposition de l’INAMI. En effet, outre le coût à charge de la collectivité, la multiplication de frottis inutiles peut avoir comme effet négatif, un risque plus élevé de résultats faussement positifs entrainant des examens complémentaires et des traitements inutiles ainsi qu’un stress bien compréhensible.

    Le Gouvernement flamand a, de son côté, décidé en 2013 de lancer un programme organisé de dépistage du cancer du col de l’utérus et des infections au virus HPV. Grâce à un transfert de données organisé avec le Registre du Cancer, les femmes de la population cible qui n’ont pas réalisé de frottis dans les trois dernières années sont invitées à se rendre chez leur médecin traitant ou leur gynécologue. Toutes les données concernant les tests sont centralisées.

    La Fédération Wallonie-Bruxelles a, quant à elle, opté en 2012 pour une campagne de sensibilisation sur le cancer du col de l’utérus et l’intérêt du dépistage, destinée aux professionnels et aux femmes de la population cible.


    L’enquête de Santé 2013 (rapport 5 – Prévention) (1) menée par l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP-WIV) vient compléter l’analyse sur la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus :

    - En Belgique, 59 % des femmes de 15 ans et plus déclarent avoir eu un frottis du col au cours des trois dernières années ; ce taux passant à 69 % quand on ne prend en compte que les femmes de 20 à 69 ans.
    On n’observe pas de variation sensible du pourcentage de femmes de 20 à 69 ans qui déclarent avoir eu au cours des trois dernières années un frottis du col (65 % en 1997 et 69 % en 2013), seule la différence entre 1997 et 2013 est significative après standardisation pour l’âge.

    - Le taux de couverture du frottis du col chez les femmes de 20 à 69 ans au cours des trois dernières années est significativement plus élevé en Wallonie (73 %) qu’en Flandre (66 %), différence statistiquement significative après standardisation pour l’âge.

    - En Wallonie, 63 % des femmes de 15 ans et plus déclarent avoir eu un frottis du col au cours des trois dernières années ; ce taux passant à 73 % quand on ne prend en compte que les femmes de 20 à 69 ans. On observe une augmentation significative du pourcentage de femmes de 20 à 69 ans qui déclarent avoir eu au cours des trois dernières années un frottis du col (58 % en 1997 et 73 % en 2008 avec une stabilisation (73 % en 2013).
    On constate aussi un pourcentage non négligeable de femmes de 70 à 79 ans qui déclarent avoir eu un frottis du col (29 %).
    Le gynécologue est le principal intervenant qui encourage les femmes à faire un frottis du col, cependant des disparités sont observées entre les régions, le rôle du gynécologue étant plus important en Wallonie et celui du généraliste étant plus important en Flandre.

    Une autre enquête menée par le Service d’Information Promotion Education Santé – SIPES, s’est intéressée cette fois à la vaccination contre le virus HPV (2).
    Dans cette enquête, des jeunes filles ont été interrogées pour la première fois sur leur vaccination contre le papillomavirus au travers de la question : « As-tu été vaccinée contre le cancer du col de l’utérus (contre le papillomavirus) ? » La réponse « oui » correspondait à une initiation à la vaccination par une dose au minimum, la vaccination complète en comprenant trois.

    Résultats :
    - 57,1 % a déclaré avoir initié la vaccination ;
    - 36,3 % a déclaré ne pas être vacciné ;
    - 5,6 % ne savait pas répondre à la question.

    La proportion de jeunes filles ayant au moins initié la vaccination augmentait avec l’âge : de 35,7 % pour les 12-14 ans à 72,4 % pour les 17-18 ans. Pour rappel, le programme de vaccination qui s’adresse aux filles de 13-14 ans a été mis en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles en septembre 2011.



    Campagnes d’information

    En ce qui concerne les campagnes d’information, je reprendrai ici les éléments d’informations contenues dans ma réponse à la question écrite n°222 de janvier 2015 relative au dépistage du cancer du col de l’utérus.

    Des actions de sensibilisation au dépistage et à la vaccination HPV sont organisées depuis 2011.
    Pour rappel, une campagne de sensibilisation au HPV a accompagné l’organisation de la vaccination gratuite pour les jeunes filles de 13 à 14 ans en 2011. Le flyer a été réactualisé en juin 2014 (3).
    De 2012 à 2013, une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus s’est adressée aux médecins généralistes et aux gynécologues via des référentiels-médecins, des affiches et des flyers destinés à leur patientèle (4).

    Le document destiné aux médecins recommande que ceux-ci informent leurs patientes que le vaccin ne les protège pas totalement, que la protection connue donnée par le vaccin est de minimum 10 ans et que le dépistage par frottis du col reste indispensable (tous les trois ans, entre 25 et 65 ans).
    La diffusion des documents a également été élargie aux Centres Locaux de Promotion de Santé, maisons médicales, centres de planning familial, consultations prénatales, mutualités, mouvements féminins ainsi que par le biais d’un projet pilote d’« ambassadeur prévention » auprès des médecins généralistes.
    Une fois de plus, le rôle du médecin généraliste doit être souligné ; grâce à ses conseils, sa proximité et une réduction des coûts pour les patientes, il permet également une meilleure accessibilité au dépistage des femmes précarisées.



    (1) https://his.wiv-isp.be/fr/Documents%20partages/SC_FR_2013.pdf (pages 54 à 59)
    (2) La santé des élèves de l’enseignement secondaire- Résultat de l’enquête HBSC 2010 en Fédération Wallonie-Bruxelles (SIPES- Février 2013)
    http://sipes.ulb.ac.be/index.php?option=com_mtree&task=att_download&link_id=165&cf_id=24 (Page 70)
    (3) Lien vers le flyer- site de la DG Santé : http://www.sante.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=c7d51c65bcc8ef2e2c8358adf298b65010cf26bd&file=fileadmin/sites/dgs/upload/dgs_super_editor/dgs_editor/documents/Publications/vacc/HPV_2014_3.pdf
    (4) Lien vers les documents- site de la DG Santé :http://www.sante.cfwb.be/index.php?id=4262