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L'aide de la Région aux librairies

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 227 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/05/2015
    • de MOUCHERON Savine
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Comme Monsieur le Ministre le sait, le secteur de la librairie physique doit faire face à un double changement : la dématérialisation des supports avec l’irruption du livre numérique et l’explosion de la vente en ligne où il rentre en concurrence avec des acteurs économiques internationaux.

    La Fédération Wallonie-Bruxelles apporte déjà divers aides au secteur. A titre exemplatif nous pouvons citer des subventions en soutien de leurs animations littéraires, des prêts sans intérêts pour de l’équipement informatique ou encore le soutien à la création du portail Librel.be. Mais ces aides de nature culturelle ne semblent pas suffisantes pour répondre à ce défi.

    Si l’on se réfère au document « Priorités 2014-2018 : recommandations interprofessionnelles » produit par le Conseil du livre en 2014, celui-ci conseillait notamment : « A l’instar de ce qui se pratique en France, créer, dans les deux régions (Wallonie et Région bruxelloise) un Plan d’aide aux librairies physiques indépendantes. Au-delà des aides culturelles octroyées aux librairies labellisées, il s’agit d’imaginer des aides économiques pour soutenir la librairie physique indépendante par la création d’un fonds d’avance de trésorerie remboursable. Le Fonds ST’ART pourrait être un maillon de ce plan. ».

    La création d’un tel fonds est-elle envisageable en Région wallonne ?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il la mise en œuvre d’autres moyens afin d’aider les librairies ?
  • Réponse du 09/10/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Comme souligné, le soutien aux auteurs, aux bibliothèques, ainsi qu’à certaines librairies certifiées relève des compétences de la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Madame Joëlle MILQUET.

    Le secteur des librairies traditionnelles est en pleine mutation, et est soumis à la double concurrence des livres numériques et des ventes sur internet, combinée à une diminution de nombre moyen de livres lus par personne.

    Aujourd’hui, selon la dernière étude du Partenariat interprofessionnel du livre et de l’édition numérique (2013), 18 % des livres lus sont achetés au format numérique. De plus, un tiers des livres imprimés sont achetés en ligne.

    Le marché du livre imprimé en langue française en Belgique, en euros constants, est passé de 260 millions d’euros en 2008 à 230 millions d’euros en 2013, soit une diminution annuelle moyenne de 2,4 %.

    L’évolution 2012-2013 indique une tendance vers la vente en ligne et la lecture numérique, puisque le canal de vente en ligne passe de 33 à 36 % de parts de marché, au détriment principalement de la vente en grandes surfaces, qui passe de 56 à 51 %. 3 % des lecteurs lisent exclusivement sous ce format en 2013, contre 2 % en 2012. Par ailleurs, 10 % des lecteurs adeptes du format imprimé envisagent de passer au numérique à l’avenir.

    Il s’agit là d’un changement majeur pour les acteurs du secteur et particulièrement pour les libraires qui doivent dès à présent envisager des pistes – par exemple, de diversification – en vue d’amortir les effets de cette évolution.

    Afin de soutenir les commerces wallons qui, comme le secteur des librairies, sont soumis à des changements importants dans leur modèle d’affaires, un nouveau programme de soutien et de développement des commerces de Wallonie est en cours de développement.

    Ce programme aura pour objectif de favoriser l’entrepreneuriat, la croissance et l’innovation des commerces

    Il s’appuiera sur les dispositifs de soutien et de développement des commerces déjà en place et veillera aussi à mettre en œuvre des actions nouvelles en vue de dynamiser et développer l’ensemble des commerces.

    Les objectifs prioritaires qui seront poursuivis par le programme de soutien et de développement des commerces seront les suivants :
    * Promouvoir la croissance des commerces en les aidant à surmonter les problèmes qui continuent à entraver leur développement ;
    * Améliorer l'approche générale en matière d'entrepreneuriat pour les commerçants.

    Ce programme se déclinera en mesures cohérentes et structurantes, notamment en ce qui concerne :

    * L’accompagnement à la création et au développement des commerces ;
    * Le développement d’actions afin de lutter contre la vacuité commerciale et permettre ainsi aux centres-villes d’améliorer leur attractivité ;
    * La mise en place d’actions pilotes innovantes pour s’inscrire dans l’« innovation commerciale », avec le triple défi de l’aménagement du point de vente, de sa dynamisation et de son animation ;
    * La professionnalisation du commerçant dans le développement et la mise en œuvre de sa stratégie commerciale ;
    * L’accroissement de la présence sur le web des commerces ;
    * L’intégration des baux commerciaux pour lesquels la Région est également devenue compétente au travers de la sixième réforme de l’État ;
    * Outre ce plan de soutien aux commerces wallons, la Région, à travers ses outils – la SOWALFIN et l’AEI en particulier – œuvre à aider les entreprises actives dans des secteurs d’activité en pleine mutation.

    La SOWALFIN, en direct ou via ses filiales spécialisées, soutient les entreprises à travers ses nombreux produits de garantie, de microcrédit et de cofinancement.

    Par ailleurs, par décision du Gouvernement wallon du 22 janvier 2015, les mesures « Anti-crise » confiées à la SOWALFIN ont été prolongées. Celles-ci visent à atténuer l’impact de la crise sur les entreprises – et singulièrement les PME – notamment en matière de facilitation d’accès aux crédits bancaires à court terme, ce qui génère un effet positif direct sur la trésorerie.

    L’AEI, quant à elle, a pour mission d’offrir des services efficients d’appui et d’accompagnement au développement économique, technologique et numérique de la Wallonie, notamment par :
    * Des bourses de préactivité et d’innovation, qui s’adressent à toute personne souhaitant créer une entreprise, un commerce ou une activité à titre d’indépendant et qui proposent en ce sens un projet original, innovant et réaliste ;
    * La mise en œuvre du programme « Esprit d’entreprendre », dont l’objectif est de faire de l’esprit d’entreprendre une compétence clé pour l’éducation et la formation tout au long de la vie.