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Le projet "Forêt vivante"

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 102 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 19/05/2015
    • de DAELE Matthieu
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le peuple de Sarayaku résiste depuis près de 30 ans aux tentatives d'intrusion des compagnies pétrolières et a obtenu en 2012 un jugement historique, très favorable, de la Cour interaméricaine des Droits de l'Homme.

    Ce peuple a récemment œuvré à la création d'un projet pilote d'une zone de conservation de la nature de plusieurs centaines de milliers d'hectares, projet dénommé « Forêt vivante ». Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, ce « parc » serait géré par les peuples autochtones qui y vivent, avec l'aide et le soutien de la communauté internationale. Une véritable alternative au projet Yasuni ITT abandonné par l’État équatorien.

    Le projet « Forêt vivante » qui intéresse l'Union internationale pour la conservation de la nature sera déposé à la Conférence du Bourget COP 21 fin de cette année 2015.

    La région Île-de-France a déjà accepté de soutenir « Forêt vivante » par la mise en œuvre d'une recherche scientifique déterminant la capacité de rétention carbone de la forêt de Sarayaku.

    L'idée est de valoriser ensuite cette capacité par les mécanismes de compensation carbone issus de Kyoto, ce qui serait une façon de financer « Forêt vivante ». D'autres partenaires belges et européens soutiennent ce projet.

    La Région wallonne a participé activement au soutien financier du projet du parc Yasuni, en Équateur, pour lequel 1,8 million a été prévu.

    Ce projet a hélas échoué ; le Président Correa ayant décidé d'abandonner le parc Yasuni suite au peu de soutien international au projet.

    Les sommes prévues doivent, suite aux engagements pris à Copenhague en 2009, être utilisées dans des projets liés à la défense du climat.

    Ces sommes ne pourraient-elles pas être consacrées partiellement au projet « Forêt vivante » ?

    La Wallonie ne pourrait-elle pas s'associer à la région Île-de-France pour soutenir la venue d'une délégation de Sarayaku à Paris ?

    Monsieur le Ministre-Président va-t-il étudier la possibilité de devenir un partenaire à part entière du projet « Forêt vivante » ? Compte-t-il soutenir ce projet ? Si oui, selon quelles modalités ?
  • Réponse du 11/06/2015
    • de MAGNETTE Paul

    Dans la foulée de la Conférence des Parties de Copenhague, tenue en 2009, mon prédécesseur s’était engagé, en collaboration avec les ministres chargés de l’environnement et du développement durable, à soutenir le programme Fast Start.

    Cet outil financier des Nations Unies est destiné à répondre aux besoins des pays en développement pour leur adaptation aux changements climatiques et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

    Dans ce cadre, en 2011, la Wallonie avait décidé de participer, via l’Agence wallonne de l’air et du climat, au financement du projet Yasuni IT, lancé par le Gouvernement équatorien.

    La biodiversité unique de la forêt équatoriale nécessitait et nécessite d’ailleurs toujours de trouver les moyens nécessaires à sa préservation.

    En ce sens, le projet Yasuni aurait dû permettre de préserver l’habitat des peuples indigènes « menacé » par la découverte d’importants gisements pétroliers.

    Malheureusement, ce projet n’a jamais pu aboutir et, le 13 novembre 2013, le gestionnaire du Fonds Yasuni nous informait que l’Équateur y renonçait, faute d’avoir récolté des fonds en suffisance.

    Le gestionnaire du fonds annonçait également qu’un remboursement des donateurs devait s’opérer.

    Compte tenu des échéances électorales, le Gouvernement précédent ne s’est pas prononcé sur la réaffectation de ces fonds. Des décisions devront donc bientôt être prises à ce sujet. Le Gouvernement wallon sera donc amené à se prononcer sur ces enjeux, dans les prochaines semaines.

    Dans ce contexte, les nouveaux projets susceptibles de représenter des alternatives au projet Yasuni seront analysés et je soumettrai le projet « Forêt vivante » au Comité de suivi du programme Fast Start, au sein duquel WBI est représenté.

    En cas de réponse favorable du comité, la Wallonie étudiera les collaborations et les soutiens qu’il serait indiqué d’apporter à ce projet.